Education prioritaire : compte-rendu de l’audience FSU du 12 octobre

jeudi 15 octobre 2020
par  Snes S3 MRP

Nous l’annoncions dans l’article précédent concernant la suppression de l’indemnité ZEP : la FSU a été reçue en audience, lundi 12 octobre, par la secrétaire d’état chargée de l’éducation prioritaire.

 Mise à jour janvier 2021

Fin novembre 2020, un courrier a été adressé, par le Secrétaire général de l’académie, via les chefs d’établissements, aux personnels des lycées de l’Éducation prioritaire.
Par ce courrier, le rectorat informe les personnels de ces établissements de la mesure prise, dans l’académie, dans l’attente des conclusions du Grenelle de l’Éducation, et pour compenser la clause de sauvegarde, arrivée à son terme fin août 2020 : de façon exceptionnelle et provisoire, une indemnité doit être versée aux personnels concernés, à compter de la paie de novembre. Cette compensation prendra la forme d’une indemnité pour mission particulière (IMP), d’un montant « similaire », et qui sera versée mensuellement, du 1er octobre au 30 juin 2021, en compensation de l’indemnité précédemment perçue.
Cette indemnité, qui compense la clause de sauvegarde, ne concerne pas les personnels nouvellement arrivés dans les établissements concernés.

Le SNES-FSU Versailles intervient auprès du rectorat pour s’assurer de l’effectivité du versement de cette indemnité.

 Suppression de la prime ZEP : premières réponses de la secrétaire d’état

Lors de l’audience du 12 octobre, la FSU a porté l’incompréhension et la colère des personnels suite à la suppression de la prime ex-ZEP et ex-ECLAIR dans les lycées généraux, technologiques et professionnels, pour laquelle la clause de sauvegarde était arrivée à son terme au 31 août 2020. Les premières pétitions remontées des établissements ont été remises par la FSU à cette occasion (voir notre article précédent).

Selon la secrétaire d’état, une réponse devrait être apportée au problème posé par la suppression de l’indemnité, par une nouvelle mesure transitoire, permettant que les personnels qui bénéficiaient de la prime conservent l’équivalent pour cette année scolaire, avec un versement visible sur les payes d’octobre ou novembre, mais sous une forme qui pourra être différente d’une académie à l’autre.

Nous comprenons qu’il pourrait s’agir d’IMP, voire d’ heures supplémentaires.

Cette première réponse pose de nombreux problèmes :

  • rien ne garantit que l’ensemble des personnels puissent bénéficier de la mesure ;
  • la mesure ne concernerait pas les nouveaux affectés dans ces lycées et prendrait encore d’autres formes pour les personnels administratifs, de vie scolaire, PsyEN, assistants sociaux, personnels de direction, etc,. ;
  • il s’agit, enfin, d’un détournement de dispositifs (IMP, HSE), donc d’un redéploiement de moyens qui ne sont pas faits pour cela. Et la question continuera de se poser tant que la carte de l’éducation prioritaire n’aura pas été revue.

Cette première réponse est cependant à mettre à l’actif de la mobilisation qui se construit et qu’il faut poursuivre et amplifier.

  Interpellation de la Rectrice en CTA jeudi 15 octobre

Les élus FSU ont interpellé la Rectrice au sujet de l’indemnité ZEP, à l’occasion du CTA réuni le 15 octobre (compte-rendu détaillé et déclaration préalable prochainement en ligne). A ce jour, les modalités de versement d’une indemnité équivalente ne sont pas fixées pour l’académie. La rectrice a seulement indiqué que le recours à une IMP ou à des HSE permettrait une mise en place rapide d’un nouveau dispositif.

 Les revendications de la FSU et les réponses dilatoires de la secrétaire d’état

La FSU a rappelé son exigence d’une politique ambitieuse en matière d’éducation prioritaire et son inquiétude à l’idée d’une possible réduction de son périmètre.
La question des écoles orphelines et celle des lycées, notamment professionnels, a été rappelée. La question de la ruralité, qui doit elle aussi faire partie d’une politique ambitieuse dans le cadre de l’éducation prioritaire, a été rappelée.

La FSU a aussi rappelé que nous ne voulions pas d’une éducation prioritaire resserrée sur les REP+. Notre opposition à l’intégration des écoles et établissements privés dans l’éducation prioritaire a été affirmée.

La secrétaire d’état n’a présenté aucun calendrier de discussions sur une éventuelle redéfinition de la carte de l’éducation prioritaire. Sur les sujets indemnitaires, en particulier sur la 3ème tranche REP+, elle a renvoyé au Grenelle de l’éducation.

La FSU a porté l’idée de partir du bilan de ce qui existe, des réussites de l’éducation prioritaire, et de travailler dans le sens d’une réduction des effectifs de classe et d’une libération de temps permettant la reconnaissance du travail en équipe et la nécessaire formation continue de tous les personnels.

La FSU a donné l’exemple du « plus de maîtres que de classes », supprimé de fait, au bénéfice des dédoublements, sans qu’aucun bilan de ce dispositif, porteur d’une dynamique positive, n’ait été fait.

La secrétaire d’état s’est dite « intéressée » par nos États Généraux de l’éducation prioritaire en janvier.