RENCONTRE SNES –IPR EVS LE VENDREDI 15 MAI 2009

jeudi 4 juin 2009
par  Secteur CPE

Comme chaque année, les représentants CPE du SNES ont rencontré les IPR EVS (établissements et Vie scolaire) pour aborder plusieurs sujets qui touchent aux conditions de travail, au métier (inspection et formation continue) et à l’actualité (médiateurs de la réussite scolaire).

Etaient présents pour le SNES-FSU :

Patrick BADER, Amandine BELISARDI et Mohammed FARES, élus C.P.E.

Pour les IPR EVS :

Didier DELERIS et Luc CASSAYRE

Ordre du jour :

1. Les situations particulières de C.P.E. sur l’Académie de Versailles suivies par les élus du S.N.E.S.

2. Les modalités d’inspection des collègues C.P.E. par les IPR EVS

3. La formation continue des CPE dans l’Académie de Versailles

4. Le point sur les médiateurs de la réussite dans l’Académie.

I – L’accompagnement des collègues C.P.E en difficulté : le point sur quelques situations particulières :

• les élus du SNES mettent en avant des situations de collègues qui nécessitent la visite et l’accompagnement de l’IPR de secteur.

Par ailleurs, au travers des cas abordés dans le groupe de travail des requêtes en notation, nous évoquons la situation des collègues CPE en poste en collège et souvent en zone difficile, qui sont confrontés à une surcharge de travail notamment du fait de la gestion des Assistants d’Education et qui se retrouvent en difficulté par rapport aux contraintes particulières liées à ce type d’établissement scolaire.

M.CASSAYRE rappelle qu’un équivalent de CAPA pour les Assistants d’Education a été mise en place dans l’Académie et peut être saisie en cas de dysfonctionnement de l’un de ces personnels. Il précise également que les responsabilités des CPE sont avant tout de poser un cadre de fonctionnement clair (fiches de poste, grille horaire, livret d’accueil) et de veiller à son respect.

Nous soulignons plus largement les conditions d’exercice du métier de C.P.E. en Lycée Professionnel qui requiert des projets particuliers compte tenu du parcours des élèves de LP. Et de leur absence de motivation.

II – Les modalités d’inspection des C.P.E. :

Nous rappellons l’entrevue de l’an dernier avec les IPR avec la proposition par le SNES du texte du Doyen de l’IGEN M. LE GOFF pouvant servir de support ou de trame à l’inspection des CPE.

M. CASSAYRE précise que le travail des IPR pour élaborer un texte de référence commun a pris du retard. Il ajoute que dans le texte de M. LE GOFF une dimension essentielle du métier de CPE est absente, il s’agite de la « direction » de l’équipe Vie Scolaire. Ce texte de référence une fois élaboré et validé pourrait servir effectivement de guide pour l’inspection des CPE à la fois pour les IPR comme document de base et pour les personnels concernés.

M. CASSAYRE rappelle et insiste sur le fait que l’inspection ne consiste pas en une manœuvre diligentée par le chef d’établissement et qui vise à « descendre » un CPE, mais que l’inspection d’un CPE est réalisée dans trois cas : dans le cadre du Plan d’Inspection, de l’accompagnement des personnels, et dans le cadre d’un arbitrage an cas de saisie sur un dysfonctionnement.

Concernant le Projet Vie Scolaire, M. DELERIS précise qu’il est intégré au Projet d’Etablissement et qu’il ne doit pas être vu au travers de l’action seule du CPE même si il en est un acteur central, mais plus largement dans le cadre du fonctionnement de l’établissement.

Le SNES insiste sur le fait que l’on ne peut pas rendre responsable le seul CPE de l’absence de projet Vie Scolaire et que d’autres acteurs interviennent et en participent.

M. DELERIS rappelle que le projet Vie scolaire doit être vu comme une composante du projet d’établissement et que par conséquent l’idée du PVS est de permettre au CPE de prendre du recul et d’avoir un regard global sur la prise ne charge des élèves dans l’établissement. Il est important que les CPE ne soient pas que dans la gestion de l’urgence et du quotidien mais qu’ils puissent aussi réfléchir et conceptualiser leurs pratiques professionnelles. Il s’agit également à travers le PVS d’amener les enseignants à regarder autrement la fonction de CPE et d’éviter de cloisonner les domaines d’intervention.

