Austérité = récession : maintenant même le FMI l’admet !

dimanche 21 octobre 2012
par  Snes S3

La politique budgétaire annoncée en 2013 (pour la France comme pour tous les pays européens) s’articule avec les contraintes planifiées par le Traité européen (TSCG), et l’obsession affichée de « rassurer les marchés »

Cette politique hypothèque lourdement toute perspective de changement véritable à court et moyen terme

Elle est vouée à l’échec : elle génère, partout où elle est déjà menée l’effondrement économique et social et aboutit à l’effet inverse des objectifs recherchés (déficits amplifiés et non pas réduits)

voir également Budget 2013 :l’austérité hypothèque tout changement véritable

 Quelques titres de presse

  • Le Monde 3 octobre « Zone euro : l’activité dans le privé se contracte toujours plus, la récession se profile »
  • Le Monde 1er octobre Sixième année de récession attendue pour la Grèce
  • Le Monde 1er octobre Zone euro : le chômage à 11,4 % en août, nouveau record
  • Le Monde 28 septembre Le déficit portugais encore loin de l’objectif fixé par la « troïka »
    Il a atteint 6,8 % du PIB au premier semestre, alors que Lisbonne s’est engagé à le ramener à 5 % d’ici à la fin de l’année.

et Le Monde 18 octobre crise-de-l-euro-rien-n-est-regle-sur-le-fond

« Les pays les plus fragiles, qu’ils soient sous perfusion ou pas, sont plongés dans une récession qu’aggrave la cure d’austérité imposée pour donner des gages aux marchés. Le chômage atteint des records dans le sud de l’Union monétaire.

Quant au cœur de la zone euro, il ne fait plus exception. La France est proche d’une croissance nulle. L’Allemagne elle-même n’est pas épargnée par le ralentissement, même si elle reste la locomotive incontestée de l’Union monétaire. D’après le FMI, la zone euro devrait engranger une récession de 0,4 % cette année. Et le rebond de la croissance devrait être aussi plus limité qu’attendu en 2013, à 0,2 %. Une atonie qui risque, elle aussi, de compliquer la sortie de crise. »

Pas de mystère : l’austérité imposée à la fois sous forme de compressions budgétaires et de nouveaux prélèvements fiscaux étouffe la consommation et la demande qu’il faudrait au contraire relancer, et cela pour le seul bénéfice des rentiers, détenteurs de la dette.

Les pays de l’Europe du sud à qui l’Europe a imposé en premier cette médecine, sont dans une situation catastrophique (25 % de chômeurs en Espagne, 50 % des jeunes) et la récession menace maintenant la France et les pays de l’Europe du Nord, soumis à la même cure suicidaire et qui voient leurs exportations vers l’Europe du sud s’effondrer ( ainsi, la crise chez PSA est largement fondée sur l’effondrement des ventes en Europe du sud).

Ces sombres perspectives sont confirmées par une récente étude de l’INSEE http://www.insee.fr/fr/indicateurs/ind108/20121005/EZEO_Oct_2012_VF.pdf

Cette logique récessive, dénoncée par de nombreux économistes est maintenant relevée par le FMI lui-même.
cf http://www.rue89.com/rue89-eco/2012/10/11/le-fmi-decouvre-que-lausterite-est-bien-plus-nocive-que-prevu-236111

Le FMI, sur la base de l’expérience des pays méditerranéens, reconnaît s’être trompé dans ses calculs et s’inquiète de l’effet de ses propres recettes : quand à savoir s’il paiera les dégâts, c’est une autre question.

 L’impasse

L’objectif du déficit à 3 %, en l’absence de croissance deviendrait inatteignable (c’est d’ailleurs ce que laissent entendre de très hauts responsables socialistes comme Claude Bartolone, président de l’assemblée nationale) et on sera plus proche de 4 %.

L’austérité est imposée avec un seul objectif : rassurer les « marchés », c’est-à-dire les prêteurs potentiels ; mais ces mêmes « marchés » risquent fort, les prévisions budgétaires ne se réalisant pas, d’attaquer la France et d’exiger une surenchère accrue dans l’austérité,. enclenchant la spirale de la récession et de la misère.

C’est ce qu’ils ont fait pour tous les pays de l’Europe du sud.

Pour l’OFCE (Observatoire Français des Conjonctures Economiques) dans une telle hypothèse, « si le gouvernement français tenait coûte que coûte à respecter son engagement de déficit budgétaire à 3 %, cela nécessiterait l’adoption d’un nouveau plan de restrictions d’un montant de 22  milliards d’euros »(s’ajoutant au 1er de trente milliards).

Avec pour conséquences, une baisse d’activité économique de 1,2 %, un taux de chômage frôlant « la barre des 12 % »….

« Rassurer les marchés » ne conduit qu’au désastre : il n’ y a pas d’autre issue que de leur tenir tête.