Déclaration préalable FSU au CTPD du 29 mars 2006

mesures de carte scolaire dans les Yvelines
jeudi 30 mars 2006
par  Snes S2 Yvelines

  CTPD 29 MARS 2006

 DECLARATION PREALABLE DE LA FSU

Tout d’abord nous regrettons que ce CTPD se tienne sans qu’un GT préalable ait eu lieu : cela nous aurait permis d’avoir dès aujourd’hui les réponses aux questions que nous allons poser.

La baisse dramatique du H/E départemental, que nous avions dénoncée lors du CTPD sur les moyens pour la rentrée 2006 a inévitablement conduit à des suppressions de postes massives : 85 pour 23 créations. Le delta entre les postes supprimés et les postes créés est beaucoup trop important et aura des conséquences inévitables sur la fluidité du mouvement.

Parfois ces suppressions se font pour des excédents minimes. Dans certains cas, alors qu’on devrait logiquement retrouver des BMP dans la même discipline, il n’en est rien. Il serait pour nous inadmissible que la différence soit absorbée par des heures supplémentaires.

Toutes les disciplines sont touchées. Celles qui sont déjà fragilisées, comme l’allemand et les Lettres Classiques subissent de plein fouet une nouvelle diminution, à l’image de ce qui s’était produit l’an dernier.
L’allemand, en particulier, aura perdu 5 postes en deux ans dans notre département, et ce en dépit des déclarations de principe et des grandes ambitions affichées par le Ministère, le Rectorat et l’Inspection d’Académie. Nous ne pouvons que dénoncer vigoureusement ce décalage entre les discours et la réalité des faits.

Alors que le Ministère annonçait 4 à 5 postes supplémentaires mis à la disposition des collèges étiquetés « ambition-réussite », la réalité sur le terrain est aujourd’hui toute autre : les, ce ne sont que 2 à 3 postes qui seront attribués à chaque Réseau du département qui comprend plusieurs écoles Primaires écoles Primaires et un collège !
Les moyens qui ont été retirés à l’ensemble des collèges du département sur les niveaux 5ème-4ème, au nom de l’implantation de ces postes spécifiques, sont donc très loin d’être redistribués !

Il y a encore cette année 59 BMP égaux ou supérieurs à 18h, 78 si on intègre les BMP de Documentation. Une fois de plus, si nous pouvons admettre la fragilité de certains d’entre eux, d’autres relèvent d’une prudence excessive par rapport à l’évolution des effectifs. Nous demandons à nouveau la transformation de ces BMP en postes à chaque fois que cela est envisageable.

Le nombre des postes à complément de service bat tous les records, puisqu’il avoisine la centaine (96 exactement), dont 12 pour une quotité égale ou supérieure à 9 heures .

41 postes prévoient des compléments de service en SEGPA, dont 18 pour 9 heures ou plus.

Nous tenons à rappeler une fois de plus que les heures à assurer en SEGPA dans les collèges où cette structure existe, relèvent de la répartition des services interne à l’établissement et ne sont donc pas, à proprement parler, des compléments de service. Nous réaffirmons notre opposition à ce que le nombre d’heures effectuées en SEGPA dépasse la moitié du service des enseignants : si tel est le cas, c’est sur la SEGPA proprement dite que des postes de PLP ou d’Instituteurs Spécialisés doivent être créés.
La spécificité des élèves accueillis en SEGPA justifie pleinement que tous les enseignants appelés à y intervenir, ne serait-ce que pour une partie de leur service, soient formés afin de garantir à tous ces élèves le droit à bénéficier d’un enseignement adapté à leurs besoins. Nous demandons que les postes vacants avec complément de service en SEGPA soient très clairement identifiés sur le serveur SIAM afin que les candidats soient précisément informés de la nature du poste et de la quotité horaire.

