La Réforme n’est pas mise en place et la rentrée approche, mais les ressources de certains chefs d’établissement sont intarissables.

Dans mon collège, La Direction nous demande de lui remettre des projets d’AP et d’EPI depuis le mois de décembre, arguant qu’elle a besoin d’en connaître le contenu pour répartir les heures supplémentaires. La majorité des équipes disciplinaires a refusé cette injonction, au nom de leur mission d’enseignants : nous ne préparerons pas de contenus pour l’an prochain parallèlement à l’année scolaire que nous avons à mener, et alors que nous ne connaissons ni les classes ni les élèves que nous aurons à la rentrée. Nous n’amputerons pas nos heures disciplinaires au profit de projets que nous ne pouvons pas préparer, pas plus que nous ne rendrons de contenus d’enseignement pour qu’ils soient évalués et mis en concurrence par La Direction.
Une minorité des équipes disciplinaires a, de son côté, remis des projets d’AP et d’EPI.
La Direction a continué à marche forcée, jusqu’à proposer une répartition de la DGH dans laquelle certains collègues ayant proposé des AP et des EPI avaient tellement d’heures supplémentaires qu’ils ne pouvaient les assumer, au risque que certains élèves se retrouvent sans professeur à la rentrée ! A l’inverse, les disciplines qui n’avaient pas rendu de propositions d’AP et d’EPI se retrouvaient en sous-service.
Devant l’évidence, les enseignants pro-Réforme ont renoncé à une partie de leurs heures afin de les répartir entre toutes les disciplines. La Direction menace à présent de reprendre ces heures si nous ne rendons pas de projets. Alors, de notre côté, nous expliquons que nous avons besoin de connaître les heures affectées à nos disciplines et à nos classes afin de préparer au mieux nos répartitions et nos enseignements, en vue de la rentrée. Notre métier ne consiste pas à ficeler des projets pour négocier nos services, mais à transmettre des contenus à nos élèves durant des heures de cours !