Le CDEN des Hauts-de-Seine a rendu un avis défavorable sur la préparation de rentrée 2013 dans le Second Degré

dimanche 14 avril 2013
par  Snes S2 Hauts de Seine

Le Conseil Départemental de l’Education Nationale (CDEN) du 11 avril 2013 a examiné la préparation de rentrée 2013 dans les collèges des Hauts de Seine, sur laquelle il doit rendre un avis.

Le CDEN a rendu un avis défavorable sur la préparation de rentrée 2013.

Quelles sont les raisons de ce vote négatif ?

 Qu’est-ce qu’un CDEN ?

Le CDEN (Conseil Départemental de l’ éducation nationale) se fait en présence de représentants de l‘Etat (Préfet normalement mais toujours absent…et donc remplacé par l’Inspecteur d’Académie), des collectivités territoriales (le Conseil général du 92), des usagers (FCPE et PEEP), des organisations syndicales (la FSU a 6 sièges sur 10 : la délégation FSU est composée de représentants du 1er degré (SNUIPP) du 2d degré (SNES et SNEP) et des Assistant-e-s Sociaux-ales : SNUAS).

Le CDEN ne traite que du Premier degré et pour le Second degré, des collèges. Il est consulté et donc, doit rendre des avis sur toute question relative à l’organisation et au fonctionnement du service public d’enseignement dans le département.

 Un avis défavorable sur la préparation de rentrée 2013

Le CDEN du 11 avril a rendu un avis défavorable sur la préparation de rentrée 2013 (11 avis défavorables, 5 abstentions, et 0 !! avis favorable).

La situation dans le Second degré ne va pas s’améliorer pour la rentrée 2013. Elle va même se détériorer en lycée.

  • En collège les taux d’encadrement (ou h/e) vont rester quasiment les mêmes que ceux de la rentrée 2012 : 563 heures en plus soit 0.9 % en plus.
  • Le nombre de créations de postes fixes est ridicule : 5 postes en plus pour une centaine de collèges.
  • Les deux tiers des collèges sont asphyxiés par des dotations horaires insuffisantes qui permettent à peine d’assurer les horaires réglementaires avec des classes bourrées à bloc. Des taux d’encadrement améliorés sont pourtant la première condition pour la réussite de tous les élèves de ce département.
  • A cela s’ajoute qu’il n’y aura aucune création de poste de CPE alors que dans certains collèges les besoins sont criants
  • Aucune création pour les assistant-e-s sociaux-ales et les infirmier-e-s
  • Deux CIO sont fermés par regroupement : celui d’Asnières et celui de Meudon, la proximité d’un service public d’Orientation, extérieur aux établissements, reste indispensable à des publics souvent « fragiles ». Ce sont bien les élèves les plus en difficulté qui vont être les principales victimes de cette réduction du nombre de CIO.

C’est donc une rentrée 2013 qui s’annonce tout aussi difficile que la rentrée 2012 – pour les élèves comme pour l’ensemble des personnels.

Lire aussi notre analyse complète (collèges et lycées) sur cette préparation de rentrée :

http://www.versailles.snes.edu/spip.php?article2867

A noter que la délégation FSU s’est abstenue sur la préparation de rentrée dans le Premier degré et un avis favorable a été rendu.

Les élus SNES de la délégation FSU au CDEN du 92

Mathieu Allenet

Marie-Pierre Carlotti

Jean-François Gay

Nadège Muzard

Ci-dessous la déclaration préalable de la FSU :

 DÉCLARATION AU CDEN DU 11 AVRIL 2013

Monsieur le Directeur Académique,

Lors des CDEN de rentrée, et les compte-rendus qui nous ont été fournis pour approbation en attestent, vous nous affirmiez le meilleur à venir pour la rentrée 2013, le précédente étant encore marquée par les sombres années Darcos et Chatel. Ce CDEN devrait donc nous voir nous féliciter des conditions à venir pour les élèves et les personnels dans les établissements des Hauts de Seine. Hélas, nous ne pourrons céder à l’enthousiasme au regard des prévisions pour cette future rentrée. Nous reviendrons plus loin et dans le détail sur les « nouveautés » et les « améliorations » de la rentrée.

Les attentes, voire les espoirs, étaient grands dans la communauté éducative de voir de véritables changements se mettre en place après ces 5 et même 10 années de coupes sombres, de mesures désastreuses pour notre système éducatif, les élèves et les personnels. La loi de refondation annoncée à grands renforts d’interventions médiatiques devait rompre avec les politiques menées par la majorité précédente. Pourtant, à elle seule, et en l’état, cette loi ne suffira pas à démocratiser notre système éducatif. Dans les écoles et les établissements, les besoins restent forts et les changements concrets se font attendre. La rentrée 2013 devrait être celle du changement ! Or, en dépit des créations de postes, les conditions d’études des élèves et de travail des personnels ne seront pas notablement améliorées en particulier si des dispositifs contestés perdurent.

