CTA préparation de rentrée 2015 : 309 emplois pour 4700 élèves en plus, l’heure est à la mobilisation !

vendredi 16 janvier 2015
par  Snes S3 MRP

Le comité technique académique de préparation de rentrée de 2015 s’est tenu le mercredi 14 janvier dans des circonstances à bien des égards exceptionnelles.

Vous pouvez télécharger la déclaration préalable de la FSU => ici

 Un budget insuffisant, de l’aveu même du Recteur, pour couvrir les besoins et les missions du Second degré dans l’académie

Les créations d’emplois sont insuffisantes pour couvrir l’ensemble des besoins et des priorités affichées par le Ministère à la rentrée 2015 : hausse des effectifs (+4700 élèves), pondération REP + pour 15 nouveaux établissements, création de nouveaux postes de professeurs formateurs académiques pour la formation initiale dans le cadre de l’ESPE, amélioration des conditions d’apprentissage des élèves et d’exercice des personnels fortement dégradées par les suppressions massives durant le précédant quinquennat qui sont toujours loin d’être compensées (- 2212 emplois par rapport à 2008).

Le Recteur, dans sa communication, présente les variations d’emploi par rapport aux prévisions de l’an dernier et calcule la hausse des effectifs à partir des constats de rentrée qui montrent que celle-ci avait l’an dernier été sous-estimée. Le but est de minorer les effets de celle-ci. Or, dans un budget, pour évaluer les moyens en fonction de l’évolution des besoins, la rigueur impose de comparer les prévisions aux prévisions et les constats aux constats. Ce que nous faisons !

variation rentrée 2015- rentrée 2014 effectifs emplois
collège +249 +18
lycée +4451 +219
académie +4700 +238

Il faut y ajouter 72 emplois pour financer la pondération dans les 15 nouveaux établissements classés en REP +.

Parce que l’académie n’en a pas les moyens, le Recteur renonce à financer de nouveaux postes de professeurs formateurs académiques alors que l’ESPE de Versailles qui scolarise le plus grand nombre d’étudiants et de stagiaires en France est sous dotée (20 emplois pour accompagner et former 2250 stagiaires dans le Second degré).

Par ailleurs, il continue d’utiliser le budget remplacement comme variable d’ajustement à cause de la pénurie. Celui-ci subit une nouvelle amputation de 17 emplois pour faire face au dépassement budgétaire provoqué par le coût plus important que prévu des postes de PFA et de la pondération REP + l’an dernier.

  Lycée : une situation encore plus alarmante qu’il n’y paraît

Les 219 emplois en plus, calculées à partir des prévisions de l’an dernier au mois de janvier, ne représentent dans la réalité que 158 emplois en plus par rapport aux moyens existants. En effet, en juin et juillet, de nouvelles divisions ont été ouvertes dans les lycées en raison d’une pression démographique sous-estimée et suite aux mobilisations des établissements.

Il manque 55 emplois dans les lycées pour maintenir les conditions existantes, déjà, fortement dégradées.

Cela signifie de nouvelles hausses des effectifs par classe, de nouveaux regroupements antipédagogiques de séries, de LV1/LV2/LV3... pour optimiser les structures, de nouvelle réduction de l’offre de formation, loin des besoins des élèves et des attentes des personnels.

  Collège : des promesses envolées

Les 18 emplois supplémentaires ne permettront pas d’améliorations notables dans les collèges. Vincent Peillon avait reconnu les difficultés créées en collège par la faiblesse des dotations qui n’ont cessé de réduire d’années en années alors que les effectifs augmentaient. Il avait promis à compter de la rentrée prochaine et d’ici 2017 de renforcer les moyens par l’attribution de 4000 emplois. Cette promesse semble avoir disparue en même temps que son auteur quittait le Ministère…

 Les Hauts de Seine au pain sec et les autres à l’eau !

Tous les départements subissent les conséquences de ce budget insuffisant mais la répartition académique expose les Hauts de Seine à une rentrée impossible à organiser.

variation rentrée 2015-rentrée 2014 effectifs emplois
Yvelines +723 +38,4
Essonne +1343 +70
Hauts de Seine +892 +24
Val d’Oise +1580 +107

Les moyens nouveaux ont été ventilés sur la base de l’an dernier. Or la faiblesse de la dotation des Hauts de Seine pour la rentrée 2014 ne donnait pas les moyens au Second degré de fonctionner et avait entrainé une volonté de sortir des établissements de l’Education prioritaire pour redéployer leurs moyens. Un mouvement unitaire, associant collègues et parents, avait contraint l’Administration à réinjecter de nombreux moyens.

L’Administration prétend imposer la même rigueur pour l’an prochain : elle n’accorde qu’un emploi pour 26 élèves supplémentaires dans ce département au lieu de 1 pour 15 environ dans les autres départements et ne tient pas compte des moyens réinjectés en cours d’année.

Lors du CTA, le DASEN des Hauts de Seine a affirmé qu’il avait les moyens de préparer la rentrée et a visé, dans un esprit de revanche, à nouveau les établissements de l’Education prioritaire qu’il a désigné comme beaucoup mieux pourvu que les établissements de même statut dans les autres départements et les autres académies.

La FSU a vivement dénoncé la situation ainsi créée. Le Recteur, très aérien et spéculant manifestement sur la résignation des collègues, a dit que la situation serait réexaminée en tant que de besoin comme l’an dernier !

