Hauts de Seine : CTPD Moyens de surveillance 2010-2011 : dotation en baisse, précarité en hausse !

mercredi 30 juin 2010
par  Snes S2 Hauts de Seine

Le CTPD consacré à l’Assistance Educative dans les établissements des Hauts de Seine en 2010-2011 s’est tenu le 17 juin 2010.
Il a examiné les moyens qui seront consacrés à la surveillance (Assistants d’Education) et à l’Accompagnement Educatif (Assistants Pédagogiques) à compter de la rentrée prochaine.
Avec une dotation en baisse sensible (45 Equivalents Temps Plein d’AED en moins !) et des effectifs élèves prévus officiellement en hausse notamment en collèges, comment l’Inspecteur d’Académie fait-il, sachant qu’il lui faut en outre doter les nouveaux collèges ainsi que les internats qui ouvrent à la rentrée ?

Eh bien, il prévoit de baisser le taux d’encadrement en surveillants dans 1 collège sur 3 et dans 1 lycée sur 4 - et sans doute davantage une fois les effectifs réels connus à la rentrée.
Les collèges cumuleront donc les conséquences du budget 2010 dans toutes leurs dimensions : baisse du H/E pédagogique dans 50% d’entre eux, classes surchargées, suppressions de postes d’enseignants et.... réduction des moyens de surveillance à la Vie Scolaire : situation explosive en vue !

Autre levier de gestion de la pénurie : recourir à une proportion croissante de personnels encore plus précaires et corvéables pour encore moins cher.
Un Assistant d’Education est payé au SMIC pour 35h, avec un contrat de 3 ans maximum, renouvelable 2 fois - en pratique, les contrats sont souvent d’un an. Un AED peut être embauché à mi-temps, c’est notamment le cas de tous les Assistants Pédagogiques : ils sont donc payés 1/2 SMIC, pour 17,5 heures par semaine.
Pour mémoire, 1/2 SMIC, soit 671,90 euros brut, c’est moins que le seuil officiel de pauvreté (910 euros par mois pour une personne en 2010). L’Etat fait donc tourner les Vies Scolaires des collèges et des lycées avec des « travailleurs pauvres »....

Mais il y a encore moins cher et encore plus flexible que les AED : les Contrats Uniques d’Insertion (CUI) rémunérés 1/2 SMIC pour 20h hebdomadaires, embauchés sans condition de diplôme, pour 6 mois renouvelables quatre fois maximum, parmi les chômeurs de longue durée en grande difficulté sociale.
Les CUI, Médiateurs de la Réussite Scolaire ou autres, représentent déjà grosso modo un quart des moyens en personnel de la Vie Scolaire dans le 92.
Pour aller plus loin, l’IA annonce que pour les Classes-Relais, où les enseignants sont épaulés par un AED, les chefs d’établissement pourront désormais recruter des CUI en substitution des AED.... Gageons que les élèves de Classe Relais, pas dupes, comprendront vite le « message » : « Que les chômeurs (actuels) encadrent les (futurs) chômeurs ! ». Est-ce ainsi que le service public assume ses responsabilités à l’égard d’ élèves pour lesquels la classe relais représente une chance de ne pas décrocher ?

D’autre part, l’IA réduit le nombre d’AVSi réservés à l’accompagnement des élèves handicapés : certes, tous n’avaient pas été utilisés cette année, mais si les besoins venaient à augmenter, il faudrait désormais recruter.... en CUI !

Les représentants FSU ont dénoncé cette fuite en avant, désastreuse pour les personnels, mais aussi inefficace pour le fonctionnement de la Vie Scolaire : plus les « statuts » sont précaires, plus le turn over est important, comme l’administration le reconnaît elle-même. Une part significative des supports budgétaires affichés est donc en réalité vacante du fait de cette rotation permanente (12% des supports pour les Médiateurs de la Réussite par exemple). Et un surveillant stable, qui connaît les élèves, sera en mesure de fournir un travail qualitativement plus riche et ô combien plus efficace....

Pendant que la réduction des moyens et la gestion comptable étranglent la Vie Scolaire, le Ministre lance des expérimentations autoritaires et grosses de dangers puisqu’elles ont vocation à être généralisées :

  • « sport l’après-midi » au collège Guy Môquet à Gennevilliers et au collège Jean Jaurès à Levallois
  • classement « CLAIR » au Collège des Petits Ponts à Clamart et au Collège République de Nanterre
  • policier dans le Collège des Petits Ponts à Clamart et le Lycée Jean Jaurès à Chatenay

Lors du GT puis du CTPD, les représentants FSU ont interpellé l’IA sur ces mesures, protesté contre l’opacité et le fait accompli, exigé un vote en CA dans les établissements visés, (voir en pièce jointe la déclaration préalable FSU).
Ils ont aussi demandé un bilan de l’Accompagnement Educatif : l’IA reconnaît qu’il n’y en a pas, alors que des sommes importantes y sont consacrées (bien plus que pour l’UNSS par exemple...) mais il indique qu’il faut s’attendre à une forte réduction des moyens pour l’aide aux devoirs dès la rentrée 2010...

En s’appuyant sur les informations transmises par les syndiqués sur les pbs de surveillance, les représentants FSU sont intervenus chaque fois que le taux d’encadrement était en baisse. Ils ont pu faire abonder la dotation de certains établissements dont la situation justifiait particulièrement un complément de dotation, mais on est loin du compte !

Il est essentiel qu’au niveau des CA, la vigilance s’exerce en commun avec les représentants des parents.
Chiffrons les besoins en personnels pour un bon fonctionnement de la Vie Scolaire. Mettons à l’ordre du jour le contenu des contrats des AED et AP pour en faire allonger la durée et préciser les tâches de façon limitative. Refusons toute aggravation de la précarité, en particulier la substitution de CUI aux AED et aux AVSi.


Documents joints

Déclaration préalable des représentants FSU au (…)