Déclaration préalable FSU au CTSD bilan de rentrée 78 vendredi 26 octobre 2012

vendredi 26 octobre 2012
par  Snes S2 Yvelines

La situation dans le second degré continue à se dégrader fortement pour cette rentrée 2012, avec la suppression dans notre département de plus de 150 postes.

Les effectifs apparaissent globalement encore une fois minorés (+412 en collège et +306 en lycée). Même si la marge d’erreur est faible, localement des disparités importantes apparaissent en particulier dans des établissements qui ont eu à subir des suppressions de postes. De plus le taux d’encadrement s’en trouve dégradé puisque les dotations ne sont pas toujours à la hauteur des hausses d’effectifs.

Le pourcentage d’heures supplémentaires augmente encore et toujours, même si les objectifs du rectorat ne sont pas atteints. On ne peut que constater la limite de l’exercice. Si les heures supplémentaires sont absorbées, c’est parce que le pouvoir d’achat s’effondre, et que les collègues sont sensibles au chantage qui leur est immanquablement fait des élèves sans enseignants... Face au discours affiché par le Ministre de valoriser la profession, nous revendiquons également, ce qui va de pair, une vraie revalorisation des salaires. Cette revalorisation est rendue d’autant plus nécessaire étant donné les problèmes de recrutement.

Cette crise du recrutement est devenue aigue et se traduit par la situation intenable du remplacement, faute de personnels titulaires en nombre suffisant pour répondre aux besoins du service public. Le recours à la précarité est relancé de plus belle, et dans certaines disciplines le Rectorat ne trouve même pas de candidats . C’est ainsi que l’on peut lire sur le site d’un collège « A ce jour, et depuis la rentrée, 9 heures d’enseignement en technologie ne sont pas assurées. Il n’y a pas de candidat à ce poste. L’institution se mobilise pour améliorer la situation. ».

En lycée, les problèmes d’emploi du temps sont nombreux, du fait des mises en barrettes liées, entre autre, aux groupes de compétences en langues et à l’éclatement du groupe « classe » (accompagnement personnalisé, enseignements d’exploration…). Perte de sens pour les collègues, brouillage pour les élèves... les établissements se trouvent désorganisés par la réforme.
Dans la voie technologique, la circulaire ministérielle du 27 juin, publiée sans la moindre concertation, imposerait aux collègues de STI de formuler une demande de changement de discipline. Cette mesure, pour des personnels déjà fortement ébranlés par la réforme catastrophique des STI2D, aurait pour conséquence d’entériner cette réforme sans possibilité de retour. La FSU rappelle son attachement à la voie technologique dont les spécificités ont constitué une indéniable voie de réussite pour de nombreux jeunes depuis plus de trente ans, permettant d’élargir et de démocratiser l’accès au Baccalauréat. Elle continue d’exiger l’abandon de la réforme STI2D et STL et l’abrogation de cette circulaire. Elle revendique l’ouverture de discussions pour une réforme ambitieuse de la voie technologique, partagé par tous, à la hauteur des enjeux économiques et industriels.
Dans la voie professionnelle, la FSU prend acte de l’ouverture du dialogue avec le Ministère qui semble vouloir revenir sur les mesures néfastes portées contre l’enseignement professionnel ces dernières années, mais conserve des motifs d’inquiétudes. En effet, la logique de l’apprentissage généralisé montre particulièrement ses limites en cette période de crise, cela conforte la nécessité d’une formation professionnelle initiale forte. Nous demandons également l’abandon du tout CCF et le retour au caractère national des diplômes par des examens comportant essentiellement des épreuves terminales ponctuelles, à partir de sujets réalisés avec les corps d’inspection. Nous rappelons également notre exigence d’un pilotage national de la formation initiale des jeunes, les cartes de formation devant être arbitrées en dernier lieu par le ministère de l’Éducation nationale après consultation des instances de dialogue Régions/État prévues par la loi.

Si la décharge de 3h octroyée pour les stagiaires par le ministère pour cette rentrée va dans le bon sens, elle reste insuffisante pour assurer une réelle formation et une entrée progressive dans le métier. La plupart de ces décharges ont de plus été couvertes par une surcharge d’heures supplémentaires pour les titulaires. Si la volonté de créer des postes dans l’Éducation Nationale est là, les premiers éléments concernant la formation, la place du concours, les pré recrutement... ne sont pas satisfaisants.

Dans le cadre du plan d’urgence, le département des Yvelines a obtenu une dotation supplémentaire de 40 postes d’AED. C’est une bonne nouvelle, même si cela reste encore insuffisant pour couvrir tous les besoins. Nous souhaiterions disposer des critères ayant rendu possible leur répartition. En effet nous constatons que plusieurs établissements que nous avions pointés lors du CTSD de juin sur les moyens de surveillance, n’ont pas obtenu de moyens complémentaires.
La FSU et ses syndicats s’opposent à la création des Assistants de prévention et de sécurité (APS) mis en place en dépit de l’opposition quasi unanime des organisations syndicales au CTM de juillet. Ce nouveau dispositif vient se superposer à des métiers déjà existants dont celui des assistantes sociales, des infirmières et des CPE pour lesquels nous demandons des créations de postes.
Les problèmes de violence dont les dimensions sociales et éducatives sont évidentes, nécessitent des personnels qualifiés. Les APS avec 8 semaines de formation ne seront pas à la hauteur du problème. C’est d’ores et déjà ce qui remonte des Lycées concernés par l’emploi de ces personnels.

Dans le second degré les mercredis 3 avril et 22 mai après midi ont été retenus pour rattraper la journée du jeudi 8 novembre accordée dans le cadre de l’allongement des vacances d’automne sur une période de 2 semaines. Nous déplorons que ce rattrapage se fasse sur le temps du sport scolaire. Ainsi les élèves inscrits dans les Associations Sportives vont se voir privés de 2 mercredi de pratiques sportives. Alors que les AS restent pour beaucoup d’élèves des Yvelines un rare lieu de pratique sportive à moindre coût, il n’est pas acceptable que ces derniers se voient privés de la participation à un entraînement ou à une compétition organisée par l’UNSS.

Au cours des États Généraux de l’Éducation organisés hier par le SNES, le SNEP et le SNUEP, la profession s’est nettement exprimée en faveur d’une politique qui permette de relever réellement les défis posés à l’École dans notre pays. Certes, le Ministre Vincent Peillon a tenu à donner des signes d’apaisement en renouant le dialogue social au moins dans sa forme, en témoignant sa considération envers une Profession attaquée et stigmatisée par le pouvoir précédent, en prenant des mesures telles que l’abrogation du décret sur l’évaluation, l’allègement de service des stagiaires, l’abandon de la réforme des Greta, la créations de postes… L’Éducation nationale et l’avenir de la jeunesse ont été réaffirmées priorités nationales. Mais, parce qu’il a fait également le choix de ne remettre en cause aucune des réformes et aucun des dispositifs contestés (socle commun, LPC, réforme des lycées, de l’orientation, ECLAIR, équipes mobiles de sécurité …), cette rentrée difficile est aussi celle qui est de l’entière responsabilité du Ministre actuel.