Communiqué du SNES sur l’agression du 23 septembre 2009 au lycée René Cassin de Gonesse

lundi 28 septembre 2009
par  Snes S2 Val d’Oise

« La commune de Gonesse a été l’objet ces derniers jours d’une attention médiatique particulière. Les actes de racket dont ont été victimes à l’extérieur de l’établissement certains élèves du lycée René Cassin sont une chose. Le jet de bombe lacrymogène dont une enseignante de l’établissement a été victime alors qu’elle faisait cours en est une autre.

Le SNES apporte son soutien à la collègue et à ses élèves et considère que cette agression doit faire l’objet d’une sanction en rapport avec la gravité des faits.

Par ailleurs, ces événements ne doivent pas masquer la réalité : le lycée René Cassin est un établissement où les enseignants et les élèves travaillent pour que le plus grand nombre soit reçu au baccalauréat et puisse trouver, une fois cet examen obtenu, une voie de formation conforme aux besoins et aux attentes de chaque jeune. Malgré un contexte difficile, dû en particulier à la nécessité d’accueillir un nombre très important de redoublants de Terminale que d’autres établissements n’ont pas pu ou voulu accepter, les équipes pédagogiques accomplissent chaque jour leur travail et mènent à bien leurs projets. Ni les enseignants ni les élèves du lycée René Cassin de Gonesse n’ont mérité d’être stigmatisés.

Derrière le battage médiatique qui a lieu depuis quelques jours se profile en outre la volonté du Gouvernement de légitimer une politique d’intervention policière dans les établissements scolaires qui n’est pas acceptable. Ces mesures sécuritaires font peu de cas des causes réelles de la violence qui s’exprime sous diverses formes dans les banlieues les plus défavorisées. Elle sont pourtant très souvent la conséquence de la violence sociale que subissent les élèves et leurs familles au travers du chômage ou de l’absence de perspective d’avenir dans un contexte où l’offre de formation se réduit pour la majorité tandis que des lycées d’élite concentrent les moyens et les options. Cela est encore accentué par les suppressions de postes dont l’Éducation Nationale est victime depuis plusieurs années et qui réduit toujours plus le nombre d’adultes dans les établissements. A cela s’ajoute une déréglementation qui, au travers notamment de l’assouplissement de la carte scolaire et les contrats d’objectifs, menace le caractère national des programmes, des examens et des diplômes.

C’est pourquoi le SNES condamne fermement l’instrumentalisation d’un acte isolé dont les personnels et les élèves du lycée René Cassin sont les premières victimes. »

Arcueil, le 28 septembre 2009

Pour la section académique du SNES Versailles : Marie-Damienne Odent / Michel Vialle

Pour la section départementale du SNES 95 : David Rafroidi / François Martin