Retraité.es en alerte : virus et néo-libéralisme toujours actifs

vendredi 8 mai 2020
par  Snes S3

  • La sortie de confinement, autoritairement décidée, préparée dans la cacophonie, pose toutes les difficultés que l’on sait, notamment en Île de France où la tension dans les hôpitaux reste forte. L’exécutif se défausse sur les maires, les sociétés de transport, le personnel d’éducation, la responsabilité individuelle. La partie de bras de fer continue entre les pouvoirs publics et les syndicats, tels le SNES et la FSU qui dépose un préavis de grève à partir du 11 mai. La discrimination par l’âge a toutefois disparu.
  • La gratuité des masques, obligatoires dans les transports et indispensables dans les lieux fréquentés aurait été une mesure sanitaire et sociale. Or la vente massive dans les grandes surfaces s’est faite sur un contrat entre le ministère des finances et la Fédération du commerce et de la distribution… Les collectivités locales ont commencé leurs distributions. Le masque « grand public », lui, ne se trouve pas à moins de 5 €. De quoi grever bien des budgets. Après des discours contradictoires, O. Véran a annoncé le recours massif aux tests de dépistage. À suivre…
  • Ce pouvoir autoritaire trouve dans l’état d’urgence sanitaire qu’il veut prolonger un nouvel outil pour remettre en cause le droit du travail et mettre les libertés sous surveillance. Mais il fait l’objet d’une défiance croissante qui touche aussi sa politique néolibérale à laquelle il ne renonce pas. Il faut que cessent les brimades et violences policières, les pressions, voire les menaces de sanction, exercées sur les inspecteurs du travail. Le gouvernement a dû reculer sur l’application numérique StopCovid devant les oppositions à ce dispositif liberticide, la collecte et l’exploitation des données personnelles des malades sont de plus en plus contestées.
  • La privatisation du service public reste une boussole. Mediapart a révélé en avril une note de la Caisse des Dépôts et Consignations répondant à une commande du Président, qui accélère la privatisation de l’hôpital public, prône le développement de start-up et du numérique. Les protestations ont été nombreuses.
  • Les retraité.es ont payé un lourd tribut au démantèlement de l’hôpital public et à leur abandon aux carences en moyens et en personnels des EHPAD. Leurs revendications gardent toute leur légitimité que ce soit pour leur pouvoir de vivre que pour la mise en œuvre de la loi « Grand âge et autonomie », la prise en charge de l’aide à l’autonomie à 100 % par la Sécurité Sociale, le besoin de services publics. Le financement en est possible par une fiscalité plus juste et une suppression des exonérations de cotisations sociales qui demande une campagne plus vigoureuse.
  • Pour « les héros » de l’hôpital salués par E. Macron, mais pas tous, et pour certains personnels des EHPAD, la reconnaissance se limite à des primes, loin des revendications mainte fois exprimées. Le Comité Hôpital Urgence a repris le chemin de la revendication et des voix s’élèvent pour dénoncer les pratiques sournoises de l’administration hospitalière qui récupère des lits et réorganise des services quand la décrue des hospitalisations s’amorce.
  • L’intervention de l’État s’impose dans cette situation de crise. Elle se tourne d’ailleurs plus vers les entreprises, sans exiger de garanties, que vers les salarié.es. La pauvreté prend des proportions alarmantes, essentiellement laissée aux associations humanitaires, au-delà de quelques mesures ponctuelles. La FSU demande un plan social d’urgence.
  • La question latente posée est de savoir qui va payer. Associations, syndicats, partis politiques apportent une réponse par la campagne, à soutenir, pour une fiscalité plus redistributive qui impose les grandes fortunes, les revenus financiers, taxe les transactions financières et lutte plus résolument contre l’évasion fiscale.

Le confinement n’a pas désarmé les consciences ni la colère.