Retour sur le stage « quelles perspectives pour le lycée ? »

dimanche 26 mars 2017
par  Snes S3 SV

Près d’une trentaine de collègues ont participé au stage de la section académique consacré au lycée. Ce dernier est resté l’angle mort des politiques éducatives de ce quinquennat, ne faisant pas l’objet de réformes médiatiques à l’image de celle du collège. Mais il a été déstabilisé par des mesures prises par les Ministres successifs avec un seul objectif : la gestion des flux, sans aucune considération pédagogique. Le moment était donc tout indiqué pour proposer un moment d’analyses sur ce sujet. Animé par Claire Guéville, secrétaire nationale en charge du secteur lycées, ce stage a notamment permis des échanges riches sur plusieurs points.

Dossier stage lycée
Dossier stage lycée
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Le bilan de la réforme Chatel
Jamais remise en cause durant ce quinquennat, surtout pas par une Ministre qui s’est félicité de la baisse du H/E consécutif à la mise en place de cette réforme, le bilan est pourtant édifiant. Les témoignages des collègues présents ont tous confirmé cette analyse : les classes à 35 sont de plus en plus nombreuses, le déséquilibre s’est aggravé entre les filières. Quant à l’accompagnement personnalisé, il est très loin des promesses ministérielles et semble parfois même devenu une variable d’ajustement dans les services.

Les méfaits de l’autonomie de l’établissement
L’autonomie de l’établissement a été au cœur de nombreux débats. Les témoignages ont d’abord permis de constater que, du fait de cette autonomie, les conditions d’enseignement sont devenues très différentes selon les lycées : ici telle matière bénéficie d’heures dédoublées, là c’est plutôt une autre, ici les enseignements d’explorations sont semestrialisés, là ils sont proposés sur une base hebdomadaire. Plusieurs collègues ont rappelé que dans leur lycée, l’autonomie était relevait davantage de l’autonomie du chef d’établissement que de l’autonomie des équipes, en devenant un outil de management redoutable (dédoublement contre heures supplémentaires par exemple !). Enfin, certains collègues ont montré que, sous couvert d’expérimentation et de recours à l’autonomie, des chefs d’établissements tentaient d’imposer des pratiques non règlementaires (fusion des enseignements d’exploration SES-PFEG, absence de spécialité durant toute l’année de 1ère STI2D etc). L’occasion de rappeler les revendications du SNES-FSU : des horaires et de dédoublements cadrés nationalement !

Les difficultés posées par les logiques de gestion de flux
Fin du redoublement en 2de, modalités de conservation des notes et de redoublement après un échec au bac, plusieurs mesures annoncées par le gouvernement ces derniers mois relèvent clairement d’un logique de gestion des flux, et non d’une quelconque logique pédagogique dont pâtissent les élèves et les personnels. Une des nouveautés de la circulaire de rentrée (la possibilité pour un élève de terminale de conserver ses notes au bac tout en changeant de filières) illustre l’absence de toute remise en cause de cette logique délétère.

Les certifications en langues, notamment la certification Cambridge
Plusieurs collègues ont mis en avant les problèmes posés par les certifications en langues, notamment la certification Cambridge. Les injonctions reçues de l’Administration, en faisant passer la prise en charge de ces épreuves comme une obligation de service, laissent à penser que ces certifications ont un caractère obligatoire. Il n’en est rien, les certifications Cambridge ne sont pas un examen de l’Education Nationale or, les obligations réglementaires de service ne peuvent concernés que des convocations pour des examens de l’Éducation Nationale. La participation des enseignants ne relèvent que du volontariat. D’un coût exorbitant (plusieurs millions d’euros au niveau national), faisant planer le spectre d’une forme de privatisation du système éducatif, il y a urgence à faire la lumière sur ces certifications.
Plus d’informations sur les certifications sur le site du SNES-FSU

La question du bac a fait l’objet de quelques échanges (problèmes posés par les épreuves de langues vivantes par exemple) mais a aussi permis de souligner l’attachement des collègues à un diplôme national, anonyme et terminal.

Ce stage aura donc montré l’attachement des collègues présents à réfléchir, agir, lutter pour faire du lycée le lieu de réussite de tous les élèves.
Ces échanges se poursuivront, notamment dans le cadre du colloque « le lycée pour toutes et tous ! » organisé par le SNES-FSU le mercredi 29 mars.
Toutes les informations sur le colloque lycée ici


Documents joints

PDF - 27.4 kio