[Coronavirus] Parcoursup : la machine infernale continue de tourner !

lundi 30 mars 2020
par  Snes S3 MC

Alors que la crise actuelle met à mal à la communication déconnectée de la réalité du Ministre sur la qualité de la « continuité pédagogique », la gestion de Parcoursup ne peut qu’amplifier des dysfonctionnements déjà dénoncés par le SNES-FSU.

En effet, le SNES avait aussitôt identifié que Parcoursup allait affaiblir le rôle du baccalauréat et qu’il s’agit d’un instrument extrêmement inégalitaire, fondé sur le tri des élèves, et passablement opaque dans son fonctionnement puisque les règles de sélection des dossiers n’ont pas été rendues publiques.

La crise actuelle et le confinement ne font qu’amplifier ces déficiences. Tout d’abord car le Ministère s’obstine à poser une date de clôture des dossiers qui sera intenable pour beaucoup de candidats : reporter au 2 avril la confirmation du dossier n’est pas suffisant. Alors que le serveur avait saturé et n’a pas fonctionné déjà le 26 mars, ce maigre report n’est pas satisfaisant.

Ensuite, car il implique que la remontée des dossiers par les établissements sera bien effective au 27 mars. Étant donnée la complexité de la situation, les professeurs principaux des classes ont une délégation pour remplir les appréciations et notamment la synthèse du chef d’établissement. Et l’on sait que dans de nombreux lycées ce travail imposé s’est déroulé dans des conditions difficiles, dans un calendrier tendu.

Par ailleurs, le Ministère continue à nier le problème de la fracture numérique pour maintenir son calendrier : ainsi les élèves non équipés sont enjoints, pour clore leur dossier, à « contacter leur établissement ou leur professeur principal ». Ce dernier est aussi appelé à contacter les élèves qu’on semble envisager perdus dans tout ce processus. Plus irresponsable que tout : l’appel dérisoire à signaler (à qui ?) d’éventuels candidats se trouvant dans une zone blanche et d’une certaine manière « perdus » de vue par l’Administration.

L’ensemble cumule dans le maintien du calendrier d’études des dossiers : les commissions d’examen des vœux se tiendraient « comme prévu » du début avril à la mi-mai. Les candidats auraient leurs réponses le 19 mai. Et ce alors que le confinement est reconduit et qu’il se prolongera dans l’Éducation nationale sans doute au moins jusqu’au 4 mai.

Et passons sur les annonces encore plus saugrenues comme l’idée de maintenir des épreuves orales ou des entretiens qui se dérouleraient alors sous forme de vidéo conférence ou par échange téléphonique.

Tout ceci est non seulement intenable mais constituerait une grave rupture d’égalité entre les candidats, aggravant ainsi les mécanismes déjà très critiquables selon lesquels est organisé Parcoursup.