Yvelines : DHG 2016 insuffisante au lycée Saint-Exupéry de Mantes

lundi 22 février 2016
par  Snes S2 Yvelines

Au lycée Saint-Exupéry de Mantes la Jolie, la DHG attribuée pour la rentrée 2016 ne permet pas de répondre à nos besoins dans un contexte de hausse des effectifs. Date à date, nous passons d’un H/E de 1,32 à un H/E de 1,29.

Comment la Direction Académique justifie t-elle cette dégradation des conditions d’enseignement ?

Le chef d’établissement nous affirme lors de la présentation de la DHG que les consignes du DASEN sont fermes : il n’y aura pas de dotation complémentaire, tout est compris dans cette enveloppe globale. Charge à l’établissement d’utiliser sa marge d’autonomie pour assurer tous les enseignements à la rentrée 2016. Or, le lycée Saint-Exupéry dispose d’un nombre important d’enseignements d’exploration (latin, grec) et notamment des enseignements d’exploration à capacité contrainte qui étaient jusqu’alors fléchés et financés par l’académie (cinéma, théâtre, art plastique). On nous demande donc de choisir entre ces enseignements d’exploration et la possibilité de dédoubler des classes pourtant déjà chargées (35 élèves par classe), et qui accueillent une population scolaire qui a besoin d’être encadrée et accompagnée (5 collèges Rep+ alimentent les entrées en seconde dans notre établissement). Cette situation nous semble d’autant plus contradictoire que nous apprenons lors des travaux préparatoires qu’un nouvel enseignement d’exploration à capacité contrainte nous est imposé à la rentrée prochaine, alors que nous n’en avons pas fait la demande (option musique pour un coût horaire de 3 heures).
Cette pression de la Direction Académique conduit le chef d’établissement à proposer une répartition inacceptable : fin de dédoublements à tous les niveaux, des groupes à effectifs réduits qui n’ont plus aucun sens en langue (28 à 30 élèves en moyenne), 35 élèves par classe. Tous les enseignements d’exploration sont donc financés, mais au prix d’une dégradation des conditions de travail pour nos élèves.
Suite à une mobilisation des parents et des enseignants (pétition signée à 1600 exemplaires), 68 heures ont déjà été obtenues par le chef d’établissement. Mais nous estimons que cette dotation ne permet toujours pas de rendre ce qui est normalement dû aux élèves en terme de moyens. Nous exigeons que la direction Académique accepte de financer les enseignements d’exploration, puisque le rectorat est responsable de leur fléchage à l’échelle de l’académie de Versailles. Nous exigeons par ailleurs que le lycée puisse bénéficier d’une dotation suffisante pour prendre en charge les difficultés de tous les élèves, d’autant que les redoublements ne sont plus possibles au lycée.
Le lycée était en grève le jeudi 11 février. Nous avons été reçus le lundi 15 février à la DSDEN, mais le DASEN nous a confirmé de la plus ferme des façons ce qu’il avait déjà annoncé à notre chef d’établissement : les options et enseignements d’exploration ne seront pas financés par la Direction Académique. D’autre part, il nous a fait comprendre que les 68 heures attribuées dans un deuxième temps correspondaient à la prise en compte de notre public, tout en précisant qu’avec 38% de CSP défavorisées entrant en seconde, nous n’étions pas les plus à plaindre. Face au mépris de la Direction académique, nous avons décidé de reprendre la grève le mardi 16 février.
Pour finir cette séquence de mobilisation, nous avons été reçus le 18 février en sous-préfecture pour évoquer les problématiques de l’éducation prioritaire sur le territoire du Mantois. Cette fois-ci, l’écoute a été de qualité, ce qui était d’autant plus important qu’un adjoint du DASEN, présent au moment de notre première audience à la Direction Académique, a été convoqué lors de cette réunion avec le sous-préfet. Preuve si il en est que l’autorité de l’état peut-être un levier de lutte efficace face à une administration qui a tendance à fuir ses responsabilités.
Nous avons par ailleurs fait une demande d’audience au Recteur, mais nous n’avons reçu aucune réponse à ce jour. Notre demande de dotation complémentaire est renvoyée aux ajustements du mois de juin, compromettant ainsi la dynamique de mobilisation des collègues, parents et élèves, d’autant qu’elle ne financera pas les options comme nous le demandions, mais la hausse des effectifs réels par rapport aux prévisions de la Direction Académique. Comme nous l’avons fait remarquer en CA, les options étant déjà intégrées à la répartition (contre laquelle nous avons bien évidemment voté), la rentrée 2016 ne peut-être qu’un pis-aller des conditions de travail des élèves et des enseignants.

Comme les collègues du lycée Rosa Parks de Montgeron, nous persistons à dénoncer les effets néfastes d’une réforme des lycées qui nous contraint, sous couvert d’autonomie, à choisir entre diversité des options et prise en compte des difficultés de tous les élèves.

Le SNES/FSU du lycée Saint-Exupéry.