[MàJ 15 juillet] Bac 2019 - bilan d’une session chaotique - vigilance sur Imagin

lundi 22 juillet 2019
par  Snes S3 SV

Mise à jour : 15 juillet
L’intersyndicale réunie le 10 juillet a fait le bilan de la session 2019 du baccalauréat, rendue chaotique par les consignes données le Ministre de l’Éducation Nationale
Communiqué unitaire : Bac 2019, rupture d’égalité et soutien aux personnels

Jean-Michel Blanquer n’a cessé de pointer du doigt les professeurs grévistes, les menaçant notamment de retenues sur salaires de 15 jours, sans même que cela soit fondé juridiquement. Depuis vendredi, des collègues constatent des modifications de mission ou des annulations d’indemnités sur Imagin’. Nous sommes déjà intervenus auprès du SIEC en fin de semaine dernière, sur le base de quelques exemples précis.
Si vous constatez de telles modifications, faites une capture d’écran, envoyez-nous ce document sur perms2@versailles.snes.edu, avec vos nom/prénom/numéro de jury/discipline, en nous expliquant votre situation. Ne restez pas isolés !

Mise à jour : 7 juillet
Le SNES-FSU propose une motion pour les jurys qui se tiendraient le lundi 8 juillet et mardi 9 juillet 2019 :
Nous, professeurs, membre du jury XXX, dénonçons une nouvelle fois les conditions dans lesquelles se tiennent les délibérations de la session 2019 du baccalauréat. Nous dénonçons la rupture d’égalité introduite par la prise en compte du contrôle continu dans les résultats de l’examen.
En aucun cas, nous ne pourrons être responsable de l’invalidation juridique des résultats des élèves du jury XXX. La responsabilité en incombe au Ministre et à lui seul qui a imposé ce protocole de délibération au mépris de la souveraineté des jurys.

Si vous avez des questions sur le déroulement des jurys, notamment au sujet des recommandations ministérielles sur la note à conserver, si vous constatez des dysfonctionnements, n’hésitez pas à nous contacter par mail perms2@versailles.snes.edu, ou par téléphone 01 41 24 80 56.

Des élèves ont rencontré des difficultés pour consulter leurs copies vendredi, avec un refus net de consulter toutes les copies. Or, les informations indiquées au dos de la convocation des élèves indiquent clairement qu’il est possible de consulter sa copie sur place lors des résultats ou dans les jours qui suivent. Il est indispensable de faire valoir ce droit, notamment pour faire la lumière sur les bricolages qui ont pu se faire en dehors des jurys.

Après cette session 2019 chaotique, le SNES-FSU fera le bilan des actions menées et des irrégularités constatées.

Mise à jour : 6 juillet
Les élèves ont eu leurs résultats du bac le vendredi 5 juillet. Mais quels résultats ? De nombreux témoignages confirment que le bricolage imposé par le Ministre lèse des élèves (par exemple ceux qui ont une meilleure note à l’épreuve que pendant l’année scolaire). De manière plus générale, le recours au contrôle continu créée de graves inégalités : ici les élèves ont leur note d’épreuves finales, là leur note de l’année, et ici...une note de 10 alors même qu’ils ont été évalué dans l’année. Jean-Michel Blanquer a clairement remis en cause le caractère national du bac, en s’affranchissant également du cadre règlementaire. A travers le renvoi au local, ce bac 2019 n’est rien d’autre que la préfiguration du bac Blanquer !

Face à l’incompréhension de bon nombre d’élèves et de leurs familles, les professeurs ont été aux côtés des élèves, notamment pour les aider à faire valoir leurs droits. Mais dans plusieurs centres d’examen, les élèves n’ont pas pu vérifier leurs copies...

Les témoignages se succèdent qui viennent contredire la communication ministérielle
* Un chef d’établissement « après coup, je me suis dit, ce n’est pas vrai, on n’a pas fait ça » (Libération)
J’ai tout donné, sans réfléchir. « Sans réfléchir », c’est vraiment ça. Ce n’est que le soir, en rentrant chez moi que j’ai commencé à réaliser ce que je venais de faire. Depuis, je me refais le film de la journée, je prends conscience. On est face à un réel problème démocratique : un ministre, sans aucune concertation, a décidé seul de changer les règles. En tant que fonctionnaire, je dois obéir aux ordres, sauf quand l’ordre est manifestement illégal. Or la question se pose : changer le fonctionnement du bac en cours de route, et appliquer des règles différentes selon les élèves… Est-ce légal ?
* un correcteur : Dans ma longue carrière, je n’avais jamais vu ça (France Info)
* Une présidente de jury : mon jury n’a pas siégé et pourtant surprise, les résultats étaient affichés ! Qui a validé ?
« Qui a validé les relevés de notes ? Comment ? En se basant sur quoi ? Des notes ont-elles été modifiées pour permettre à certains élèves d’aller aux oraux, d’avoir une mention ? Lesquelles ? Nous sommes au-delà de la légalité, il est question de valeurs. D’égalité, mais aussi d’honnêteté et de transparence pour les candidats »

