CTSD du jeudi 3 novembre 2016 : bilan de rentrée dans les Hauts-de-Seine

jeudi 3 novembre 2016
par  Snes S2 Hauts de Seine

La rentrée 2016 a vu les difficultés se multiplier. Le bilan le démontre à nouveau. Vous trouverez ci-dessous la déclaration préalable de la FSU. En pièce jointe, vous pouvez consulter le bilan chiffré de la rentrée pour l’ensemble du département et établissement par établissement.

extraits de la déclaration préalable

La rentrée aura été celle des ruptures.

  • Rupture entre le ministère et les lycées qui relevaient de l’Éducation Prioritaire. Le Ministère a rompu avec ses engagements en reportant sine die toute réflexion sur l’inclusion des lycées dans la nouvelle carte de l’Éducation Prioritaire. Les réponses apportées aux revendications des collègues, qui se limitent à la prolongation de la clause de sauvegarde sont largement insuffisantes. La FSU soutient la mobilisation pour la construction d’une carte élargie des lycées en Éducation Prioritaire et appelle à participer à la journée de grève et de mobilisation du 17 novembre.
  • Rupture entre la majorité des enseignants et le Ministère, qui, malgré leur opposition, a imposé la réforme du collège à marche forcée.
  • Rupture dans la continuité des programme, induisant pour les collègues l’obligation de préparer dans l’urgence quatre programmes en même temps. L’insuffisance des budgets n’a pas permis de renouveler par ailleurs l’ensemble des manuels.
  • Rupture de la continuité du service public de l’enseignement car l’organisation de l’AP, des EPI et l’utilisation des marges horaires sont laissées au choix des établissements. Cela accroît les disparités et fait éclater le cadre national des enseignements. La mise en place des différents dispositifs, parfois en classe entière, parfois en co-animation, parfois en groupes, pèsent sur les emplois du temps, de plus en plus complexes pour les élèves. De plus, les nouvelles modalités d’évaluation sont des outils illisibles et incompréhensibles, tant par les enseignants, que les par les élèves et leurs parents. Il en est de même pour le nouveau DNB.
  • Rupture dans la diversité de l’enseignement linguistique. Comme nous l’avions prévu, les nouvelles modalités d’enseignement des langues (remise en cause des bilangues, introduction d’une deuxième langue vivante dès la cinquième) pèse sur l’équilibre entre ces dernières. Mécaniquement, le nombre d’heures d’Espagnol a augmenté dans de nombreux collèges alors qu’il manque des professeurs dans cette discipline. L’Allemand souffre de la remise en cause des bilangues. Ces dernières ont été maintenues dans certains collèges selon un principe de continuité aux contours flous. Les collègues d’Allemand ont vu leurs conditions d’exercice se dégrader car les pertes d’heures leur imposent de travailler sur deux, voire trois établissements. S’ils ne veulent pas voir leur enseignement remis en cause, ils se voient proposer, sur la base d’un pseudo-volontariat des interventions dans les écoles primaires. Les autres « langues rares », comme l’Italien, le Russe et l’Arabe sont menacées.

Du point de vue des conditions de rentrée, alors que le Ministère continue à communiquer sur la « réussite » de la rentrée, élèves, enseignants et parents constatent à nouveau la réalité de la crise de recrutement qui affecte l’académie de Versailles. Après l’affectation des titulaires (juin) et des TZR (juillet-août), le Rectorat est placé devant une telle situation de pénurie qu’il a recours aux petites annonces sur Pôle Emploi — quand ce ne sont pas les chefs d’établissement eux-mêmes — et ce dès le 25 août ! Toutes les disciplines sont concernées : espagnol, histoire-géographie, mathématiques, sciences physiques… . De nombreuses classes sont sans professeur de mathématiques ou d’Espagnol depuis la rentrée. Certaines ont attendu plusieurs semaines. Les moyens vie scolaire (CPE, AED) ne sont par ailleurs à la hauteur des besoins. Cette situation qui empire d’année en année, démontre à nouveau la nécessité d’une politique ambitieuse pour rendre nos métiers à nouveau attractifs.
Le bilan de rentrée est donc des plus inquiétant. La situation s’est à nouveau dégradée. Si la dotation départementale a bien augmenté, cette augmentation ne permet pas de compenser celle des effectifs, notamment en lycée. Cela se traduit par une nouvelle détérioration du H/E dans de nombreux établissements, y compris dans des collèges REP ou REP + et des lycées accueillant des élèves en difficultés sociales. Comment assurer la réussite des élèves si les moyens matériels ne permettent pas la mise en place d’un véritable suivi individualisé ?
Dans les lycées, les conséquences de la fin du redoublement en seconde n’ont pas été anticipées. Cette décision a provoqué un afflux d’élèves en 1ère STMG mais aussi en 1ère STI2D. L’ouverture de nouvelles structures n’a pas suffi pour accueillir ces élèves, si bien que les effectifs explosent en Première, notamment en STMG (35 à 36 élèves par classe dans certains lycées). Ailleurs, les élèves ont été affectés en 1ère ES après de véritables bricolages, au mépris de l’avis du conseil de classe et en fonction des places disponibles. Par ailleurs, ces créations se font dans un contexte de pénurie d’enseignants. Certaines classes de STMG n’ont toujours pas de professeur titulaire dans les disciplines dominantes.

Nous nous interrogeons sur les distorsions entre les effectifs prévus et la réalité constatée.
En collège, le différentiel de 294 s’expliquerait-il par des fuites vers les établissements privés ? On constate par ailleurs de fortes variations au sein de certaines communes qui laissent à penser que les dérogations ont augmenté, ce qui démontre à nouveau la persistance des concurrences entre établissement, concurrence accrue par la réforme du collège et la refonte des classes bilangues. Ce phénomène fragilise encore pus des collèges déjà en difficultés.
Enfin, comment expliquer que les mêmes lycées, surtout dans les bassins de Nanterre et de Colombes aient dû encore créé des structures aux mois de juin et de juillet (+ 76 élèves au lycée Richelieu, + 71 au lycée Albert Camus) ? Ces ajustements tardifs sont préjudiciables à plusieurs titres. Ils entraînent d’abord une augmentation du nombre d’HSA et empêchent la création de postes. De plus, la remontée trop tardive des BMP empêche l’affectation de TZR à l’année dès le mois de juillet. En conséquence, en raison de la pénurie de TZR, certaines classes n’ont pas eu tous leurs professeurs à la rentrée.


Documents joints

Bilan de rentrée SNES 92