A travers une lettre envoyée aux Principales et Principaux des collèges du 78, Pierre Bédier, président du Conseil départemental des Yvelines, propose aux Conseils d’Administration de financer l’équipement de leur établissement en caméras thermiques dans la cadre de la gestion de la crise du COVID et du déconfinement. Parmi les outils présentés pour concourir à une prévention efficace, les caméras thermiques permettant la prise de température à l’entrée ou au sein des établissements scolaires posent de nombreux problèmes, notamment en termes de RGPD (règlement général sur la protection des données). Comme le rapporte un article tout récent sur le site du Café pédagogique, le Conseil d’Etat, qui a été saisi par la LDH (Ligue des droits de l’Homme) « vient d’ordonner le retrait des caméras thermiques des écoles de Lisses (91). Le Conseil estime qu’elles contreviennent au respect de la vie privée ».

Le Conseil départemental propose aux établissements, à travers son opérateur digital Seine et Yvelines numérique, de financer soit un équipement léger et portable pouvant être mobilisé aux entrées des collèges, soit un équipement de type portique qui doit être installé à une position fixe dans l’enceinte de l’établissement (la lettre donne l’exemple du hall d’entrée).
Certains collèges ont déjà voté en Conseil d’administration l’utilisation de ces dispositifs, pourtant illégaux, pour la rentrée prochaine. En effet, dans la lettre du Conseil départemental, il était demandé aux chefs d’établissement de se signaler avant le vendredi 19 juin pour disposer de l’un des deux équipements pour l’année scolaire 2020-2021.

Le SNES-FSU incite les élus au Conseil d’administration à voter contre l’instauration de tels dispositifs, et à y présenter des motions motivant ce refus (voir modèle de motion en pied d’article). Pour le SNES-FSU, ce n’est pas par l’intermédiaire d’outils toujours plus sécuritaires et dangereux pour les libertés individuelles que nous lutterons contre le COVID-19 dans les établissements scolaires, mais par le déploiement de moyens humains, notamment en AED et en personnel médico-social supplémentaires, permettant de respecter scrupuleusement les protocoles sanitaires en vigueur et essentiels dans la gestion de cette crise sanitaire.