[78] COVID-19 - Nouvelles procédures de fermeture des classes : cacophonie, amateurisme, mensonges, et irresponsabilité

lundi 29 mars 2021
par  Snes S2 Yvelines

Vous n’avez pas compris les nouveaux protocoles de fermeture de classes en cas de cas positifs COVID ? Rassurez-vous, il semblerait que le Ministère et ses services non plus ! Entre les annonces de vendredi (par voie de presse, on ne change pas les bonnes habitudes Monsieur le Ministre...) et ce qui est écrit dans le nouveau protocole, la rétroactivité de la mesure a disparu ! Jean-Michel Blanquer, le magicien de l’Education nationale !

C’est avec stupeur, incompréhension, et colère, que le SNES-FSU a découvert un courrier de la DSDEN des Yvelines envoyé aux chefs d’établissement et aux IEN du premier degré ce samedi 27 mars.
Si le DASEN des Yvelines confirme les nouvelles modalités de fermeture de classes (à savoir dès la détection d’un cas positif dans la classe, pour tous les niveaux scolaires), il annonce n’appliquer cette procédure que pour les cas déclarés à partir du samedi 27 mars, la nouvelle consigne n’étant pas rétroactive. Ainsi, si un élève a été déclaré positif jeudi ou vendredi, sa classe ne sera pas mise à l’isolement, et ses camarades seront présents dans l’école lundi, avec tous les risques que cela comporte pour l’ensemble de la communauté éducative de l’établissement. Le DASEN ne faisait en fait qu’appliquer la consigne donnée par écrit par le Ministre, alors que ce dernier avait, la veille, annoncé la rétroactivité de cette mesure, par un nouvel effet de manche médiatique visant à le dédouaner aux yeux de l’opinion publique de sa gestion calamiteuse de la pandémie en milieu scolaire.

Alors que la situation sanitaire s’aggrave, que la pandémie s’accélère, et que les contaminations en milieu scolaire deviennent hors de contrôle, que le taux d’incidence des 10-19 ans est de 709 dans le département, cette décision de ne pas inclure les cas déclarés au cours de la semaine écoulée est non seulement incompréhensible, mais irresponsable. Comment justifier une telle décision sinon par la volonté de ne pas fermer les classes, au détriment de la santé des élèves, familles, et personnels de l’Éducation nationale ? Comment lutter efficacement contre les contaminations en milieu scolaire si nous laissons des élèves revenir lundi alors qu’ils sont cas contacts et devraient s’isoler pour limiter la contagion ?

Nous avons exprimé notre indignation face aux réponses apportées par le ministère à la gravité de la crise qui touche les établissements scolaires dans notre académie, elles ne sont pas à la hauteur des enjeux sanitaires et de la nécessaire protection de la santé des usagers et des personnels de l’Éducation nationale. Il est inquiétant de constater qu’une nouvelle fois, l’institution minimise la dangerosité de la situation, et met au second plan la priorité sanitaire et la santé au sein du service public d’éducation.
Comment comprendre sinon, en consultant la FAQ ministérielle mise à jour ce week-end, que les personnels ne soient pas considérés comme cas contact lorsqu’un élève d’une de leur classe a été déclaré positif ? Laisser les personnels revenir dans leur école alors qu’ils peuvent être potentiellement vecteurs de contamination pour leurs élèves et collègues est, d’un point de vue sanitaire, une aberration absolue que nous dénonçons.

Pour faire face aux contaminations en milieu scolaire, il est urgent :

  • De fermer toutes les classes dans lesquelles 1 cas positif a été détecté, et pas seulement celles où la détection s’est faite à partir du samedi 27 mars.
  • D’organiser les enseignements en véritables demi-groupes (et non en demi-jauge, ce qui ne permet pas d’alléger les effectifs d’élèves dans les salles de cours) en lycée et en collège
  • D’organiser massivement des tests dans les villes où le virus circule le plus activement (et de garantir la gratuité entière de ces tests pour les personnels et élèves)
  • De planifier en urgence la vaccination des personnels, qui sont en première ligne face au COVID, et doivent donc être considérés comme public prioritaire

Vous trouverez dans cet article des conseils pour agir collectivement dès lundi matin dans votre établissement  : remplissage du registre SST, courrier demandant le passage à la 1/2 jauge en collège, préavis de grève ...