Essonne : les enseignants du collège de Milly la Forêt écrivent à l’IA

lundi 10 octobre 2011
par  Snes S2 Essonne

Déjà mobilisés au printemps dernier lors de la découverte d’une DGH caractérisée par son extrême faiblesse, les enseignants du collège Jean Rostand (Milly la Forêt) maintiennent la pression en ce début d’année scolaire.

S’appuyant sur les conditions de rentrée dans leur établissement scolaire (classes chargées, saupoudrage de quelques moyens supplémentaires au cours de l’été qui n’a pas permis de répondre aux besoins des équipes pédagogiques, vie scolaire sous pression après la suppression d’un poste de CPE), les enseignants ont rédigé une lettre ouverte à Monsieur l’Inspecteur d’Académie qui été lue lors du premier CA et transmise au principal intéressé.

La lettre est en PJ et une copie se trouve ci-dessous.


A Monsieur l’Inspecteur d’Académie de l’Essonne,

A Monsieur l’Inspecteur d’Académie Adjoint de l’Essonne,
Boulevard de France
91 000 Evry

Objet : Lettre ouverte lue au Conseil d’Administration du 6 octobre 2011

Monsieur l’Inspecteur d’Académie de l’Essonne,
Monsieur l’Inspecteur d’Académie Adjoint de l’Essonne,

Par ce courrier, nous avons l’honneur de vous faire savoir que nous déplorons qu’à la suite des suppressions de postes massives au niveau national, des personnels de notre établissement connaissent eux aussi des conditions de travail préjudiciables depuis cette rentrée 2011-2012 : la majorité d’entre nous a accepté plus d’HSA que ne le prévoient les textes officiels pour des raisons pédagogiques et pour limiter le nombre de classes qu’il aurait fallu nous partager. Mais cela alourdit bien entendu considérablement notre charge de travail.

D’autre part, plusieurs d’entre nous, TZR et souvent entrant dans le métier, en histoire-géographie, anglais, allemand, mathématiques, musique, arts plastiques, sont affectés sur l’année dans deux ou trois établissements qui peuvent être assez éloignés entre eux d’une part, et de leur domicile même d’autre part.

Ces conditions de travail sont inacceptables. Et elles semblent pourtant être devenues la norme, conséquence d’une politique qui a pour vocation de dénaturer le service public de l’Éducation Nationale.

Par ailleurs, les prévisions d’effectifs supplémentaires d’élèves inscrits dans notre collège n’avaient pas encore, en juin, et malgré l’entretien que nous avions eu avec vous en mars 2011, infléchi une première attribution de DGH en nette baisse.
Il a fallu attendre la mi-juillet pour obtenir cinq heures supplémentaires, qui n’ont permis que d’ajouter à notre répartition horaire des heures de soutien en français en classes de sixièmes, mais pas en mathématiques.
Puis fin août, deux heures nous ont été à nouveau octroyées, pour créer un groupe de latin. Certes, parents d’élèves et enseignants le demandaient depuis longtemps, cependant les emplois du temps et les classes étaient déjà constitués à cette date. Nous attendions ces heures plus tôt, puisque nous en avions réellement besoin comme nous l’avions envisagé avec vous, afin de les ventiler efficacement, selon notre projet d’établissement.

Recevoir ces heures les unes après les autres, à des périodes peu stratégiques d’un point de vue pédagogique et administratif, n’a permis que de colmater quelques brèches sans que l’ensemble de notre répartition soit parfaitement cohérent.
A l’heure où partout est prônée l’autonomie des établissements, cette incohérence des Dotations Horaires face aux prévisions d’effectifs d’élèves scandalise : en mai et juin, vos services, vous-mêmes, affichez et justifiez face aux équipes éducatives, les manques de moyens. Puis, en juillet et en août, les voici palliés, contre toute attente, sans être, bien sûr, à la hauteur des moyens dont les établissements ont réellement besoin, et avec des directives académiques précises de lignes de services d’enseignements où les répartir. Il n’y a pas de liberté de choix dans cette procédure.

Pour permettre aux établissements de répartir en réelle autonomie les heures d’enseignement qui permettront une pédagogie efficace visant la réussite de nos élèves, ces moyens horaires ne peuvent qu’être alloués en amont, et à la hauteur des réels besoins des établissements.

Enfin, nous n’avons pas oublié que, suite à l’entretien de mars 2011, réunissant professeurs, parents d’élèves et vous-mêmes, vous nous aviez assuré de votre vigilance pour limiter les difficultés d’organisation de la vie scolaire, et conserver un encadrement de grande qualité de nos élèves, et ce malgré la suppression d’un poste de CPE dans notre établissement. Les personnels de la Vie Scolaire ont certes su s’adapter avec dynamisme et efficacité à ce changement de situation. Mais nous attendons toujours au moins un demi-poste d’assistant d’éducation supplémentaire pour faciliter et consolider l’application de nos missions d’encadrement et de surveillance de nos élèves dans un collège en milieu semi-rural.

Vous souhaitant bonne réception de ce courrier, et vous assurant de l’extrême attention que nous portons au bon fonctionnement de notre établissement et de notre investissement pédagogique envers nos élèves, nous vous prions de recevoir, Monsieur l’Inspecteur d’Académie, et Monsieur l’Inspecteur d’Académie adjoint, l’expression de nos salutations les plus respectueuses.

Les enseignants du Collège Jean Rostand de Milly-la-Forêt


Documents joints

CLG E.Rostand - lettre à l'IA