Le SNES formule une réserve quant à l’écueil du formalisme comme seule finalité et s’interroge sur le positionnement fonctionnel du CPE.
Les IPR insistent sur le fait que le PVS doit servir de levier pour mettre en place une synergie dans la résolution des problèmes d’un établissement en permettant de mieux identifier les indicateurs et de mieux connaître les missions de chacun (par exemple en travaillant à partir du règlement intérieur). Il peut ainsi déboucher sur la réécriture des protocoles qui impliquent tous les personnels (l’exclusion, la retenue). Les professeurs se retrouvent souvent démunis parce que sans formation face à la gestion de ces outils et il est important de pouvoir les aider à gérer ces procédures dans le cadre de dysfonctionnements majeurs observés.

Le SNES déplore que ces aspects du métier d’enseignant ne soient que rarement ou de manière insuffisante abordés dans le cadre de la formation des enseignants stagiaires alors qu’ils constituent ensuite un dimension importante de leur métier au quotidien et ont des effets directs sur le fonctionnement et la vie dans un établissement scolaire.

Le SNES revient sur les points d’accord concernant les modalités de l’inspection des CPE :

• Pas d’exigence de formalisation

• Le PVS comme un volet dans le Projet d’Etablissement

• Pas d’obligation de « résultat » sur ce projet.

Les IPR insistent sur la notion de PVS comme levier à la fois dans la réflexion sur le travail du CPE et pour favoriser l’implication des enseignants.

Le SNES rappelle la difficulté pour les collègues CPE en collège de prendre ce temps de la réflexion et de l’élaboration de projet compte tenu des difficultés particulières liées à l’exercice du métier en collège avec des exigences très fortes sur la Vie Scolaire.
Les IPR avancent la nécessité néanmoins de cette réflexion et d’un temps de concertation commun aux CPE lorsqu’ils sont plusieurs dans un afin de mener une politique cohérente au delà de l’organisation et de la répartition des tâches dans l’établissement.

Le SNES insiste sur le respect de la professionnalité du collègue dans le cadre d’une inspection et la prise en compte des choix effectués par le collègue en fonction des particularités et du contexte de l’établissement.

M.DELERIS évoque l’entrée par la « matière Vie Scolaire » et non par la personne en se basant sur l’observation de ce qui se passe.
Il évoque également que le dispositif de l’accompagnement éducatif peut être un élément qui amène une réflexion commune sur la prise en charge globale de l’élève et que le lien entre cet accompagnement et la classe est trop souvent défaillant, qu’il nécessite un réflexion commune entre le CPE et le chef d’établissement.

III – La formation continue des CPE :

Les questions des élus du SNES concernent tout d’abord la pérennité des réseaux CPE et ensuite la réflexion des IPR sur ce point.

Les IPR s’appuient sur deux constats :

  • les réunions de réseau CPE regroupent environ 350 CPE sur l’académie alors qu’il y a environ 1050 CPE : un très grand nombre de CPE n’y participent donc pas. L’objectif est de les rendre accessible à tous les CPE.
  • Le contenu des réunions n’est pas diffusé à tous les CPE alors qu’il peut être intéressant pour tous.

C’est pourquoi il a été décidé de modifier l’organisation des réseaux pour l’an prochain. Ce seront des réunions par bassin sur convocation officielle (4 demi journées de formation à public désigné sans inscription au PAF). Les thématiques de réflexion et de travail seront définies sur proposition des IPR en liaison avec les animateurs de bassin (1 par bassin) et seront organisées selon des modalités variées (conférences, groupes de travail) avec ou non la présence de l’IPR.
Le SNES met en avant la baisse du nombre de demi journées de formation de 8 à 4 par an.

M. CASSAYRE explique qu’il n’est pas toujours facile de libérer les personnels de leur établissement pour participer à des formations et que le nombre important de demi journées ne permettait pas de participer aux autres stages proposés au PAF ce qui devrait le rendre possible avec ce nouveau dispositif.

Le SNES s’inquiète de la nouvelle forme de ce dispositif à deux titres : d’une part ne reposant plus sur la base du volontariat il ne sera plus investit de la même manière par les collègues, ce caractère « contraignant » étant en contradiction avec la démarche initiale des réseaux, d’autre part les CPE risquent de perdre en liberté et en autonomie dans la forme que peut prendre le travail en réseau (thèmes de travail « imposés », pression institutionnelle renforcée).

