Compte-rendu du CT académique : collèges, lycées, le SNES-FSU porte la parole des personnels

jeudi 15 décembre 2016
par  Snes S3 SV

Un comité technique académique s’est tenu le 12 décembre. L’ordre du jour était le suivant : carte des formations, prévisions d’effectifs dans le 1er et second degré, carte comptable, présentation d’un nouveau modèle d’allocations des moyens.
Après avoir dénoncé les nombreuses attaques verbales de ces dernières semaines contre les fonctionnaires, le SNES-FSU, au sein de la délégation FSU, a également saisi l’occasion pour interpeller le Recteur sur un certain nombre d’autres dossiers.

Collège : ne rien se laisser imposer !


La FSU a été la seule organisation présente à dénoncer la charge de travail considérable que représentent les nouvelles modalités d’évaluation des élèves : LSU, bulletins complexes et à rallonge, le SNES-FSU a pointé l’état de fatigue des personnels, tout en dénonçant les injonctions de chefs d’établissements qui s’arrogent le droit d’imposer des pratiques pédagogiques des enseignants. Les représentants du SNES-FSU ont interpellé le Recteur en demandant que des consignes claires soient données dans les établissements, rappelant la liberté pédagogique des enseignants, et qu’à l’image d’une des dernières sorties de la directrice de la DGESCO, il soit rappelé qu’il n’y a pas d’obligation à remplir tout le bulletin.
Le Recteur a assuré qu’il n’y aurait pas une nouvelle saisie lors de la bascule à venir des notes et des appréciations du 1er trimestre. Il a aussi annoncé que consigne a été donnée de ne pas tomber les travers d’un remplissage excessif du bulletin
Ces réponses constituent un point d’appui important en cas de tentative de mise au pas pédagogique dans votre établissement.

Lycées : une carte des formations sous contrainte


Le projet de carte des formations se trouve sous le feu de deux contraintes : faire face à la pression démographique de l’académie Versailles et aux manques de places dans les lycées. Dans ce contexte, il ne fallait pas s’attendre à monts et merveilles. Les ouvertures de 1ère STMG de cette année, parfois en catastrophe en juin, juillet ou septembre, sont le plus souvent reconduites sur le niveau terminale pour accompagner la montée de cette cohorte.
Néanmoins, sur la classe de 1ère, les ouvertures sont moins systématiques, et conduisent dans certains endroits à des fermetures. Pour le Recteur, le redoublement exceptionnel en fin de 2de ne doit pas conduire à une orientation grandissante et systématique en STMG. Pour le SNES-FSU, s’il est évident que la filière STMG, ses élèves et ses enseignants, ne doivent pas pâtir des décisions prises à la hussarde par le Ministère, les solutions ne sont pas à chercher dans une politique adéquationniste qui viserait à faire correspondre l’offre et la demande, en réduisant l’une pour faire diminuer l’autre. C’est par un travail d’accompagnement des élèves, en 2de, mais aussi en 1ère et terminale, qui nécessite des moyens, que l’orientation des élèves sera une orientation choisie, synonyme de réussite dans la filière voulue.

La FSU a aussi pointé, dans sa déclaration préalable, le manque criant de places dans les lycées de l’académie. Ce manque de places rend impossible l’ouverture de filières, notamment post-bac, qui pourraient pourtant contribuer à des parcours mieux maîtrisés (offre de formations de proximité etc) et qui seraient donc synonyme sde réussite pour les élèves. Il y a urgence à ce que la Région prenne la mesure de ce problème et qu’un plan d’investissement à la hauteur des besoins soit mis en place.

Lycées : éducation prioritaire – nouveau modèle d’allocation des moyens


La FSU a dénoncé l’absence de carte des lycées de l’Education Prioritaire et a rappelé son exigence d’une carte rénovée et élargie, qui marque ainsi un renoncement inacceptable à faire réussir tous les élèves, notamment ceux des quartiers les plus défavorisés. Soulignant l’importance de la mobilisation des personnels ces derniers mois, le SNES-FSU a interrogé le Recteur sur la répartition à venir des créations d’emplois, dédiées à l’Education Prioritaire, annoncées par la Ministre. Ces créations d’emplois seront présentées lors du CTM du 15/12.

Dans le même temps, le Rectorat a entamé une démarche visant à revoir les modalités d’allocation des moyens en lycées. S’appuyant sur l’IPS, un indicateur plus fin que celui des PCS pour déterminer la difficulté sociale d’un établissement et ainsi ajuster la hauteur de la marge, il doit permettre selon le Rectorat de donner plus à ceux qui ont moins. Une première présentation de ce modèle a été faite, le SNES-FSU a demandé qu’au prochain CTA, le 12 janvier, des simulations d’applications de ce modèle soient présentées pour bien en mesurer les effets. Il semble que son application sera très progressive, servant dans un premier temps à déterminer les moyens alloués à chaque département. Plus d’informations au CTA de janvier.

