Rééquilibrage ou saupoudrage ?

Si les moyens provisoires supplémentaires accordés à quelques établissements ces deux dernières années sont désormais devenus définitifs, seulement 14 ETP supplémentaires et provisoires sont accordés au département, pour la rentrée 2020, au titre de l’assistance éducative. Une maigre consolation quand on connaît les besoins immenses des établissements ! Vous êtes nombreux à avoir demandé une audience à la DSDEN cette année, pour mettre en lumière vos difficultés et demander des moyens supplémentaires. Vous serez encore nombreux à continuer de clamer que les dotations en postes d’AED restent terriblement insuffisantes au regard de la réalité du terrain que vous connaissez.
L’Essonne compte 100 collèges et 50 lycées : comment répartir 14 ETP supplémentaires sur autant d’établissements ? En fractionnant et en saupoudrant, en choisissant aussi qui mérite d’avoir plus ou moins. Le SNES-FSU dénonce cette mise en concurrence des établissements et exige une réelle prise en compte des besoins de chacun.

 Le barème académique

Pour comprendre les choix qui ont été faits, il faut s’intéresser aux critères qui ont permis aux services de la DSDEN de répartir ces 14 ETP sur les établissements du département :

• les prévisions d’effectifs pour la rentrée prochaine
• les évolutions d’effectifs entre 2016 et 2019
• le barème académique

C’est sur ce barème académique qu’il faut s’attarder : il est le résultat d’un savant calcul réalisé à partir d’un certain nombre de critères (effectifs, type d’établissement, coefficient d’harmonisation, etc.) et donne une estimation du nombre d’ETP théorique que chaque établissement de l’académie de Versailles devrait avoir. Une fois l’estimation obtenue, les services de la DSDEN ont comparé ce chiffre avec la dotation réelle et ont choisi de rééquilibrer les dotations pour les établissements les plus éloignés du barème académique. C’est ce travail de comparaison qui semble justifier les choix d’augmentation ou de baisse.
Le SNES-FSU dénonce ce barème académique pour plusieurs raisons. Aucune instance académique (ni GT, ni CT) n’a traité de cette question : les modalités de calcul de ce barème n’ont donc été ni travaillées ni discutées avec les représentants des personnels. Ce barème ne tient pas compte non plus de la difficulté sociale puisque les collèges d’éducation prioritaire apparaissent systématiquement comme surdotés. Et si barème il doit y avoir, pourquoi ne pas avoir doté le département à la hauteur des manques et des besoins que ce barème met en évidence ? Le SNES-FSU refuse de gérer la pénurie.

A l’issue du CTSD, les organisations syndicales, à l’unanimité, se sont prononcées contre la répartition des moyens présentée.

Un CTSD de repli a donc été reconvoqué le lundi 15 juin à 17h. La DSDEN a soumis au vote la même répartition. A nouveau, les organisations syndicales, à l’unanimité, se sont opposées à cette répartition et ont présenté le vœu commun ci-dessous :

Au CTSD Assistance éducative du jeudi 11 juin 2020, l’ensemble des organisations syndicales s’est prononcé contre la dotation proposée.
Elles dénoncent la situation des vies scolaires dans les collèges et lycées de l’Essonne. Avec une dotation supplémentaire en moyens provisoires de 14 ETP pour la rentrée 2020 alors que les effectifs augmentent de 1813 élèves, cela suffit à peine à stabiliser la dégradation de l’encadrement entamé depuis plusieurs années (6000 élèves en plus sans aucun moyen depuis trois ans). Notre département est en deçà du barème académique et les vies scolaires essonniennes restent largement sous dotées dans de trop nombreux cas, ce qui entraîne des tensions et des souffrances.
Enfin, l’utilisation d’un barème académique qui fait apparaître quasi systématiquement les établissements de l’Éducation prioritaire comme étant sur dotés ne peut qu’interroger sur la prise en compte de la difficulté sociale.
Les syndicats (FSU, FNEC-FO, CGT Education, SGEN-CFDT, UNSA) appellent à un recrutement conséquent et massif de personnels de vie scolaire (AED, ASP et CPE) et non à du saupoudrage. Ils souhaitent enfin l’élaboration d’un barème académique qui intègre réellement les difficultés sociales.