Après une pseudo-consultation des enseignants et des personnels qui, au final, sont les grands absents de cette refondation, la déception est grande. En effet, si quelques avancées peuvent être actées (philosophie générale, priorité au primaire avec notamment la mise en place du « Plus de maîtres que de classes » ou la relance de la scolarisation des moins de 3 ans…), des manques ou des continuités avec les politiques précédentes ne permettront pas les transformations nécessaires (notamment avec une scolarité obligatoire bloquée à 16 ans). Manquant de réflexion approfondie, notamment avec les acteurs de terrain, elle ne porte pas une vision transformatrice de l’ensemble du système éducatif, de la maternelle à l’enseignement supérieur, aujourd’hui encore injuste et inégalitaire.
L’un des symptômes de cette grande désillusion est la crise du recrutement qui continue malgré des modifications faites dans la future loi d’orientation concernant la formation initiale. Pour autant, ces nouvelles modalités, si elles constituent un changement, ne permettront pas une entrée dans le métier sereine. De même, les conditions de travail qui ne connaitront pas d’améliorations notables, le gel du point d’indice qui accentue encore plus la baisse de pouvoir d’achat, ne constituent pas, au contraire, des signaux pour rendre attractif le métier d’enseignant. La mise en place des Emplois Avenir Professeurs ne saurait constituer la seule et unique réponse à ce besoin criant de constituer un vivier de futurs enseignants. Si la FSU est favorable à une politique de pré-recrutements, celle-ci doit être plus ambitieuse et donner de vraies perspectives aux jeunes s’y engageant et en les plaçant dans les meilleures conditions pour réussir.

Mais revenons à la rentrée 2013 dans notre département.

Dans le 1er degré, pour la première fois depuis de nombreuses années notre département a reçu une dotation positive de + 97 postes. Cependant, malgré un solde positif de 32 postes après ouvertures et fermetures, le E/C moyen prévu à la rentrée 2013 est légèrement supérieur à celui de la rentrée 2012. Cela implique que les effectifs dans les classes ne vont pas baisser et que les conditions d’enseignements ne vont pas s’améliorer.

Nous ne sommes pas des adeptes de la calculette, pour autant l’analyse des E/C montre des disparités de moyens, pour des écoles « équivalentes », entre communes et à l’intérieur même d’une commune. Une fois de plus nous constatons que l’équité n’est pas respectée et à « profil » d’école équivalent, tous les élèves ne bénéficieront pas des mêmes moyens.
En effet, alors que notre département doit accueillir 1700 élèves supplémentaires, vous ne prévoyez que 32 postes en plus pour couvrir ces besoins nouveaux. Est-ce comme cela que la priorité au primaire va se traduire dans les Hauts-de-Seine ?

D’autre part concernant les RASED, vous suivez les directives ministérielles en maintenant un statu quo sans ouvrir ni fermer de postes. Mais le ministre préconise néanmoins une reprise des départs en formation pour maintenir le dispositif. La FSU92 demande, conformément aux directives ministérielles, que le nombre de départs en formation permette au minimum de ne pas empirer l’état du dispositif déjà très fragilisé par les fermetures de postes et du peu, voire l’absence, de formation des dernières années.

Ce CDEN se tient quelques jours après que les communes de France aient eu à se prononcées sur le report ou non de l’application du décret sur les rythmes scolaires à 2014. Au niveau national, seulement 18,6 % des communes, 22,5% des écoles, et 22,3 % des élèves seront finalement concernés par une modification des rythmes scolaires dès la rentrée 2013. Notre enquête nationale menée département par département dresse un premier bilan sans appel. Dans notre département il semblerait que toutes les communes demandent le report à 2014, estimant que la réforme est loin d’être mûre. D’une manière générale, dès maintenant, il faut tirer les conséquences de ce premier bilan afin de préparer efficacement la rentrée 2014 pour une réforme réussie. Le SNUipp-FSU continue bien entendu à demander la réécriture complète du décret et à ce que les enseignants soient consultés.

La prise en considération des conditions de travail des enseignants, les questions du financement des activités éducatives, de leur gratuité, du recrutement et de la qualification des animateurs restent entièrement posées. Il faut apporter des réponses aux enseignants. Leur avis doit être pris en compte dans les projets qui doivent se discuter. De réelles concertations doivent se mettre en place. Il faut aussi donner des garanties aux collectivités locales qui ne peuvent, à elles seules, supporter le coût de la réforme sur le long terme. A défaut, les nouveaux temps éducatifs promis aux enfants par le ministre pourraient bien se transformer en garderie et creuser ainsi des inégalités déjà insupportables en matière d’offre éducative.