En EPS, nous constatons 11 suppressions pour une création. Nous persistons à dénoncer les baisses concernant les sections sportives déjà constatées les années précédentes. Cette année la baisse du H/E a eu dans un grand nombre d’établissement un retentissement sur l’enseignement de la natation. Dans certains cas les soutiens natation ont purement et simplement disparus, dans d’autres cas ils sont assurés en HSE et n’apparaissent plus donc comme moyen d’enseignement. Enfin certains établissements ont réussi à en conserver une partie (mais pour combien de temps ?) et souvent de façon incomplète.
Nous demandons à avoir connaissance de tous les volants d’HSA dans cette discipline afin de pouvoir les transformer en heures poste quand cela est possible, comme l’a préconisé Monsieur le Recteur dans sa circulaire de préparation de la rentrée.

En ce qui concerne l’Espace Educatif, nous ne pourrions que nous réjouir de la création d’un poste de CPE au collège international de Saint Germain et au collège Franco- Allemand de Buc (s’il ne s’agit pas de transferts du Lycée sur le collège ) et de l’apparente amélioration du ratio élève / CPE (413 au lieu de 426 l’an dernier) ;
Mais la réalité est beaucoup moins réjouissante. Pour nous, chaque CPE ne devrait pas avoir en charge plus de 300 élèves s’il veut pouvoir remplir correctement les missions qui lui sont confiées.

A l’examen des chiffres on constate les faits suivants :

Moins de20% des collèges des Yvelines dispose d’un taux d’encadrement correct.
Le constat n’est pas plus reluisant, si l’on adopte le point de vue des élèves : en partant de la même exigence, nous constatons que seuls 15% des élèves que compte notre département bénéficient d’un encadrement correct.
Quant à la situation des CPE, seuls 29,6% se trouvent placés dans des conditions de travail « acceptables »

D’autre part :

  • 60% des établissements n’ont qu’un CPE : comment peut-on y appliquer les 35 heures quand on sait que l’amplitude d’ouverture d’un établissement est au minimum de 40h hebdomadaire, sans compter les conseils de classe ?
  • les stagiaires IUFM sont mis sur le terrain, dans des établissements parfois difficiles, en lieu et place de CPE titulaires : nous demandons qu’ils soient affectés en surnombre
  • les contractuels, ayant servi avec dévouement l’institution pendant de longues années, voient leur possibilités de titularisation s’éloigner d’année en année (leurs conditions de travail sur le terrain ne leur permettent pas de préparer le concours dans de bonnes conditions, et les postes offerts au concours subissent une sévère amputation).
  • Les tentatives de remise en cause des missions définies par la circulaire de 1982 par les chefs d’établissements, le refus d’appliquer les 35h toutes tâches comprises à nos collègues se multiplient.

Avant de parler de Projet vie scolaire, notion qui ne repose sur aucun texte officiel et qui tend à faire définir localement les missions des CPE, il serait nettement préférable de les mettre en condition d’exercer leur fonction conformément à leur statut et notamment dans le respect des missions déclinées dans la circulaire de novembre 1982. Un certain nombre de conflits avec les chefs d’établissements concernant l’application des textes en matière de réduction du temps de travail (35h inscrites à l’emploi du temps) pourraient être ainsi immédiatement résolus .

Sur la Documentation, subsistent 19 BMP de 18h dont la plupart pourrait être transformés en postes. Nous sommes également toujours opposés à la ponction sur les moyens d’enseignement pour assurer la Documentation, ce qui sera encore le cas dans sept établissements à la rentrée prochaine.

En conclusion, force est de constater qu’après une élévation constante du niveau d’études et de qualification ces 20 dernières années, c’est une scolarité au rabais, une école plus inégalitaire qu’on nous impose. C’est un renoncement sans précédent à faire réussir tous les jeunes. A cela s’ajoute un avenir de plus en plus incertain et précaire sous couvert d’ « égalité des chances », dont le Contrat Première Embauche et l’apprentissage dès 14 ans restent les mesures les plus marquantes.
C’est pour cette raison que la FSU demande l’abrogation de la loi Fillon tout comme le retrait du CPE et revendique une vraie politique éducative.


Documents joints

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