Alerte grand froid sur les DHG : le 8 février, ça chauffe à l’IA du 78 !

vendredi 10 février 2012
par  Snes S2 Yvelines

Le SNES, le SNUEP et le SNEP des Yvelines avaient appelé les collègues à se mobiliser le 8 février en direction de l’Inspection Académique, au CC Parly II du Chesnay, pour s’opposer à une préparation de rentrée 2012 catastrophique.

Bravant un froid glacial, de nombreux collègues ( parfois accompagnés de parents d’élèves ) sont venus soutenir les délégations d’établissement qui ont défilé dans les bureaux des IA adjoints durant une longue après-midi.
Les Collèges Dumas de Maurepas, Cézanne de Mantes la Jolie, Rimbaud d’Aubergenville et Galilée de Limay.
Les Lycées Hôtelier de Guyancourt, Van Gogh d’Aubergenville, Delaunay de Villepreux, Weil de Conflans Ste Honorine, de la Plaine de Neauphle à Trappes et Vinci de St Germain en Laye.
Le collège Clémenceau de MANTES et le lycée Lavoisier de PORCHEVILLE seront reçus dans les prochains jours.

Tous ont témoigné de conditions de travail et d’enseignement de plus en plus dégradées, et dénoncé les stratagèmes utilisés par l’administration pour atteindre le seul objectif visé : supprimer les 119 postes retirés aux collèges et lycées des Yvelines dans le cadre du Budget 2012. Tout est bon pour y parvenir, au mépris de la réussite des élèves et des missions du service public d’Éducation : effectifs sous-estimés, décisions autoritaires pour réduire la carte des formations technologiques et les options, abandon de l’Éducation prioritaire, enseignement professionnel sacrifié, démesure des HSA…

Interpellés par le SNES qui avait alerté l’IA sur le refus de chefs d’établissement de consulter le CA sur la DHG ( voire de même de convoquer un CA ! ) avant la remontée des TRMD le 14 février, les IA adjoints ont indiqué que cette exigence d’une délibération du CA leur avait été rappelé, conformément aux textes règlementaires .

Vous trouverez en bas de l’article quelques exemples de situation d’établissements.

Le SNES 78 appelle les sections d’établissement à développer l’action pour s’opposer aux conditions de la rentrée 2012 en particulier :

  • en construisant, par discipline, le refus collectif des HSA et de toutes les tâches qui n’entrent pas dans nos obligations de services ( réunions multiples, examens blancs , épreuves communes…)
  • en élargissant l’action aux parents, en interpellant les élus…
  • en organisant le votre CONTRE les DHG en CA, avec vote d’une motion pour exiger les moyens à la hauteur des besoins

    Toutes les informations, les références des textes en vigueur, les analyses et les outils pour se défendre :
    http://www.snes.edu/Courrier-de-S1-no6-Rentree-2012.html
    et http://www.versailles.snes.edu/spip.php?article2524

    Tenez informé le snes78@versailles.snes.edu  : la bataille sur les HSA et les postes n’est pas terminée avec le CA ! Elle se poursuivra avec les représentants de la FSU au Comité Technique Départemental de la mi-mars qui examinera les mesures de carte scolaire.

    Collège Dumas de Maurepas
    La règle de 3 mieux maitrisée par l’IA que par le Ministre ! S’il y a peu le ministre de l’Education nationale avait été mis en difficulté sur une simple règle de trois, l’IA des Yvelines nous a démontré, à l’occasion du calcul de la DHG du collège Alexandre Dumas à MAUREPAS, une parfaite maîtrise de cette règle.

    Les deux fédérations de parents d’élèves ( FCPE et UNAAPE ) et les enseignants du collège avaient demandé à être reçus mercredi 8 février. La délégation était accompagnée par Frédéric LESNE, membre élu au CTSD pour le SNES FSU. Nous ne comprenions pas la disparition de 16 élèves, pourtant présents dans nos effectifs, avec pour conséquence la non-ouverture d’une 7éme classe de 5éme alors que nous avons 7 classes de 6ème, et la réduction du nombre de classes de 3ème à 5 alors que nous avons 6 classes de 4ème. Après le classique : « nous sommes des fonctionnaires chargés d’appliquer la politique d’un gouvernement démocratiquement élu et donc de réaliser la promesse de ne pas remplacer un fonctionnaire sur 2 », nous avons eu droit à une explication sur les TAP (taux apparents de passage) appliqués à notre collège.

