Prime d’activité : Elargissement du champ d’application au 1er janvier 2019

A quand une vraie revalorisation ?
lundi 28 janvier 2019
par  Secteur emploi

Agir pour le pouvoir d’achat des fonctionnaires est une véritable urgence. La FSU, défend la reconnaissance du travail des agents publics, 5 millions de salariés, qui font vivre les services publics au quotidien. Cette reconnaissance passe d’abord par l’amélioration de leur rémunération et de leur déroulement de carrière. Signez et faites signer massivement la pétition disponible sur le site de la FSU.

Feignant d’ignorer l’urgence de la revalorisation du pouvoir d’achat des fonctionnaires et la revendication de l’ouverture de négociations salariales, portée par le SNES et la FSU, le secrétaire d’État chargé de la Fonction Publique a reçu les organisations syndicales de fonctionnaires en décembre (voir ici le communiqué de la FSU : il s’est contenté d’annonces sans lien avec les attentes des fonctionnaires.

Il a ainsi mis en avant l’élargissement du champ d’application de la prime d’activité à compter du 1er janvier 2019, mis en œuvre par le décret du 21 décembre 2018 relatif à la revalorisation exceptionnelle de la prime d’activité, une mesure aux effets très limités, qui n’a rien d’une réelle revalorisation pour tous. Elle relève de la provocation, en nous rappelant qu’un fonctionnaire de catégorie A, recruté à bac+5, peut aujourd’hui débuter à 1,25 fois le SMIC, ce qui lui permet de faire partie des bénéficiaires de la prime d’activité.

 Qui peut prétendre à cette prime ?

Peuvent y prétendre tous les stagiaires, contractuels et titulaires dont le revenu est au plus de 1,5 SMIC (pour un célibataire sans enfant). C’est le cas des collègues au premier échelon. Sont également concernés les célibataires avec enfant jusqu’à 1,8 SMIC, les couples sans enfant dès lors que le revenu du conjoint n’excède pas 1,3 SMIC et les couples avec enfant dès lors que le revenu du conjoint n’excède pas 1,7 SMIC.

Tous les collègues certifiés, agrégés, CPE, Psy-EN en début de carrière doivent faire la simulation car sans demande préalable, la prime ne sera pas versée.

Rappelons qu’en 1980, nos collègues débutaient avec un traitement équivalent à deux fois le SMIC contre 1,25 actuellement. Loin de s’émouvoir du déclassement salarial de nos professions recrutées à Bac +5, le ministre de l’éducation nationale popularise cette prime sans même s’interroger sur les raisons profondes de la crise de recrutement qui affecte notamment le second degré.

 A combien s’élève la prime d’activité ?

Les revenus pris en compte sont ceux du trimestre précédent (soit, pour janvier 2019, les revenus d’octobre 2018 à décembre 2018). Il convient de déclarer ses ressources tous les 3 mois sur le site de la CAF, qui propose un simulateur

Le montant de cette prime d’activité (110 € par mois) pour un(e) collègue stagiaire certifié(e) recruté(e) en septembre dernier (indice 383) ne touchant aucune autre prestation est alors calculé et versé pour 3 mois et ne variera pas en fonction des changements de situation, familiale et professionnelle intervenant durant cette période.

 Comment faire la demande ?

La prime d’activité est attribuée par les Caisses d’Allocations Familiales. Toutes les démarches se font sur Internet. Les revenus pris en compte étant ceux du trimestre précédent, il est nécessaire de déclarer ses ressources tous les 3 mois sur le site de la CAF. Une demande effectuée dès le mois de janvier doit permettre d’avoir son premier versement à partir du 5 février.

 Les primes ou comment ne pas répondre à l’attente d’une vraie revalorisation ?

Cette mesure réactive le débat sur les primes dont l’augmentation ne saurait suffire à enrayer la baisse du pouvoir d’achat des fonctionnaires. Une prime ne saurait être considérée comme un substitut à la revalorisation. Une prime correspondant à une situation isolée, ce qu’est la prime d’activité, ne compense pas la perte de valeur du point d’indice. Une rémunération plus juste des fonctionnaires ne passe certainement pas par le retour de primes au mérite, comme le souhaite pourtant le ministre Blanquer, considérant que le dispositif PPCR d’avancement dans la carrière est trop uniforme. Seules les primes ouvertes à tous constituent un élément de revalorisation. Le SNES-FSU a ainsi, depuis longtemps, comme mandat le doublement immédiat de l’ISOE pour tous (101 € par mois) et demande pour tous les jeunes collègues une véritable prime d’aide à l’installation, versée dès l’entrée en stage, permettant entre autres d’acquérir du matériel professionnel à l’entrée dans nos métiers. Enfin, les primes n’étant pas prises en compte dans le calcul du montant de la pension, c’est la revalorisation du point d’indice et de nos grilles indiciaires qui doit être la priorité.

Le SNES avec la FSU se bat pour la revalorisation du point d’indice et un plan de rattrapage des pertes de pouvoir d’achat subies ces dernières années.

Agir pour le pouvoir d’achat des fonctionnaires est une véritable urgence. Signez et faites signer massivement la pétition disponible sur le site de la FSU.