Le communiqué de presse de la FSU 91 sur la rentrée en Essonne

Un bilan catastrophique !
vendredi 25 septembre 2009
par  Snes S2 Essonne

Si le short fait la « une » des médias en ce qui concerne l’Education en Essonne, force est de constater que les lycéens ne sont pas les seuls à être vêtus un peu court : c’est toute l’Education Nationale qui est déshabillée par la politique du gouvernement. Grâce à une enquête de rentrée faite à partir de nos sections locales, nous pouvons faire un premier bilan de rentrée assez exhaustif sur le département. Il tempère assez sérieusement l’optimisme affiché du ministre.

 Dans les écoles

En maternelle et élémentaire, c’est une rentrée tendue marquée par une détérioration des conditions de fonctionnement des écoles et une nette dégradation des conditions d’exercice des enseignants. Si nous nous félicitons des 22 ouvertures de classes enfin opérées lors du CTPD de rentrée dont plusieurs obtenues grâce aux mobilisations des collègues, parents et représentants SNUipp-FSU, nous dénonçons nombre de situations alarmantes, notamment concernant nos élèves les plus jeunes (des petites sections continuent de « fonctionner » à plus de 30 élèves !) mais aussi les plus fragiles : 45 élèves en situation de handicap nous ont d’ores et déjà été signalés comme n’ayant pas d’auxiliaire de vie scolaire pour les accompagner. La suppression de 38 postes d’enseignants spécialisés de RASED (réseau d’aide….) et la « sédentarisation » de 38 autres ont littéralement fait éclater ce dispositif : tout est à reconstruire, les moyens en moins. Sur la circonscription d’Orsay , une enseignante spécialisée (maître G) se retrouve avec un secteur de 54 écoles à couvrir ! Par ailleurs, 450 enseignants des écoles n’ont connu que le 28 août leur lieu d’affectation, et une majorité d’entre eux, souvent jeunes, voire débutants dans le métier, se voit attribuer des postes de remplaçants ou des postes spécialisés dans les classes d’intégration scolaire.

 Dans le second degré

des cours non assurés...

La question des blocs horaires non pourvus ou des compléments de service non assurés est importante dans le département. Ainsi, au collège de Guigneville, à la rentrée, 6h d’espagnol n’étaient pas assurées, 13h en techno, 4h en musique, 6 à 8 heures en histoire-géo, 9h en EPS et 2 postes d’atelier en SEGPA n’étaient pas pourvus. La liste des établissements se trouvant dans des situations similaires – blocs horaires non pourvus - est longue : lycées Pagnol à Athis, Marie Laurencin à Mennecy, Corot à Savigny, collèges Delacroix à Draveil, Jean Lurçat à Ris-Orangis, Mermoz à Savigny-sur-Orge... Plus d’un tiers des établissements du département connaissent au moins le cas d’une classe ayant un cours non assuré.

De plus, dans le département, des collègues absents – longue maladie, congés maternité prévus de longue date – ne sont toujours pas remplacés, ce qui nous laisse penser que la suite de l’année scolaire, en terme de remplacement, sera chaotique : c’est le cas à Corbeil – collège La Nacelle, collège Chantemerle - , à Étampes – collège Marie Curie – , à Epinay sur Orge – collège André Maurois... Certaines disciplines, et non des moindres, ne comportent plus de titulaires sur zones de remplacement : maths, philo, lettres classiques. Plus aucun CPE TZR n’est disponible.

... des effectifs pléthoriques.

Nous constatons aussi que la question des effectifs se pose de façon de plus en plus aiguë dans les établissements : ainsi, après les difficultés d’affectation à Corot au mois de juillet, qui se poursuivent d’ailleurs à ce jour, la question des effectifs en seconde est prégnante(6 secondes comptent plus de 35 élèves). Une distribution de tracts à ce propos avec invitation de la presse a été organisée. Toujours sur la question des effectifs, le lycée d’Étampes a aussi posé un préavis de grève pour le lundi 14 septembre. La grève a eu lieu, suivie à 75%, elle sera reconduite le mardi 22 septembre. La question des effectifs se pose aussi pour les collèges, notamment de l’Education prioritaire : il n’est pas rare qu’un niveau soit très chargé, avec des classes aux alentours de 28 – 30 élèves. Cela concerne parfois plusieurs niveaux. Ceci dit, il faut dire qu’aucun établissement ne voit des effectifs pléthoriques dans tous ses niveaux de classe. Souvent, il s’agit, pour les collèges, d’un, voire deux niveaux, et pour les lycées, du niveau de seconde.

Il semble que la question des effectifs ait plusieurs origines : dérogation à la carte scolaire (La Tuilerie, Saint Germain-lès-Corbeil) – mais à la marge semble-t-il – mais surtout des prévisions d’effectifs irréalistes, ce qu’avaient déjà pointé les sections locales lors de la phase de préparation de rentrée. Trop de classes ont été fermées, trop de postes supprimés, ce qui entraîne les tensions actuelles. La politique gouvernementale a donc bien de réelles conséquences sur le terrain, qui vont se faire sentir toute l’année, à travers la question du remplacement.

Des conditions de travail qui se dégradent :
Multiplication des affectations sur plusieurs – jusqu’à trois – établissements différents, que ce soit pour des compléments de service, ou que cela concerne les TZR.

La question des élèves handicapés à Briis-sous-Forges.
Au collège de Briis-sous-Forges, 4 élèves handicapés ont été intégrés aux classes, sans que les moyens adéquats soient dévolus à l’établissement (AVS-i). Seule une information a été délivrée aux collègues. Ils devraient être reçus bientôt par l’Inspection – ils ont en tous cas demandé une audience.

Face à ces situations, enseignants, parents et lycéens réagissent localement en exigeant les moyens nécessaires pour la réussite de tous les élèves. La FSU et ses syndicats appuient ces mobilisations et exigent que l’Education Nationale soit considérée comme une priorité d’investissement pour les années à venir,

Elisabeth Fauvel, Isabelle Bordet, secrétaires départementales du SNUipp

Jean-Baptiste Hutasse, Nicolas Morvan, secrétaires départementaux du SNES

Alain Goiny, secrétaire départemental de la FSU