M. DELERIS rappelle l’existence de ce lien et les devoirs qui en découlent. Le grief principal fait aux réseaux CPE actuels est l’incapacité pour les IPR de savoir ce qui ce travaille véritablement et la trop faible mutualisation des productions en réseau. L’objectif est de faire en sorte que les réseaux deviennent de véritables lieux de formation en touchant tous les CPE et en permettant un meilleure mutualisation des ressources (élaboration de travaux communs).

Le SNES rappelle que les travaux en réseau sont mis en ligne via les sites internet des différents réseaux et sont donc tout à fait accessibles et consultables.

Les IPR insistent sur le besoin de mettre en place des lieux de formation pour faire se rencontrer et se connaître tous les CPE dans les bassins et leur permettre de travailler ensemble à l’élaboration d’outils communs en concertation avec leurs IPR.

IV – Les médiateurs de la réussite scolaire :

Le SNES précise qu’il est conscient que ce dossier revêt un aspect politique très fort et qu’il est chargé de contraintes pour les IPR tenus d’y apporter une réponse rapide. La création de ces médiateurs est présentée comme une réponse aux besoins dans les établissements scolaires face aux problèmes de l’absentéisme mais ne correspond pas à la réponse que le SNES préconise (création d’emplois précaires pour répondre à une demande de traitement social du chômage / insuffisance du nombre de CPE et d’AS dans les établissements scolaires). Les élus SNES demandent des précisions sur l’emploi de ces médiateurs dans l’Académie de Versailles.

M. DELERIS avance le chiffre de 300 embauches de médiateurs dans l’académie de Versailles depuis début mai dans le respect de la légalité (vote au préalable et accord du CA des établissements), et selon des critères statistiques en concertation avec les Inspections Académiques (146 établissements les plus touchés par l’absentéisme). Ces recrutements sont établis pour 1 an dans un premier temps avec possibilité de prolongement du contrat ( jusqu’à fin 2010).
Les missions demandées aux médiateurs s’appuient sur la fiche de poste élaborée pour ces emplois dans la circulaire ministérielle. Le Recteur de l’Académie de Versailles a sollicité les IPR EVS afin d’établir un plan de formation selon calendrier suivant :

• Une première journée d’accueil dans les 4 départements les 20 et 23 mars 2009 : accueil des 140 médiateurs recrutés

• Une 2nde vague d’accueil le jeudi 28 mai 2009

• Une 3ème vague d’accueil à la rentrée de septembre 2009.

Cette formation s’organise selon 3 modules :

• Un 1er module d’adaptation à l’emploi : une équipe d’intervention a été mise en place dans chaque département composée de professionnels (Chefs d’établissement, CPE, Médecins Conseil, Assistantes Sociales). L’idée étant de faire intervenir des personnels qui travaillent déjà sur la question de l’absentéisme afin de cadrer le travail des médiateurs face à ce qui existe déjà, de leur permettre de mieux intégrer les équipes et de veiller au respect des missions respectives des personnels en place.

• Deux journées de formation à suivre après cette présentation les 2 et 3 juin 2009 : le 2 juin la présentation par le CAAEE des aspects psychologiques dans la relation avec les adolescents, et le 3 juin la remontée de ce qui se passe sur le terrain, le travail avec les partenariats et l’entrée dans la formation qualifiante.

• Un dernier module de formation de 3 jours en novembre 2009 : retour sur les expériences, approfondissement des notions.
Bilan des 1ères journées de formation plutôt positif avec des personnes recrutés selon le respect de la mixité à tous les niveaux : entre 30 et 45 ans, avec des expériences professionnelles variées et un niveau de réflexion assez important.

M. DELERIS insiste sur le fait que le rôle des médiateurs est d’apporter une aide à l’action déjà existante dans les établissements scolaires au niveau du suivi des absences et de l’assiduité. Ce travail consiste en une chaîne de tâches sous la responsabilité des CPE qui ont toutes leur importance et dans laquelle les médiateurs peuvent intervenir (notamment dans la saisie des absences, la présence à la grille..).
Le SNES met en évidence les « détournements » constatés dans un certain nombre d’établissements afin de donner aux médiateurs des tâches pures de surveillance.

M. DELERIS précise qu’aucun dysfonctionnement majeur ne lui a été signalé pour le moment.

Le SNES met en avant la difficulté au quotidien pour les CPE de faire la distinction entre les médiateurs vie scolaire et les autres personnels de vie scolaire. M. DELERIS insiste sur le fait que ces médiateurs sont en effet un moyen supplémentaire pour la vie scolaire mais principalement sur certains aspects de l’absentéisme.