    Et c’est là que nous avons découvert la magie de la règle de 3. Vous prenez le nombre de divisions que vous souhaitez et vous utilisez le TAP qui vous permet d’y arriver, vous pouvez ainsi donner le nombre d’élèves prévus par division. Quand les taux sur les trois dernières années arrivent au même résultat, vous pouvez donner l’impression d’être généreux en prenant le taux le plus élevé, par contre en cas de conséquences différentes, vous choisissez alors le TAP qui vous permet de faire les économies demandées par Bercy.
    Résultat : 55 heures retirées dans la DHG qui représentent pas moins de trois postes qui iront rejoindre les 14000 autres postes supprimés à l’échelon national, et ce pour un collège qui, comme beaucoup d’autres, avait déjà vu l’an passé sa dotation amputée de moyens qui servaient à l’aide aux élèves en difficulté.
    Nous n’avons plus qu’à dire Bercy beaucoup
    Devant notre inquiétude, l’IA adjoint nous a fait remarquer que nous pouvions, avec notre marge « substantielle », ouvrir une division supplémentaire. Les parents et les enseignants ont rapidement dressé le tableau d’un enseignement sans groupes en sciences, en anglais et sans natation. L’IA adjoint a alors dit que si les prévisions se révélaient fausses en juin, il étudierait alors l’opportunité d’ouvrir une ou deux classes, mais pas forcément à partir de 28,1 de moyenne par classe.
    Pourquoi remettre à plus tard ce qui peut être fait le jour même ?

    Collège Cézanne de Mantes la Jolie
    Premier problème : une sous-estimation des effectifs . L’an dernier, l’Inspection académique prévoyait 49 élèves en 6ème, nous en comptons aujourd’hui 75. De plus, les arrivants en cours d’année gonflent les effectifs et font des classes surchargées notamment en 4ème ( 10 élèves de plus par rapport à l’an dernier ). Deuxième problème : une DHG insuffisante. Pour un fonctionnement a minima aux horaires « plancher », la dotation allouée ne permet pas d’ouvrir trois classes par niveau. Troisième problème : une nouvelle fragilisation des équipes. C’est la stabilité des équipes qui nous a permis d’inverser la tendance sur les entrants de 6ème l’an dernier : il faut donc la préserver et ne supprimer aucun poste.

L’IA nous a renvoyés à des « choix d’établissement ». Mais pour nous le choix est fait : notre seule exigence est d’offrir à nos élèves ce qui est prévu dans les programmes nationaux : nous n’en demandons pas plus ! Les objectifs « d ‘Ambition » et de « Réussite » affichés dans le label ECLAIR sont contradictoires avec des classes de plus en plus chargées, jusqu’à 28 ou 30 élèves : il a bon dos le label ECLAIR ! Il ne nous apporte rien, au contraire. L’Inspecteur d’académie adjoint a clôturé l’audience en nous disant que des ajustements étaient possibles en juin. Ces réponses ne nous satisfont pas. On nous demande d’offrir à nos élèves un enseignement de seconde zone, avec pour seul horizon le socle commun et au mieux l’accès à la voie professionnelle. Aucune ambition là dedans.Nous avons donc signifié à l’Inspecteur que nous continuons la lutte avec les parents d’élèves.

Collège Arthur Rimbaud d’Aubergenville
Pour l’année prochaine 2012/2013, le ratio H/E diminue de 1,26 à 1,22 dans un collège reconnu sensible et comprenant une Classe Relais. Pour une prévision de 27 élèves en moins, nous subissons la suppression, disproportionnée, de deux classes.
L’équipe de direction présente 2 options :
des classes surchargées avec possibilités de dédoublements (toutefois limités) et de projets sur l’année (les HSE servant de variables d’ajustement)
des classes à effectifs corrects sur certains niveaux mais sans latitude possible, en termes matériels et pédagogiques pour faire fonctionner des dispositifs obligatoires : histoire des arts, éducation aux médias, suivi de l’orientation des élèves, projet « non nageurs », encadrement des interventions organisées par le CESC, politique numérique.

