INTRA 2013 : CAPA Affectation CPE reportée

mercredi 19 juin 2013
par  Snes S3 MRP

Tous les élus CPE ont refusé de siéger pour dénoncer le blocage de postes indu et la suppression des emplois d’assistants d’éducation dans l’académie.

Cet acte symbolique s’inscrit dans un cadre plus général où les représentants des personnels enseignants ont également refusé de siéger pour dénoncer des pratiques de gestion discrétionnaire des personnels.
En effet, en dépit de la demande émanant de l’ensemble des élus, le Rectorat a en effet refusé de remettre dans le mouvement 16 postes (13 chaires d’enseignement et 3 d’éducation) soustraits sans préavis à la veille de la tenue des commissions pour les pourvoir, au titre de la mobilité ECLAIR, par le biais d’un recrutement local par le C/E en dehors des règles communes et du contrôle des élus.

Pour les CPE, l’histoire bégaie ! L’an passé déjà, les élus avaient condamné avec détermination cette politique, qui consiste à redéfinir unilatéralement et localement nos statut et métier.

Ainsi lors de la CAPA du 21 juin, l’Administration avait affirmé vouloir poursuivre le programme ECLAIR. Dans une opacité complète, en contournant toutes les instances élues, l’Administration avait bloqué trois postes de CPE pour y nommer à la rentrée 2013 des préfets des études recrutés par les C/E, en opposition absolue avec les engagements (sic) pris par le Président de la République comme candidat.

Ce dispositif est nocif à plusieurs titres :

- il marque la poursuite d’un modèle scolaire inégalitaire qui veut exclure du droit commun les élèves les plus fragiles et renonce ainsi à faire de l’Ecole un outil de réussite et de promotion pour tous.

- il s’attaque aux fondements des métiers, des qualifications et des missions des CPE qui garantissent leur autonomie professionnelle et l’égalité du service public sur tout le territoire pour imposer une logique d’emploi fonctionnel où la définition des conditions de services, d’emploi et de rémunérations seront soumises à l’arbitraire local d’un C/E aux pouvoirs discrétionnaires.

- il sape les fondements du paritarisme : décisions à la hussarde sont prises sans les personnels et contre les personnels

- il aggrave les possibilité de mobilité : les collègues se retrouvent privés d’une mutation à laquelle leur donnent droit leurs vœux et barèmes : des établissements, des équipes éducatives et des élèves dans des zones connues pour leurs difficultés scolaires et sociales se retrouvent fragilisés pour la rentrée car dépouillé d’un CPE établi de manière pérenne.

Par ailleurs, les élus CPE ont également dénoncé les suppressions d’emplois d’assistants d’éducation. En effet, à l’occasion du rassemblement de ce jour devant le rectorat à l’appel de nombreuses organisations (CGT educ, SGEN-CFDT, SNEP-FSU, SNES-FSU, SNUEP-FSU, UNSA éducation), nous sommes revenus sur l’incidence de cette mesure (suppression de 189 emplois sur l’académie de Versailles) dans les établissements, les conséquences éducatives, la dégradation des conditions d’accueil éducatif, la détérioration du climat relationnel voire la menace sur la sécurité des élèves.

Pilotée par la recherche de réduction de la dépense publique, cette mesure découle mécaniquement d’un refus du Gouvernement d’abonder les crédits servant à rémunérer les personnels de surveillance et d’accompagnement. Elle transforme ces personnels, aux missions indispensables à la réussite des élèves, en variable d’ajustement.
C’est un revirement inacceptable par rapport aux engagements effectués devant la Nation et aux dispositions prises pour améliorer les conditions de la rentrée 2012. En effet, les 147 emplois que l’académie avait reçus au titre de mesures d’urgence à la rentrée 2012, sont purement et simplement annulés. S’y ajoutent 42 suppressions supplémentaires pour arriver au total de 189 emplois.
Au plan national, cette mesure est également exemplaire du peu de considération pour la jeunesse : suppression de 2000 embauches potentielles pour envisager une formation universitaire et professionnelle en parrallèle.

Ces suppressions vont peser lourdement dans les établissements déjà fragilisés par la pénurie de personnels et la multiplicité des statuts, de plus en plus précaires, des personnels de vie scolaire : alourdissement de la charge de travail de ces personnels, glissement de leurs missions vers d’autres personnels, en particulier les Emplois d’Avenir Professeurs qui risquent d’être sollicités en remplacement des assistants pédagogiques supprimés…

En ce qui concerne la vie scolaire, l’incidence sur le climat scolaire ainsi que certaines missions dévolues qui seront gravement affectées :

  • Surveillance et sécurité des élèves : couloirs, cours, mouvement
  • Accueil et encadrement des élèves : bureau, grille, permanence, demi-pension....
  • Ecoute et relais auprès du CPE
  • Tâches administratives : saisie des absences, envoi des courriers, archivage…
  • Encadrement et animation des activités socio-éducatives
  • Aide aux études et aux devoirs

Nous avons rappelé notre exigence du maintien voire d’un abondement de l’intégralité du potentiel d’Assistants d’Education au regard des augmentations d’effectifs prévus à la rentrée prochaine.