Titularisation des stagiaires : pas de double peine ! [Mise à jour du 13 mai]

mercredi 13 mai 2020
par  Secteur entrer dans le métier

Mise à jour le 13 mai

Dans une réponse écrite datée du 12 mai envoyée au SNES et à la FSU, le ministère définit enfin un cadre national pour l’évaluation et la titularisation des stagiaires.
Voici les principaux aménagements :

  • L’inspection devient obligatoire à la fin de la première année de stage lorsque le licenciement est envisagé (elle était jusqu’à présent facultative pour les certifié.e.s et les CPE)
  • L’inspection reste obligatoire lorsque le licenciement est envisagé après le seconde année de stage
  • L’inspection devient facultative pour les agrégé.e.s, comme elle l’est déjà pour les certifié.e.s et les CPE, lorsque la titularisation ou le renouvellement sont envisagés. L’avis rendu par l’inspecteur sera rendu selon les modalités qu’il juge souhaitables (lecture du dossier, entretien avec le stagiaire, etc.)
  • Le rôle des jurys académiques (qui ne concernent que les certifié.e.s et les CPE) reste inchangé : l’audition des stagiaires dont la titularisation n’est pas envisagée reste obligatoire.

Le SNES-FSU restera très vigilant sur les conditions d’évaluation et de titularisation mises en place dans l’académie de Versailles et n’admettra pas que la proportion de stagiaires renouvelés soit en augmentation significative cette année.

Mise à jour le 24 avril :

Lors d’une audience obtenue par les syndicats de la FSU auprès de la DGRH du ministère, cette dernière a indiqué que l’hypothèse d’une prolongation de l’ensemble des stagiaires avait été écartée.
Vous trouverez plus d’informations dans cet article sur notre site national.

Plusieurs INSPE avancent dès à présent l’hypothèse selon laquelle aucune titularisation des stagiaires, et ce quelles que soient leurs situations, ne pourra avoir lieu en juin 2020. Ainsi, les stagiaires ne pourraient être titularisé·es qu’à l’issue des jurys de décembre 2020.
Aucune décision n’a pourtant été prise à ce jour par le Ministère !
=> Pour le SNES-FSU, cette hypothèse est absolument irrecevable, et ce pour de multiples raisons.

  • Tout d’abord, les stagiaires ont fourni un travail de continuité pédagogique tant auprès des élèves qu’en tant qu’étudiant·es en formation. Ce travail, lourd, et réalisé dans des conditions souvent difficiles, serait complètement nié dans le cas où les stagiaires n’auraient pas la possibilité d’être titularisé·es dès septembre.
  • De plus, dans ce scénario les stagiaires seraient certainement tous maintenus à l’échelon 1 de la grille indiciaire, dont le SNES dénonce depuis des années la faiblesse. Il est inadmissible de prolonger l’ensemble des stagiaires en faisant porter sur leurs revenus déjà fragiles — 1,16 fois le SMIC aujourd’hui contre 2,1 fois en 1980 — les méfaits de la crise sanitaire que le pays traverse.
  • Les stagiaires subiraient par ailleurs un stress renouvelé entre septembre et décembre au sujet d’une titularisation qui, pour 90% d’entre eux, pourrait être acquise dès cette année étant donné les évaluations positives. Alors que la rentrée de septembre pourrait elle-même être compliquée et particulière, les stagiaires actuels seraient les victimes, là-encore, d’une double peine.

Cette proposition amène aussi son lot d’inquiétudes concernant les affectations.
En effet selon les règles actuelles, les stagiaires qui ne sont pas évalués positivement en juin voient leurs mutations inter et intra annulées.
Si cela devait être la cas cette année, les projets de vie de beaucoup en seraient complètement chamboulés puisque chacun devrait rester dans son académie pour y finir son stage !

Se pose aussi la question du service des stagiaires prolongés à partir de septembre :

  • dans le cas d’un service à mi-temps, le besoin de contractuels supplémentaires serait au niveau national de plusieurs milliers. Solution peu compatible avec les difficultés de recrutement que nous connaissons.
  • dans le cas d’un service à temps plein, ce serait complètement inacceptable car cela reviendrait à dire que les stagiaires n’avaient pas suffisamment d’expérience pour être évalués mais suffisamment pour ne plus avoir de temps de formation !

=> Le SNES défend une toute autre option. Nous demandons la titularisation de tous les stagiaires dont les évaluations, les rapports et les inspections déjà faits ou faits après une éventuelle reprise en classe, sont satisfaisants. Pour celles et ceux ayant montré des difficultés, nous proposons la tenue d’un jury en juin pouvant permettre aussi bien la titularisation que la prolongation selon les éléments du dossier de chacun et le déroulement de l’entretien. Cela permettra une titularisation dès septembre, comme à l’accoutumée, d’environ 90% des stagiaires. Pour celles et ceux dont les rapports comme le jury de juin auront pointé des difficultés, nous proposons la mise en prolongation jusqu’en décembre 2020 afin de permettre un temps plus long de formation. Ils et elles pourront alors être titularisé·es en décembre.

Le SNES-FSU Versailles sera en groupe de travail avec le Rectorat jeudi 23 avril et le sujet de la titularisation des stagiaires est à l’ordre du jour. Soyez assuré·es de notre détermination pour défendre tant la qualité d’un enseignement pour toutes et tous que l’intérêt des professionnel·les de l’éducation que nous sommes.