Notre crainte concerne directement deux postes pour la prochaine rentrée, et trois autres postes directement menacés l’année suivante, avec une crainte supplémentaire quant à la perte d’attractivité de l’établissement, car les collèges voisins comparables ont une DHG en augmentation et supérieure à la nôtre.

Lycée hôtelier de Guyancourt
66 Heures-Postes en moins, 33 HSA en plus à structures constantes : voilà ce qui conduit la direction à proposer la suppression de 2 postes : l’un en Economie-Gestion Comptable, l’autre en Allemand. La mutation d’un collègue dans le premier cas, la faiblesse des effectifs dans le second semblent alors des justifications suffisantes pour des choix lourds de conséquences pour les enseignants comme pour les élèves : surcharge des services (plus de 45 HSA à répartir entre 8 enseignants si le poste d’Eco-Gestion est supprimé) ; regroupements aberrants et non-respect des horaires réglementaires en Allemand, dans une classe dite européenne, en contradiction avec la vocation d’ouverture à l’international du lycée hôtelier . La simple transformation de 14 HSA en Heures-Postes suffirait à maintenir ces postes. Et le taux d’HSA resterait encore anormalement élevé pour ce lycée (13,7%), avec un minimum de 3HSA imposées aux collègues dans 7 disciplines (24 enseignants concernés), dans un lycée où nombre d’enseignants assurent déjà, en plus de leur service, des heures d’enseignement pour le CFA. L’Inspection Académique s’est dite prête à relancer le dialogue avec la direction de l’établissement. La section SNES du lycée et ses élus au CA pèseront de tout leurs poids pour empêcher ces suppressions de postes.

Lycée de Vinci, Saint Germain en Laye
La réforme STI2D continue d’ entraîner des suppressions de postes massives dans les disciplines technologiques : pour la prochaine rentrée, trois postes disparaissent (deux en Génie Électrotechnique et un en Construction) dans la répartition des moyens proposée par notre chef d’établissement. Dans le même temps, plus de 33 HSA sont prévues pour la Construction, le Génie Électrotechnique et la Productique confondus, soit quasiment l’équivalent de deux temps pleins !
La suppression de notre Première S SI contribue à aggraver cette situation en entraînant la disparition des heures d’Option Sciences de l’ingénieur. Après les nombreuses actions que nous avons conduites depuis début janvier avec les parents (grève, pétitions, interpellation des élus…), nous avons continué à manifester, lors de l’ audience à l’IA, notre totale incompréhension face à la suppression de cette section : une décision prise par le Recteur dans la précipitation et sans concertation, qui obéit à une logique purement comptable et fait fi de la demande des familles et des projets d’orientation de nos élèves. L’attribution dans la DGH de seulement sept heures, correspondant à l’Option SI suffirait pourtant à conserver au moins une demi-section.
Les enseignants du Lycée de Vinci et leurs élus au CA demeurent fermement décidés à défendre, lors du Conseil d’Administration du 16 Février, les postes menacés dans les disciplines technologiques et le maintien de la Première S Option Science de l’Ingénieur.

Lycée Van Gogh à Aubergenville
La section du Lycée professionnel perd une classe en Tle Bac Pro : les 66 élèves de Première, répartis en trois classes en 2011/2012, ne formeront plus que deux classes de Terminale : une classe à 31 élèves, l’autre à 35 élèves. Des horaires réglementaires ne sont même pas respectés ! En Espagnol, aucun dédoublement n’est prévu, alors que l’épreuve de langue vivante au bac pro est un oral ; en Eco-droit, les élèves doivent travailler sur des objets d’étude, sur TICE, or, il n’y a que 15 postes dans la salle informatique. Les heures imparties à la mise en place de la DNL Anglais au Lycée Pro ont encore diminué, alors que l’établissement était pilote dans cette formation. Le lycée a subi de nombreuses suppression de postes, particulièrement depuis 2 ans : les collègues sont à nouveau inquiets pour leur évolution à la rentrée 2012. L’inspection académique attend les demandes du CE, pour envisager des ajustements, d’ici mars ou juin. Les élus de la FSU relaieront les revendications des collègues et s’opposeront aux suppressions de postes, en particulier lors du CTSD de mars.

