Cadeau de rentrée, vous êtes tuteur désigné volontaire : que faire ?

lundi 12 septembre 2011
par  Secteur entrer dans le métier

 La formation bradée c’est non !

Le tutorat est l’un des pivots de la réforme de la formation maîtres qui a été condamnée par l’ensemble de la communauté scolaire. Il dénature complètement les fonctions de conseiller pédagogique.

1) Il sert à justifier l’éviction des IUFM comme acteurs de formation et la réduction de l’année de stage à un compagnonnage, le tuteur devenant le seul interlocuteur des stagiaires durant leur année de stage.

2) Il introduit un rapport hiérarchique qui biaise la relation de confiance entre le tuteur et le stagiaire : en effet, le tuteur, oeil de l’inspection, doit transmettre à celle-ci un rapport déterminant pour qu’elle fonde son avis décisif pour la titularisation.

3) Il n’y a aucun moyen dévolu sous forme de décharge de service pour offrir le cadre d’un réel accompagnement du stagiaire. Cela aboutit pour le tuteur comme pour le stagiaire à un alourdissement du temps de travail et dispense l’Administration de toute réflexion et de tout investissement pour permettre une vraie formation sur le temps de service.

  Collègues solidaires, oui, tuteurs non !

Preuve de l’échec de la réforme de la formation des enseignants, l’Administration a toutes les peines à trouver des tuteurs. Aux refus déjà exprimés à la rentrée 2010 s’ajoutent les refus de certains collègues qui avaient accepté cette tâche l’an dernier.

Au lieu de tirer les conséquences de cette situation, Ministre et Recteur font le choix de la stratégie du fait accompli : nombre de collègues découvrent qu’ils sont désignés tuteurs en prenant connaissance de leur service, alors même que certains avaient clairement refusé de l’être ou de le rester. Comme l’année dernière, des pressions s’exercent pour les contraindre à accepter. Pourtant le tutorat ne fait pas partie de nos obligations de service et reste sur la base du volontariat. On ne peut donc nous l’imposer.

Vous trouverez ci-dessous, si vous êtes confrontés à ce type d’abus, deux modèles de lettres, individuelle et collective.
Il s’agit de mettre un terme à la fuite en avant du Ministre et du Recteur qui, en spéculant sur la conscience professionnelle, comptent entériner cette réforme néfaste pour nos métiers et pour la jeunesse. La profession, d’une même voix, doit faire entendre son exigence d’une autre réforme, d’autres conditions de travail et d’exercice.

La lettre collective a pour but de soutenir les collègues ciblés par le Recteur et d’exprimer le refus global du dispositif de formation des enseignants stagiaires. La lettre individuelle s’adresse aux collègues désignés tuteurs. Ces deux courriers au Recteur sont complémentaires.

Nous vous conseillons d’associer les deux en les adaptant si nécessaire à la situation de chacun, et de les faire parvenir au Rectorat par la voie hiérarchique, c’est à dire par l’intermédiaire de votre chef d’établissement.

-* lettre individuelle de réponse au Recteur

-* lettre collective de réponse au Recteur

Pensez à nous faire parvenir les doubles de ces envois :
soit par mail : s3ver@snes.edu
soit par courrier : SNES Versailles : 3 rue Guy de Gouyon du Verger 94112 ARCUEIL Cedex

 Exiger une vraie formation

Nous relaierons le refus qui continue à être massif face à cette réforme.

Nos actions contre le dispositif de formation et d’entrée en fonction des enseignants, comme celle sur le refus d’être tuteur, ont toutes le même but :

- pour les stagiaires : obtenir une décharge de service conséquente pour qu’ils enseignent dans un nombre limité de classes (le mandat du SNES : 6h de cours pour les stagiaires certifiés, 5h pour les agrégés) et dégager ainsi du temps pour qu’ils bénéficient d’une réelle formation professionnelle.

- pour les tuteurs : une réelle reconnaissance de leur mission, une réelle décharge de cours.


Documents joints

lettre collective Recteur
lettre individuelle Recteur