[MaJ 14/09] Rentrée difficile pour nombre d’établissements yvelinois

La rentrée vue par ceux qui la vivent...
jeudi 14 septembre 2017
par  Snes S2 Yvelines

Grâce à l’enquête de rentrée menée auprès des responsables des sections syndicales SNES et des collègues dans les établissements, voici le bilan dressé par la section départementale SNES-FSU des Yvelines.
Nous remercions tous les secrétaires des sections locales et tous les collègues qui ont répondu à notre enquête, et les convions chaleureusement à la Conférence de presse de la FSU 78 qui se tiendra jeudi 14 septembre à 17h30 à la Maison Mandela, 9 rue de Beaumarché à Mantes-La-Ville.

 Des classes chargées à tous les niveaux

En collège, nombre d’établissements doivent accueillir des classes très chargées dans tous les niveaux, avec de nombreuses divisions de 28 à 30 élèves. Au Collège Jean-Philippe Rameau de Versailles, toutes les divisions de Sixième comptent 30 élèves. Au Collège Les Nénuphars de Breval, les classes de Cinquième dépassent même ce seuil ! Le phénomène touche désormais les établissements REP et REP+, puisque le Collège Louis Paulhan de Sartrouville (REP) devra accueillir 29 élèves dans les classes de Sixième, tandis que les élèves de Quatrième sont 25 par division au Collège Le Village de Trappes (REP+). Les collègues du Collège Le Village et le SNES ont cependant évité le pire pour les classes de Sixième, puisqu’ils obtenu en audience auprès de la DSDEN en juillet que soit ouverte une division.

En lycée, la situation ne sera pas meilleure. De très nombreuses divisions de Seconde sont à 35, à l’instar des Lycées Jeanne d’Albret (Saint-Germain-en-Laye), Saint-Exupéry (Mantes-La-Jolie) et Senghor (Magnanville), voire 36, comme c’est par exemple le cas aux Lycées Descartes de Montigny et Louis Bascan de Rambouillet.

Dans ces conditions, il semble difficile d’accompagner les élèves dans un projet d’orientation cohérent, et la fin du redoublement semble davantage relever de la gestion de flux. Ainsi, suivant les établissements, on assiste à l’augmentation considérable des effectifs dans certaines filières, là en ES (lycée Descartes) ici en STI2D (Lycée de Vinci) ou encore en STMG (La Plaine de Neauphle et Senghor) alors même que les lacunes des élèves et leur parcours d’orientation nécessiteraient un accompagnement.

 Des moyens en flux tendu, une pénurie de moyens

Les moyens sont en effet insuffisants pour assurer un encadrement satisfaisant des élèves, faute d’être ambitieux et à la hauteur des prévisions démographiques. La DSDEN elle même admet s’être lourdement trompée dans ses prévisions d’effectifs. Pas moins de 1500 élèves de plus que ce qui était prévu en février devront être accueillis dans les établissements yvelinois et ce sans aucun moyen horaire supplémentaire les réserves d’heures étant quasiment épuisées.
Le cas le plus emblématique à cet égard est celui du Collège Guy de Maupassant, à Houilles, sommé au mois de juillet de rendre 20 heures destinées à combler les manques dans d’autres établissements, alors même qu’avait été votée la DGH et préparée la rentrée. (voir notre article http://www.versailles.snes.edu/spip...)

En lycée, les effectifs chargés n’ont pas toujours occasionné de moyens supplémentaires pour dédoubler les classes. Il en va ainsi au lycée Ferry de Conflans, où aucune séance informatique n’est possible pour les Terminale ES, où la « demi-section » créé à la rentrée doit accueillir 22 élèves, sans qu’aucun dédoublement ne soit financé.

 Beaucoup d’élèves, peu de profs : la crise de recrutement touche le département et pèse sur les élèves et les collègues

A l’issue du mouvement intra, 23 postes de Mathématiques et 22 de Technologie n’étaient pas pourvus dans les Yvelines. Au collège Galilée de Limay, certains élèves entrant en classe Troisième n’ont jamais eu d’enseignement de Technologie... et le Collège se voit en plus retirer un demi-poste de CPE, alors que les effectifs augmentent et que les besoins d’accompagnement des élèves vont croissants. Les collègues étaient massivement en grève vendredi 8 septembre, et continuent de se battre pour récupérer le demi-poste de CPE dont la suppression avait été annoncée en juin dernier. (voir notre article : http://www.versailles.snes.edu/spip....
D’autres Vies Scolaires sont également concernées, comme c’est le cas au Collège Louis Paulhan où un poste de CPE manque à l’appel. Ainsi, cet établissement, bien que classé REP, ne dispose que d’un seul poste de CPE pour accueillir ses 536 élèves.

Les autres disciplines sont également concernées, puisque des remplacements de collègues en congé de maternité ainsi que nombre de BMP d’Espagnol, de Physiques, d’Histoire, d’EPS... n’étaient pas assurés lundi 4 septembre. Certains chefs d’établissement demandent à leurs équipes d’absorber les heures supplémentaires lorsqu’elles sont en de-ça de six heures, arguant que les BMP inférieurs ne seront pas pourvus. Au lycée de Vinci de Saint Germain en Laye, certains enseignants de STI se sont vu proposer d’assurer jusqu’à 10 heures supplémentaires afin de pallier l’absence d’un professeur stagiaire qui ne s’est pas présenté.

 « Devoirs faits » : des bribes d’informations éparses

La communication menée tambour battant par le gouvernement à la veille des grandes vacances autour du dispositif « devoirs faits » semble ne pas avoir trouvé d’écho dans les collèges. Peu de chefs d’établissement étaient en mesure de préciser les modalités exactes de ce dispositif, et aucun n’avait encore connaissance des enveloppes qui seraient allouées pour sa mise en place aux vacances de la Toussaint.
Une fois de plus, il semblerait que varieront les moyens et l’organisation adoptés dans les établissements. Des difficultés importantes d’organisation matérielle de ce dispositif improvisé sont à prévoir, comme au collège les Molières où les horaires envisagés ne sont pas compatibles avec ceux des transports scolaires.

  Décret modificatif de la réforme des collèges : toujours plus d’autonomie, toujours moins de moyens

Ce renvoi précipité au local touche également les enseignements eux-mêmes, et particulièrement ceux qui avaient été mis à mal par la Réforme des Collèges. Ainsi, certains établissements se sont saisis du décret modificatif paru en juin pour rétablir dans leur collège des options européennes ou de langues anciennes. C’est le cas notamment des Collèges Henri IV de Meulan, Louis Paulhan de Sartrouville et Champollion de Voisins-Le-Bretonneux. Cependant, aucune dotation supplémentaire ne leur a été accordée pour ce faire.

Cette disparité des enseignements offerts aux élèves sur le territoire s’accompagne d’appréciations diverses concernant leur évaluation : si l’arrivée d’un nouveau Chef d’établissement semble sonner le glas de l’évaluation par compétence des Sixièmes au Collège Le Village de Trappes, celle-ci devrait être mise en place à titre expérimental au Collège Clémenceau de Mantes-La-Jolie.