D’autres sujets ont été abordés lors de ce CTA, notamment la carte des agences comptables de l’académie de Versailles. Avec 22 suppressions d’agences comptables, l’académie de Versailles sera passée en 10 ans de 230 postes comptables à 96, entraînant ainsi un alourdissement considérable de la charge de travail des personnes concernés qui se retrouvent à prendre en charge beaucoup plus d’établissements. La FSU, et notamment le SNASUB-FSU, a dénoncé fermement cette politique de rigueur qui frappe tous les personnels de l’Education Nationale. Plus d’éléments dans la déclaration préalable de la FSU à télécharger dans le document ci-dessous

Déclaration préalable FSU CTA 12 décembre
Déclaration préalable FSU CTA 12 décembre
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Extraits de la déclaration préalable de la FSU


Dans le 2d degré, la fin du premier trimestre a été particulièrement difficile, notamment en collège. A la mise en place toujours douloureuse de la réforme, s’est ajoutée l’application des nouvelles dispositions liées à l’évaluation des élèves.
Empilement de cases, multiplication des prescriptions, bascule des logiciels au LSU non anticipée : ces nouveaux bulletins sont le plus beau symbole de ce que peut produire l’Education Nationale lorsqu’elle tombe dans ses travers technocratiques, et que ces derniers priment sur les considérations pédagogiques. La charge de travail requise pour compléter les nouveaux bulletins est très lourde : il faut entendre la souffrance réelles des personnels de collège  : les paroles de découragement, voir de renoncement sont toujours plus nombreuses.

Elle n’est pas que le résultat de la charge de travail considérable induite par ces nouveaux bulletins, elle aussi la conséquence de la profonde dénaturation du métier qui en résulte. Les textes réglementaires sont pourtant clairs : ce sont les personnels qui sont les concepteurs de l’évaluation des élèves, en exerçant ainsi pleinement leur liberté pédagogique. Mais dans les collèges, bien souvent, les personnels sont soumis aux injonctions de chefs d’établissement qui cherchent à leur imposer des modalités d’évaluation. Pourtant, même la directrice de la DGESCO a rappelé récemment qu’il n’y avait aucune obligation à remplir les bulletins dans leur intégralité, tout en mettant en avant la liberté des enseignants. Alors, comment expliquer que les enseignants soient soumis à des injonctions diverses ?
Monsieur le Recteur, il nous semble indispensable qu’un message clair en la matière soit envoyé dans les établissements scolaires de l’académie.

Par ailleurs, à travers ces nouvelles modalités portant sur l’évaluation des élèves se joue aussi le rapport des familles à l’institution. Face à des bulletins longs, complexes, illisibles (4 à 5 pages, parfois jusqu’en police 2.5), des familles avouent déjà leur impuissance, ainsi se creuse un peu plus le fossé avec l’école, une réalité inacceptable pour nos collègues qui tentent alors de bricoler pour expliquer ces bulletins.

(…)
Ce CTA va également voir la présentation d’un nouveau modèle d’allocation des moyens en lycée. Depuis plusieurs mois, des lycées sont mobilisés pour dénoncer leur absence de toute réflexion menée sur l’Education Prioritaire depuis le début du quinquennat, et exiger l’ouverture de discussions pour une nouvelle carte, élargie, des lycées de l’Education Prioritaire. La FSU et ses syndicats soutiennent ces mobilisations. Les réponses de la Ministre (prolongation de la clause de sauvegarde, annonce de 450 emplois pour les lycées qui concentrent les difficultés économiques sociales et scolaires) ne répondent qu’en partie aux revendications des personnels. Après avoir eu quatre années pour les mener, les discussions pour la construction de la carte des lycées de l’Education Prioritaire sont renvoyées à l’après 2017, avec des annonces qui relèvent bien souvent de la provocation, notamment quand la Ministre voit dans la mobilisation des personnels une forme de satisfecit décernée à son action sur ce sujet.
La mobilisation continuera donc en janvier, dès la rentrée, toujours soutenue par la FSU. Nous continuons d’exiger que l’affirmation politique selon laquelle les lycées ont vocation à rester dans l’éducation prioritaire se concrétise sous la forme d’une carte rénovée et élargie des lycées concernés.

Par ailleurs, de nombreuses questions se posent sur l’utilisation de ces 450 emplois : quelle sera la politique académique en la matière ? La FSU n’acceptera pas toute tentative de redéploiement entre les établissements et exige la plus grande transparence au niveau académique et départemental sur l’utilisation de ces emplois. La liste des établissements bénéficiaires doit être clairement établie et portée à la connaissance des personnels et des organisations syndicales dans les plus brefs délais.