En ce qui concerne le 2nd degré la situation ne va pas s’améliorer pour la rentrée 2013. Elle va même se détériorer en lycée. En collège les taux d’encadrement (ou h/e) vont rester quasiment les mêmes que ceux de la rentrée 2012 : 563 heures en plus soit 0.9 % en plus. Le nombre de créations de postes fixes est ridicule : 5 postes en plus pour une centaine de collèges. Les deux tiers des collèges sont asphyxiés par des dotations horaires insuffisantes qui permettent à peine d’assurer les horaires réglementaires avec des classes bourrées à bloc. Des taux d’encadrement améliorés sont pourtant la première condition pour la réussite de tous les élèves de ce département.

A cela s’ajoute qu’il n’y aura aucune création de poste de CPE alors que dans certains collèges les besoins sont criants, ni aucune création pour les assistant-e-s sociaux-ales et les infirmier-e-s. Deux CIO sont fermés par regroupement : celui d’Asnières et celui de Meudon, la proximité d’un service public d’Orientation, extérieur aux établissements, reste indispensable à des publics souvent « fragiles ». Ce sont bien les élèves les plus en difficulté qui vont être les principales victimes de cette réduction du nombre de CIO.

C’est donc une rentrée 2013 qui s’annonce tout aussi difficile que la rentrée 2012 – pour les élèves comme pour l’ensemble des personnels.

Pour tenir les engagements d’un projet ambitieux de l’école maternelle jusqu’à la fin du lycée et de l’enseignement supérieur, il faut donc aller plus loin.
C’est pourquoi la FSU se prononce :

Pour des lois de refondation de l’Ecole et sur l’enseignement supérieur et la recherche porteuses :
• d’une nouvelle étape de démocratisation du système éducatif, qui passe par la prolongation de la scolarité obligatoire à 18 ans,
• de la reconnaissance sociale de tous les métiers de l’éducation.
Pour une meilleure qualité des temps éducatifs et une amélioration des conditions de scolarisation des élèves (effectifs, contenus enseignés...). Pour une réforme des rythmes réussie, cohérente pour le système éducatif, pensée sur la journée, la semaine et l’année s’articulant avec les rythmes sociaux et familiaux, élaborée en concertation avec les différents acteurs. Pour les écoles cela passe par un report de la réforme en 2014 pour donner le temps à une réécriture du décret.
Pour une rentrée 2013 qui rompe avec les précédentes, avec annonces de mesures immédiates (école, collège, lycée, éducation prioritaire…).
Pour la mise en place de mesures concrètes permettant aux enseignants comme à l’ensemble des personnels de l’Education d’exercer encore mieux leur métier au quotidien (révision des contenus enseignés, formation initiale et continue, diversification possible des pratiques professionnelles...). La priorité à la prévention de la difficulté scolaire est une nécessité.

Pour une relance de l’Education Prioritaire car l’Ecole doit contribuer à davantage d’égalité sociale sur l’ensemble du territoire.

Pour une amélioration des conditions de travail, d’emploi et de service de tous les personnels (temps de travail, missions, évaluation, gouvernance…) et le développement de l’offre de formation.

Pour que soit mis fin au gel du point d’indice et pour une réelle revalorisation salariale pour tous les personnels abandonnant les logiques d’individualisation et de rémunération au mérite.

Pour la création des postes et la programmation des moyens nécessaires à l’accomplissement des missions. Pour un véritable plan d’envergure de lutte contre la crise de recrutement (formation initiale et continue, prérecrutements…). Pour le maintien de la maîtrise par l’Etat des cartes de formations professionnelles, et donc contre la décentralisation envisagée. Pour le maintien du service public de l’orientation scolaire et de ses personnels dans l’éducation nationale.

Pour une autre loi sur l’enseignement supérieur et la recherche que celle proposée par la Ministre. Il faut une loi en rupture avec la LRU et les RCE, l’AERES et le pacte recherche, le CIR…

Nous refusons de nous résigner aux conséquences sociales de la crise sur les enfants et les jeunes. Nous affirmons qu’il y a urgence à assurer la réussite de tous. C’est « mieux d’Ecole » qu’il faut organiser pour tous les élèves, à tous les niveaux d’enseignement.

Afin de permettre la nécessaire démocratisation du système éducatif, la FSU appelle tous les personnels à se mobiliser pour défendre un projet éducatif ambitieux qui réponde aux attentes des jeunes, des personnels et de l’ensemble des acteurs de la communauté éducative.