Les collègues du lycée Genevoix de Montrouge écrivent aux parlementaires

mardi 26 février 2013
par  Snes S2 Hauts de Seine

Les enseignants syndiqués et non syndiqués
du
Lycée Maurice Genevoix de Montrouge
En grève le 12 février avec le soutien de la section locale du SNES
à
Mesdames et Messieurs les parlementaires
Des groupes de gauche et écologistes

Objet : les raisons de notre grève du 12 février

Mesdames, Messieurs,

Les enseignants du lycée soutenus par leur section syndicale SNES-FSU sont en grève aujourd’hui pour les raisons suivantes.

Nos salaires n’ont pas été « refondés », bien au contraire, leur pouvoir d’achat a chuté de 13% entre 2000 et 2012 selon la FSU. Les enseignants français ont des salaires inférieurs de 20% à la moyenne des salaires des enseignants des pays de l’OCDE. Le ministre lui-même reconnaît cet état de fait : « (…) les enseignants ne sont pas bien rémunérés. Il serait digne de les payer mieux ». Nous voulons donc la fin du gel du point d’indice, la suppression de la journée de carence et une augmentation mensuelle de 300 euros pour tous en compensation de la perte de pouvoir d’achat et pour commencer à revaloriser les salaires les plus faibles.

80 000 postes ont été supprimés dans l’Education Nationale ces dernières années :

  • Seuls 60 000 seront restitués dans les cinq ans et ce au détriment des autres services publics. Nous voulons la restitution de la totalité des postes supprimés, sans redéploiement. Il ne suffit pas en effet de commencer à arrêter l’hémorragie, il faut aussi rétablir les moyens car nous constatons au quotidien les effets concrets de ces coupes budgétaires : classes surchargées, accompagnement « personnalisé » à 35 élèves par classe en 1ère et Terminale, diminution des heures de cours, suppression de certaines options.

Quant à la « Refondation » de l’école, de quoi s’agit-il en réalité ? Les réformes antérieures du secondaire ont été maintenues :

  • Les programmes ne correspondent pas au niveau de nos élèves et renoncent à éveiller chez eux tout esprit critique et risquent même de « dégoûter » les élèves (SES, Français, Eco-Gestion, Histoire, sciences physiques…) ;
  • De plus en plus d’épreuves du baccalauréat se déroulent en interne au cours de l’année scolaire, en langues vivantes notamment ce qui nuit à l’égalité entre les candidats.
  • L’accompagnement personnalisé, malgré son nom, a lieu avec des effectifs plus nombreux qu’auparavant en secondes ;
  • La suppression de la carte scolaire demeure.

Comment s’étonner dans ces conditions que nous soyons en grève puisque nous n’avons jamais été réellement consultés autrement que de façon confidentielle, individuelle, aléatoire et non représentative par internet ?

Nous demandons donc à être reçus pour détailler cet état des lieux et nos revendications, et vous faire bénéficier de notre expérience de terrain.
Nous vous invitons aussi à venir dans notre établissement pour vous rendre compte de la réalité que nous vivons.