lettre des COPsy d’Elancourt et Rambouillet (78)

jeudi 18 février 2010
par  Snes S2 Yvelines

 Aux personnels de l’Education Nationale, aux parents d’élèves, aux élèves, aux étudiants et aux adultes

Dans un contexte de plus en plus inquiétant de remise en cause des fondements de notre métier de conseillers d’orientation- psychologues, nous souhaitons vous alerter sur la dégradation alarmante de nos conditions d’exercice.
Le Président de la République a annoncé la création d’un « véritable » service public de l’orientation censé rendre effectif un droit à l’erreur et à une orientation choisie et non subie. Or ce service existe déjà et subit de drastiques suppressions de postes et de moyens :

  • depuis 2006, seulement 1 conseiller d’orientation - psychologue sur 6 est remplacé.
  • depuis 2007, seulement 50 postes sont ouverts au concours chaque année. (cf. tableau)
2002 2004 2006
postes au concours 287 150 55
  • dans certaines académies, le taux de contractuels atteint 30%. (CIO d’Elancourt : 4.5 contractuels sur 13 postes, CIO de Rambouillet : 2.5 contractuels sur 8 postes)

     Les conseillers d’orientation psychologues et le réseau des CIO sont totalement absents de ce projet.

    Alors qui pour les remplacer ?

  • Les enseignants dont les missions actuelles devraient s’alourdir du suivi et du conseil en orientation en plus de l’évaluation : positionnement délicat et difficilement tenable.
  • De nouveaux personnels polyvalents censés assurer à la fois les missions des conseillers principaux d’éducation, des conseillers d’orientation psychologues, voire de l’assistante sociale. Des expérimentations dans ce sens sont en cours dans l’académie de Créteil.
  • La plateforme téléphonique et multimédia où seraient mélangés différents « opérateurs » sans possibilité de les distinguer.
  • Des organismes privés ou des associations dont les intervenants n’auront pas la qualification de psychologue, soumis à des contrats dont le renouvellement dépendra de l’atteinte d’objectifs chiffrés. Parlera-t-on encore de conseil ? Au-delà du problème de la compétence professionnelle, car tout un chacun ne peut s’improviser « conseiller », quelles garanties d’objectivité auront les familles ? Quelles connaissances ces intervenants auront-ils de l’école, des élèves et de leur évolution ?

    Que deviendront les conseillers d’orientation - psychologues ?

    Leur statut et leur existence sont menacés. On attend d’eux désormais qu’ils fassent l’accueil des adultes et des jeunes sortis de l’école sans diplôme, sur des plateformes régionales multiservices du type de pôle emploi, et animent des stands dans les salons d’informations.
    Ils ne pourront donc plus assurer un travail régulier dans les établissements.

    Et les CIO dans tout cela ?

    Ils seront dilués progressivement dans ces services régionaux. Aujourd’hui, des fusions et des suppressions de CIO sont annoncés dans les académies. Les CIO d’Etat sont asphyxiés financièrement.
    Pour un jeune, l’orientation est bien plus complexe qu’un simple accès à l’information. Elle prend en compte la construction de son identité, la formation de sa personnalité, l’origine sociale, la confiance en ses capacités, le sens qu’il donne à ses études et la compréhension de ses enjeux d’avenir, l’évolution des métiers et des formations.
    C’est pour toutes ces raisons que les co-psy sont des psychologues, avec une formation pluridisciplinaire de haut niveau.

    Ne les laissons pas mettre en place cette réforme de l’orientation !
    Continuons à demander des conseillers d’orientation- psychologues plus nombreux, pour l’avenir des jeunes !

    Le collectif des conseillers d’orientation- psychologues des CIO d’Elancourt et de Rambouillet