Mise à jour : 4 juillet
Situation de bac chaotique. Jean-Michel Blanquer en porte l’entière responsabilité !
Dès les premiers instants des jurys, il est apparu clairement que les délibérations ne pourraient pas se tenir normalement en raison des injonctions ministérielles. Les personnels ont rapidement exprimé leur colère de devoir se livrer à un bricolage peu glorieux en utilisant les notes du contrôle continu. De nombreux jury ont voté des motions, certains refusant de délibérer dans les conditions imposées par le Ministre, d’autres faisant le choix de ne délibérer que sur la situation des élèves ayant toutes leurs notes (jury au lycée Corot à Savigny, au lycée St Charles, au lycée Notre Dame des Oiseaux à Verneuil, lycée de St Witz, lycée Jules Ferry à Conflans, lycée St Exupéry à Mantes la Jolie, lycée J.Monnet à Franconville, lycée G.de Nerval à Luzarche, Lycée P.E Victor à Osny, lycée St Pierre à Brunoy, lycée de St Cloud, lycée Blaise Pascal à Orsay, lycée Ste Marie à Antony, lycée Condorcet à Limay, lycée Pagnol à Athis-Mons etc)

Le SNES-FSU s’est très rapidement exprimé : Jean-Michel Blanquer sème le chaos dans les jurys de bac
Une conférence de presse a été tenue à 15h pour faire état des dysfonctionnements constatés. Le cadre règlementaire a été contourné, et c’est l’égalité même des élèves devant l’examen qui a été rompue.
Le 5 juillet, les élèves auront leurs résultats du bac, mais quels résultats ?
Le SNES-FSU invite les élèves à demander communication de leur copie pour vérification de leur note. C’est un droit !


Mercredi 3 juillet 2019

Le Ministre vient de faire des annonces relatives aux conditions dans lesquelles les jurys vont être amenés à délibérer demain. Ces annonces sont scandaleuses.
Ci-dessous le communiqué du SNES-FSU ainsi que recommandations pour les jurys qui se tiendront jeudi 4 juillet

 L’analyse des déclarations du Ministre

Sur les plateaux télé, Jean-Michel Blanquer annonce que, lors des délibérations du jury, les moyennes annuelles remplaceront les notes manquantes des élèves. Lorsque la note initiale aura été transmise, c’est la meilleure note des deux qui sera conservée.
Ces annonces sont une grave remise en cause de la souveraineté des jury. Et le Ministre semble le savoir également, puisque le communiqué officiel est moins impératif que les éléments de langage ministériel. Ainsi le Ministre invite les jury à remplacer la note manquant par celle la moyenne annuelle Communiqué du Ministère - délibérations bac 2019

— > il n’y a donc aucune obligation à modifier les notes des élèves, cela constitue une atteinte grave à la souveraineté des jurys, cela institue une inégalité de traitement entre les élèves, et cela revient à signer une délibération entachée d’illégalité.

— > vous pouvez faire des déclarations en début de séance, par exemple en faisant voter la motion suivante
Nous, professeurs, membre du jury XXX dénonçons les déclarations de Jean-Michel Blanquer qui modifient complètement les conditions dans lesquelles nous allons être amenés à délibérer.
Nous rappelons que le jury est souverain, à ce titre, nous refusons de remplacer les notes manquantes par les notes de l’année.
Nous refusons de nous prêter à la mascarade organisée par un Ministre aux abois qui se signale par une nouvelle provocation, témoin de son mépris pour la profession et ses revendications.
Nos délibérations ne pourront en aucun cas créer les conditions d’une rupture d’égalité de traitement entre les élèves


— > les irrégularités peuvent aussi être portées au procès-verbal

En cas de questions ou pour nous signaler toute situation anormale, contactez-nous sur perms2@versailles.snes.edu

 Communiqué du SNES-FSU

Un ministre aux abois

Alors que la mobilisation ne faiblit pas en dépit des tentatives d’intimidations et des pressions qui se multiplient ces derniers jours, Jean-Michel Blanquer continue de traiter les revendications des personnels avec mépris. Ce soir, il franchit un cap en méprisant à la fois la mobilisation des personnels, le travail des jurys et celui des élèves.

Les menaces d’un retrait de salaire de 15 jours si les professeurs ne rendent pas leurs copies à temps sont totalement illégales et témoignent de la volonté ministérielle de gouverner par la menace. Qui peut encore croire que la confiance soit la boussole de ce Ministre ?

Jean-Michel Blanquer annonce également un dispositif (attribution d’une note du contrôle continu en lieu et place de la note d’examen) qui relève clairement du bricolage et qui n’a d’autre objectif que de pouvoir afficher, aux yeux de l’opinion, une remise des résultats semblable aux années précédentes. En réalité, le Ministre remet gravement en cause la souveraineté des jurys, et donc, une nouvelle fois, le travail des personnels. Par cette décision, il crée aussi les conditions d’une rupture d’égalité entre les candidats : certains élèves auront un bac lié aux épreuves finales, d’autres un bac lié au contrôle continu ; certains élèves pourraient être convoqués au rattrapage alors qu’ils sont peut-être admis. En définitive, en conditionnant le bac 2019 au contrôle continu, le Ministre donne un avant-goût de ce que sera le bac Blanquer : un bac inégalitaire.

Le SNES-FSU dénonce cette nouvelle provocation : jamais un Ministre n’avait été si loin dans l’affrontement avec les personnels, au mépris des enjeux fondamentaux du service public d’Éducation.
Le SNES-FSU soutient tous les collègues, mobilisés sur le baccalauréat qui seraient menacés et, en cas de sanction, les assistera dans leur recours et appellera toute la profession à soutenir financièrement les grévistes.