Neige le 10 février : cacophonie dans l’académie !

mardi 9 février 2021
par  Snes S3 MRP

Mardi 9 février, en raison de l’épisode neigeux annoncé dans la nuit, les personnels ont été informés d’injonctions contradictoires, émanant pour les unes de la Préfecture, pour d’autres de la DSDEN.

Établissements fermés et cours en distanciel pour la journée de mercredi, sur décision du Préfet des Yvelines ; demande d’assurer l’accueil en même temps que l’enseignement à distance dans le 91 : ces annonces aussi tardives qu’inacceptables ne pouvaient créer qu’un grand désordre.

Le SNES-FSU Versailles a réagi en interpellant rapidement les DSDEN et la Rectrice (voir ci-dessous) et en exigeant des consignes claires, en lien avec la réalité de la situation et respectueuses des personnels et de leurs métiers.

L’enseignement à distance ne peut être désormais la réponse à tous les problèmes !

Mise à jour du mercredi 10 février

Sollicité suite au tweet du préfet des Yvelines, le DASEN du 78 a reconnu d’une part que la pédagogie ne relevait pas de la compétence du préfet, d’autre part qu’il n’était pas possible d’exiger des enseignants qu’ils préparent au pied levé des cours à distance du jour pour le lendemain.
La section départementale du SNES-FSU a mis en garde contre le risque de pression mise sur les personnels, déjà épuisés. Même quand la demande de mettre en place un enseignement à distance garde une forme acceptable (bien des chefs d’établissement y ont mis les formes), elle peut susciter chez les personnels la crainte de se voir reprocher de n’avoir pas répondu à leurs obligations s’ils n’ont pas assuré leurs cours à distance, ou pas selon les modalités suggérées ou imposées par leur hiérarchie.
Le DASEN des Yvelines nous a assurés qu’il s’adresserait aux chefs d’établissement dans le but d’éviter toute pression.

En attendant, dans les Yvelines comme dans les autres départements, bien des chefs d’établissement ont communiqué en direction des personnels pour exiger d’eux qu’ils proposent, de chez eux un enseignement à distance. Certains sont allés jusqu’à demander que les élèves restés chez eux puissent assister et participer aux cours se tenant dans l’établissement (filmer et diffuser son cours semble désormais pour eux une évidence !) De telles pratiques ne sont pas acceptables. Le SNES-FSU interviendra pour les personnels qui seraient mis en difficulté pour n’avoir pas assuré d’enseignement en distanciel durant cette journée, où bien des établissements étaient fermés.

N’hésitez pas à contacter la section académique et votre section départementale, en cas de difficultés.

Message adressé mardi 9 février au soir à la Rectrice de l’Académie de Versailles

Madame la Rectrice,

Les quatre départements de l’académie se préparent dans une invraisemblable cacophonie à la journée de demain, en raison des prévisions météorologiques.
Ce type de situation n’a pourtant rien d’absolument nouveau.
Selon la pratique habituelle, il nous semble raisonnable, en cas d’épisode neigeux :

  • d’informer les familles qu’un accueil sera assuré, dans la mesure du possible dans les établissements ;
  • de rassurer les personnels dans l’impossibilité de se rendre dans leur établissement en les invitant à ne prendre aucun risque, donc à rester chez eux si nécessaire ;
  • d’annuler par conséquent, a minima, les cours des enseignants qui ne pourront être présents.

Dans les Yvelines et l’Essonne pourtant, d’autres informations sont adressées aux personnels et aux familles :

  • la Préfecture des Yvelines, sortant de ses prérogatives, s’immisce de manière inadmissible dans l’organisation des établissements scolaires, en décrétant leur fermeture et en annonçant que les cours seront assurés en distanciel ;
  • la DSDEN de l’Essonne, quant à elle, attend des personnels qu’ils assurent à la fois l’accueil dans les établissements et des cours à distance !

Ces consignes, adressées très tardivement aux personnels comme aux familles, créent un grand désordre. Des informations données en fin d’après-midi ont été contredites en début de soirée. L’enseignement à distance ne s’improvise certainement pas du jour au lendemain. Sa mise en place - complexe - était justifiée en période de confinement, mais elle ne saurait désormais être imposée aux personnels, d’un jour à l’autre, au premier prétexte venu.

Nous vous demandons, Madame la Rectrice, d’adresser dès demain matin des consignes claires et réalistes à l’ensemble des personnels et aux familles, afin de rétablir une situation respectueuse des droits des personnels et de leurs métiers.

Soyez assurée, Madame la Rectrice, de notre dévouement au Service public d’éducation.

Marie Chardonnet, Maud Ruelle-Personnaz et Antoine Tardy, co-secrétaires généraux du SNES-FSU Versailles