Non au transfert de la filière professionnelle du lycée Ionesco d’Issy-les-Moulineaux

jeudi 12 mars 2015
par  Snes S2 Hauts de Seine

 La fin de la mixité sociale au lycée Ionesco

La Direction académique envisage de transférer la section professionnelle du lycée Ionesco d’Issy-les-Moulineaux vers un autre lycée, non dans l’intérêt des élèves et de l’avenir de cette filière mais tout simplement parce qu’elle n’a plus de places disponibles dans le secteur pour les futurs élèves issus des générations du « Baby boom » de l’an 2000.
Elle a fait la même chose il y a 2 ans au lycée Eiffel de Rueil en vidant des sections professionnelles qui fonctionnaient très bien pour faire de la place aux filières générales.
Elle a le même projet pour le lycée Monod de Clamart où elle envisage de fermer la filière technologique (STMG).

 Le sous-investissement de la Région dans les lycées

Le principal responsable de ces transferts de filières est en fait la Région Ile-de-France qui n’a pas anticipé et construit assez de lycées dans le département : il en manque au moins 2 (voire 3) : un sur Boulogne/Issy, un sur Nanterre/Rueil, un sur Clamart ? Et celui de Courbevoie n’est toujours pas commencé.... (pas avant 2018). C’est lié au sous-investissement scandaleux de la Région dans les lycées  : Elle dépense en moyenne 1835 euros par lycéen ce qui est inférieur à la moyenne nationale (1938 euros) et cela dans la région la plus riche de France !!!

C’est une remise en cause de la mixité sociale :mixité sociale et aussi parfois de genre qui passe aussi par une diversité de l’offre de formation au sein d’un même établissement : enseignement général et technologique et professionnel ensemble.

Le lycée Ionesco comme Monod ne doit pas devenir qu’un lycée général.

Le SNES 92 apporte son total soutien à l’action des parents d’élèves et des personnels de cet établissement.

Vous trouverez la pétition directement ici

 Extrait de la pétition :

Les parents d’élèves, élèves, personnel enseignant et vie scolaire du Lycée Polyvalent Eugène Ionesco d’Issy-les-Moulineaux,

déclarent refuser catégoriquement le transfert de la section Bac Pro SEN du LPO Ionesco au Lycée des Métiers des Côtes de Villebon, à Meudon-la-Forêt, aux motifs suivants :

La disparition de la filière professionnelle au sein du Lycée Ionesco est pédagogiquement injuste, politiquement inadmissible et symboliquement désastreuse.

-Pédagogiquement injuste, puisque la Section SEN obtient de très bons résultats (86,1% de bacheliers, session 2014), supérieurs à la moyenne nationale (78,9%), et qu’elle propose aux élèves deux spécialisations [Réseau-Télécoms et Audio-Visuel] complémentaires, dans un contexte local très favorable à ce type de formation. Le bac pro SEN est à sa place à Issy-les-Moulineaux, ville qui a la réputation justifiée d’avoir su développer une véritable économie autour du Numérique.

-Politiquement inadmissible, puisque ce transfert, destiné à « décompresser » le Lycée Ionesco, se fait au détriment de la seule Section professionnelle. L’argumentaire technocratique ne peut masquer une volonté délibérée, cynique, et parfaitement scandaleuse, de privilégier un « entre-soi », au détriment d’une mixité sociale que l’ensemble de la communauté éducative du LPO Ionesco reconnaît comme bénéfique.

Nous tenons à préciser qu’il serait tout à fait possible, techniquement parlant, d’après les responsables du PLU, d’étendre rapidement, et à plus long terme, la superficie du Lycée Ionesco : un autre choix est donc possible, qui ne sacrifierait pas la diversité de l’offre de formation au sein du lycée, tout en dotant le bassin d’un établissement scolaire encore plus attractif, et exemplaire dans sa diversité.

-Symboliquement désastreuse, puisqu’à l’heure où le Ministère, par la voix de Mme Najat Vallaud-Belkacem, a fait part, le 22 janvier dernier, de sa volonté de mener une « action résolue » pour améliorer la mixité sociale dans les établissements scolaires ; ce transfert, décidé dans l’opacité la plus complète, sans concertation de quiconque concerné, dans une précipitation n’augurant rien de bon quant à la pérennité de la Section SEN, contrevient aux volontés affichées du Ministère, donnant ainsi l’image dangereuse d’une République impuissante à faire respecter, par sa propre administration, des principes pourtant clairement et fortement affirmés.

En ces moments d’émotion collective, et d’inquiétude républicaine, et face à la froideur criminelle, nourrie d’inculture et d’injustice sociale, notre refus de ce transfert n’est pas catégoriel : il traduit une volonté de vivre ensemble, et une détermination inébranlable à faire réussir tous ceux que nous avons mission d’instruire.

Pour tous ces motifs, Madame la Ministre, nous demandons audience auprès de vous, afin qu’entendant nos arguments, vous puissiez apprécier nos motivations, et permettre un règlement « par le haut » de ce qui nous apparaît comme une décision injuste, désastreuse et parfaitement incompréhensible.