 Education prioritaire : le conflit reste entier !

La FSU a condamné la nouvelle carte : périmètre insuffisant, méthode opaque et arbitraire consistant contre la réalité des besoins à verrouiller les entrées et les sorties pour qu’elles coïncident avec le contingent imposé, éviction des lycées...

La mobilisation, très forte dans notre académie, n’a pas été entendue, alimentant alors un sentiment d’injustice, mais aussi de surdité et d’aveuglement de l’Administration.

L’allocation progressive des moyens et les Conventions académiques de priorité éducative, pour les établissements évincés de la carte de l’Education prioritaire, sont des réponses dilatoires et des écrans de fumée.

Le Recteur n’a pas répondu à la question pour savoir comment, dans le cadre de moyens contraints, l’Administration allait maintenir ou abonder les moyens dans les établissements les plus fragiles sans ponctionner les autres établissements dans lesquels les conditions d’apprentissage et d’enseignement sont déjà dégradées.

Les lycées en Education prioritaire ont obtenu au moins un sursis d’une année grâce aux luttes conduites par les collègues et le SNES. Rien ne doit changer à la rentrée 2015 mais la nouvelle carte de l’Education prioritaire des lycées s’effectuera à moyens constants. Or la Ministre compte faire rentrer des lycées d’académies qui n’en ont pas en Education prioritaire. Autrement dit, leurs entrées seraient financées par la sortie d’autres dans d’autres académies.

  Indemnités pour missions particulières : caporalisation, arbitraire, baisse de la rémunération, alourdissement de la charge de travail !

La structure de la dotation des établissements connaît cette année un changement majeur.
Selon le projet inacceptable du Ministère, les activités qui ne relèvent pas du face à face pédagogique et qui donnaient lieu à une rémunération en HS (HSA ou HSE) ou à une réduction de service (cabinet d’hist/géo, laboratoire en technologie) seront désormais indemnisées dans le cadre d’une enveloppe donnée à l’établissement.
C’est le chef d’établissement qui, après avoir réuni le conseil pédagogique, déterminera quelles missions feront l’objet d’une indemnisation, ce qui fera l’objet d’une information en conseil d’administration.
L’indemnisation s’effectue sur la base d’un taux moyen de 1250 euros/an. Ce dernier est inférieur sur une année au taux d’une HSA (-41 euros pour un certifié classe normal, -70 euros pour un certifié hors classe, - 596 euros pour un agrégé, - 781 euros pour un agrégé hors classe et d’une HSE (- 95 euros pour un certifié, - 230 euros pour un certifié hors classe, -673,48 euros pour un agrégé, -865 euros pour un agrégé hors classe).

Pour le SNES-FSU, sont inacceptables la substitution de la décharge par une indemnité, l’absence de priorisation des missions (les missions indispensables à l’organisation des enseignements comme les missions de coordination des disciplines doivent inclure la gestion des laboratoires ou des cabinets de matériel), enfin l’échelle des taux indemnitaire (du quart de taux au triple taux) est aussi vaste que ridicule.

Alors que l’objectif politique affiché par le ministère était de rendre plus transparente l’attribution d’indemnités actuellement à la discrétion des chefs d’établissement, l’ensemble du projet et son architecture reviennent à leur donner des moyens de pression sur les enseignements disciplinaires, de caporalisation des professeurs, et entraînent des risques considérables d’inégalité entre établissements, incompatibles avec l’idée même du métier que porte la profession. Il faut donc que le Ministère revoit et l’architecture et le contenu de ce projet de décret indemnitaire.

 Organiser la riposte dans les établissements et par la grève le 3 février

Les Comités techniques spéciaux départementaux devant examiner les projets de dotation horaire globale pour les établissements auront lieu le jeudi 29 janvier.
Les sections départementales du SNES informeront les sections d’établissement de la situation de leur collège ou lycée.
Elles appellent les collègues à participer aux réunions départementales de la préparation de rentrée :

  • Dans les Yvelines, lundi 2 février, au collège De la Quintinye de Noisy le Roy à 14 h
  • Dans les Hauts de Seine, mercredi 28 janvier, à Arcueil, à la section académique à 14 h
  • Dans l’Essonne, mardi 27 janvier, au lycée Parc des Loges, à Evry à 14h
  • Dans le Val d’Oise, mardi 27 janvier, au lycée Jean-Jacques Rousseau, à Sarcelles à 14 h

Le Gouvernement doit prendre la mesure des moyens nécessaires à donner aux établissements pour permettre la mise en réussite de tous les élèves et redonner confiance dans l’Ecole de la République et le service public d’Education.
Cela va de pair avec la reconnaissance à leur juste valeur des missions et des qualifications de l’ensemble des personnels du Service public d’Education dont le salaire réel, à cause de l’austérité et du dogme de réduction de la dépense publique, ne cesse de baisser du fait du gel du point d’indice, des augmentations successives de retenue pour pension et de l’absence de reconstruction des grilles indiciaires.
Il est temps que le Gouvernement et la Ministre entendent enfin les véritables préoccupations des personnels, des jeunes et de leurs familles.
C’est le sens de l’appel à la grève dans l’Education nationale le mardi 3 février du SNES et de la FSU.


Documents joints

PDF - 53.5 kio