Lycée de la Plaine de Neauphle à Trappes
Le lycée de la Plaine de Neauphle est en crise. Il souffre de la situation concurrentielle créée par l’assouplissement de la carte scolaire. Ses effectifs diminuent d’année en année. Il peine à maintenir ses options artistiques (arts plastiques, théâtre et CAV) indispensables au maintien d’une certaine mixité sociale et tout simplement à la pérennité de la filière L et au-delà des filières générales. Dans ce contexte, la DHG allouée par l’Inspection académique ne tient pas entièrement compte des spécificités de l’établissement (un des rares lycées en ZEP).
Même si le taux h/e est supérieur à la moyenne des lycées de l’académie, la DHG a été calculée sur la base de quatre divisions de seconde ce qui porterait l’effectif de chacune d’entre elles à près de 29 élèves. Or si de tels effectifs peuvent paraître raisonnables par comparaison avec ceux de bien d’autres lycées, ils sont en fait impraticables au Lycée de la Plaine de Neauphle. Les élèves qui arrivent en seconde ont, en majorité, un niveau faible, des difficultés en orthographe et en calcul, il leur est difficile de rester concentrés, ils se dissipent facilement, ils ont besoin de temps et sollicitent sans cesse l’attention du professeur. Nous avons déjà des difficultés à gérer des classes dont l’effectif ne dépasse pas 25 élèves, nous y parvenons toutefois grâce à un effectif modéré. D’autre part ces effectifs modérés constituent l’un des atouts du Lycée de la Plaine de Neauphle.
C’est pourquoi, tenant compte de l’avis des professeurs, le Chef d’établissement a décidé de créer cinq divisions de seconde. Mais la conséquence c’est qu’il manque des heures pour des dédoublements et pour le fonctionnement des options. Cela conduit à des regroupements d’élèves de niveaux différents (première et terminale par exemple), à la constitution de groupes de TP en nombre insuffisant, à la réduction du nombre d’heures de cours en demi-classe.
Notre DHG pour 2012-2013 est en baisse de 59 heures. La disparition d’une terminale ST2S ne coûte que 41h30, on nous enlève donc presque 20 heures en plus et si le taux h/e (1,87) est supérieur à la moyenne académique, il est inférieur à celui prévu l’an dernier à la même époque (1,93).
Nous demandons donc l’attribution de ces vingt heures, pour tenir compte des spécificités de l’établissement et en assurer un meilleur fonctionnement au bénéfice des élèves.

Lycée Lavoisier de Porcheville :
Le lycée perd à la rentrée 2012, deux classes de CAP (IS et ETL) et deux terminales (STI et TMSEC). Notre lycée subit de plein fouet la conjonction des « réformes » des voies professionnelle et technologique. Dans le discours, on nous parle de « discrimination positive », mais nous ne pouvons que constater que le retrait de 202h, majoritairement en heures postes ( -142,5 HP par rapport au constat rentrée ) va bien au-delà de ce qui correspond aux fermetures des classes. Cela aboutit à des demandes de fermeture de postes alors même que dans certaines disciplines, le volume d’heures supplémentaires permettrait de les conserver aisément ( 35HSA en maths-sciences pour 7 professeurs et demi, ou bien 20 HSA pour trois professeurs en anglais ). Des propositions de regroupement en enseignement général pour les CAP ont également été proposées. Ce ne sont pourtant ni les mêmes grilles horaires, ni le même nombre de semaines de PFMP qui régissent ces deux formations. La logique de mutualisation, dont l’objectif est de récupérer des moyens, aboutit à des aberrations pédagogiques dont les élèves, et leurs enseignants, vont payer le prix fort.
Lors de l’audience à l’IA, la délégation d’enseignants a alerté sur la gravité d’une telle préparation de rentrée et a demandé que la DHG soit revue . Alors même que lycée Lavoisier a le taux d’HSA le plus important du département (19%), l’Inspection académique s’est engagée à réexaminer la situation avec la chef d’établissement.