Essonne : Les échos d’une rentrée loin d’être réussie...

mercredi 24 septembre 2014
par  Snes S2 Essonne

Comme le montre la synthèse des enquêtes de rentrée réalisées par les sections SNES-FSU des collèges et lycées de l’Essonne, la réalité du terrain semble bien éloignée des discours qui mettent en avant une soi disant sanctuarisation de l’Education Nationale. Effectifs dans les classes, postes non pourvus ou remplacements non assurés, cette rentrée, loin d’être « techniquement réussie », se révèle plutôt difficile. Petits passages en revue des échos de la rentrée dans le 91...

  Effectifs dans les classes : 40 qui dit mieux ?!

La rentrée 2014 marque la confirmation de la poussée démographique dans le 2d degré. Les services de la DSDEN nous annonçaient même en juillet la possibilité de voir encore 1000 élèves supplémentaires dans les collèges en septembre !
L’augmentation des moyens est alors bien timide pour faire face à cette augmentation considérable des effectifs. Conséquence : les élèves sont entassés dans des classes toujours surchargées, leurs conditions de travail semblent peu propices à leur réussite scolaire et les enseignants voient leurs conditions de travail continuer à se dégrader.
Ainsi, au collège les Sablons (Viry Chatillon), les classes de 5ième comptent 29 élèves et en 3ième, on trouve même un groupe d’espagnol à 30 élèves. Dans ces conditions, l’apprentissage d’une langue vivante, et sa pratique demeure une gageure…Au collège Jean Zay (Morsang sur Orge), les effectifs flirtent dangereusement avec la barre fatidique des 30 élèves en 5ième, si bien que dans certaines salles qui comptent 30 places, il n’y a pas de place assise pour les AVS qui accompagnent certains élèves handicapés.
En lycée, les classes à 35 continuent de se multiplier, dans des structures étriquées. La palme revient au lycée Sarcey à Dourdan, où les classes de 1èreS comptent entre 35 et 40 élèves ! Diverses solutions sont à l’étude (demi-groupes, ouverture d’une nouvelle classe) mais en attendant la solution miracle, les heures de cours sont rythmées par de nombreuses allées et venues entre les salles pour récupérer une table ou une chaise. Les personnels et les élèves d’une 1èreES du lycée Brassens (Courcouronnes) cherchent eux la solution à une équation insoluble : faire entrer une classe de 34 élèves dans une salle qui comptent moins de 34 places…
Ces situations, largement prévisibles, auraient du être anticipées par l’Administration, mais la recherche à tout prix de l’optimisation des structures, à travers la traque aux places vacantes, conduit à ces situations, où, une nouvelle fois, ce sont les élèves et les enseignants qui subissent les conséquences d’une politique guidée par une logique purement économique !

  Postes non pourvus : la grande débrouille

Y avait-il un professeur devant chaque classe à la rentrée ? A cette question rituelle, la réponse devient malheureusement toute aussi rituelle : non, tous les postes n’étaient pas pourvus le 1er septembre, et ils sont loin de l’être 15 jours à 3 semaines après la rentrée.
Les difficultés à recruter (21% de postes non pourvus aux CAPES du concours rénové), l’épuisement rapide du vivier de TZR (le nombre de TZR en maths a été divisé par 4 depuis la rentrée 2009 dans le 91) ont rapidement fait sentir leurs effets.
Résultat : de nombreuses postes non pourvus et des remplacements non assurés dès les deux premières semaines de l’année scolaire. Aucun enseignement de technologie assuré au collège Weiler (Montgeron) pour cause de poste et de BMP non pourvus, plusieurs postes vacants en maths au lycée Pagnol (Athis-Mons), la liste est longue…Quant aux congés maladie, parental ou maternité, ou aux départs à la retraite au 1er/09 (pourtant prévisibles !), ils ne sont déjà pas remplacés : un poste en lettres au collège Félix Esclangon (Viry Chatillon), ou au lycée Einstein (Ste Geneviève des Bois), un poste en éducation musicale au collège Camus (La Ferté Alais) etc…
C’est le système D qui prend alors la relève d’un Etat qui a décidément bien du mal à assurer ses missions : ici un proviseur qui contacte des anciens élèves en école d’ingénieurs, là les profs qui activent leurs réseaux…Il y a pourtant une piste plus évidente : la revalorisation, notamment salariale, de la profession qui permettra de recruter à la hauteur des besoins.

 Vies scolaires sur la corde raide

Avec la suppression annoncée de 7 emplois d’AED en collège, la rentrée s’annonçait tendue dans les vies scolaires. Au collège Pierre Mendès France (Marcoussis), il n’y a désormais plus que 3,5 AED pour 430 élèves. Au collège Jean Moulin (St Michel sur Orge), la suppression d’un demi poste alors que le nombre d’élèves augmente et que l’établissement va bientôt être en travaux laisse présager de moments difficiles…
L’Essonne connaît toujours une grave pénurie de CPE, si quelques postes ont pu être implantés dans des établissements mobilisés (un mi-temps lycée Truffaut à Bondoufle), ils sont souvent précaires car implanté pour un an seulement. Le SNES-FSU91 continuera à mener la bataille pour que les vies scolaires ne soient pas les oubliées des prochaines rentrées scolaires.