Lundi 7 avril : réunion du Conseil Départemental de l’Education Nationale

samedi 26 avril 2008
par  Snes S2 Val d’Oise

Le CDEN s’est réuni pour la première fois depuis le changement de majorité départementale en présence en particulier - outre le Préfet et l’Inspectrice d’Académie - du Président du Conseil Général Didier Arnal, de son vice-Président chargé des affaires scolaires Gérard Sébaoun et le Dominique Gillot 1ère vice-Présidente.

Le CDEN s’est déroulé dans une ambiance plutôt tendue. Le SNU-ipp avait appelé les enseignants du 1er degré à manifester devant la préfecture pour dénoncer la mise en oeuvre de nouveaux programmes dont le seul objectif semble de créer une véritable sélection des élèves dès le primaire. Par ailleurs dans le second degré la mobilisation s’amplifie et les lycéens commencent à bloquer certains établissements du département.

Les représentants des communes – en particulier M. Becquet – ont dénoncé l’attitude de l’Inspection d’Académie. L’IA, en effet, a donné des instructions aux directrices et directeurs d’école pour que le rattrapage scolaire pendant les vacances soit mis en place en élémentaires dès les vacances de printemps. Mais elle a omis de prévenir les maires qui sont responsables des locaux...

Le Président et les vice-Présidents du Conseil Général, ainsi que Mme Jaouen qui représente le Conseil Régional ont dénoncé la politique gouvernementale de suppression de postes qui vise à faire des économies budgétaire au détriment de la qualité du service public d’Éducation Nationale et de l’égalité d’accès de tous les élèves aux différentes offres et options de formation.

La FSU et le FCPE ont demandé aux représentants de l’État de préciser la répartition des moyens que le Recteur de l’académie de Versailles prétend avoir alloué au Val d’Oise alors même que le département perd 219 postes. Nous avons demandé à l’IA de nous indiquer quel est le montant des réserves d’ajustement qu’elle a conservé pour les collèges et les lycées. A toutes ces questions il n’a été fourni aucune réponse. Les nouveau logiciels sont compliqués à utiliser, les nouveaux modes de calcul dont le Val d’Oise fait usage depuis cette année sont complexes et les chiffres ne sont pas encore stabilisés. Comment d’étonner que l’IA ne sache pas compter alors même que le Ministre ne maîtrise pas la règle de trois...

Plus que jamais il conviendra de rester mobilisés. Il ne faudra pas hésiter à demander audience à l’IA pour tenter d’obtenir des rallonges de moyens qui doivent bien exister quelque part puisque le Recteur nous a dit qu’il reprenait des moyens aux autres départements de l’académie pour donner plus au Val d’Oise.

Ci-dessous la déclaration liminaire de la FSU et de la FCPE :

Lors de ce Conseil Départemental de l’Education Nationale, nous devons examiner la préparation de la rentrée 2008 et donner un avis. Habituellement les annonces de carte scolaire ont lieu en janvier. Cette année elles ont été repoussées après les élections municipales car les limites du budget 2008 aboutissent à une carte scolaire particulièrement tendue avec 11200 postes supprimés au niveau national.

Dans le Val d’Oise, la dotation de 25 postes dans le premier degré (pour plus de 850 élèves supplémentaires attendus à la rentrée 2008) ne permettra pas de répondre aux demandes les plus urgentes. Pour mémoire notre département a perdu 26 postes à la rentrée 2007 et s’est vu dans l’obligation de recruter plus de 80 listes complémentaires en cours d’année pour faire face notamment aux remplacements des postes vacants. Au sein d’une académie sous dotée et qui reste classée avant dernière en terme d’encadrement au niveau national, les spécificités du Val d’Oise ne sont pas suffisamment prises en compte.

Dans ces conditions, il n’est pas possible de répondre aux besoins des écoles et des établissements. Les choix opérés dans notre département se font au détriment d’autres priorités et souvent par redéploiement des moyens. Ainsi la scolarisation des tout-petits est de plus en plus remise en cause. Les données fournies ces dernières années par l’administration laissent apparaître une baisse régulière des effectifs du préélémentaire qui s’explique principalement par la non scolarisation des enfants de 2 à 3 ans. Ce contexte très particulier conjugué avec des initiatives dans certains secteurs du département où la maternelle est considérée comme une variable d’ajustement notamment en terme de remplacement nous amène à estimer que l’école maternelle est véritablement en danger.

De même l’ambition de scolariser les élèves en situation de handicap ne peut pas reposer uniquement sur la bonne volonté des enseignants et sur l’investissement des équipes. L’éducation nationale doit se donner les moyens d’assurer la compensation du handicap et cela passe par un accompagnement de ces élèves par des personnels statutaires et pérennes. Il est également indispensable d’assurer une formation spécifique et un accompagnement des enseignants.

Dans le Second Degré : la préparation de rentrée se fait sur fond de précarisation des fonctions et d’attaques massives contre les statuts des personnels. Aujourd’hui de plus en plus de collègues sont concernés. Demain, la déréglementation sera le lot de tous. L’académie perd 947 postes toutes reprises de moyens confondus. Les heures supplémentaires explosent au détriment de l’emploi public et du nombre d’adultes présents dans les établissements scolaires. Leur taux moyen atteindra près de 12 % dans les lycées et près de 8% dans les collèges. Dans le Val d’Oise, le Recteur est venu nous annoncer une aide sans précédent : résultat, il y a 219 suppressions de postes cette année dans le secondaire, qui s’ajoutent aux reprises de moyens des années précédentes. En outre, nous attendons toujours le connaître le montant des réserves départementales.

A cela s’ajoute la mise en œuvre du socle commun qui risque bien de réduire au strict minimum les apprentissages pour les élèves en difficultés et dans les quartiers défavorisés. Dans les lycées, on supprime de plus en plus d’options. Dans les lycées professionnels on supprime les BEP au profit des Bacs PRO en trois ans.
Les suppressions de postes de personnels administratifs continuent dans les services du Rectorat et des IA. Un poste d’ Assistante Sociale a été supprimé par département et conduit à des secteurs de travail beaucoup plus chargé (8400 personnels par AS).

Tous ces projets s’inscrivent dans la « révision générale des politiques publiques » dont l’objectif affiché est la généralisation du non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite – 35 000 postes supprimés et 500 millions d’euros d’économies la première année – ce sont les grandes politiques d’intervention économique et sociale qui vont, cette fois-ci, être « revisitées ».

« gestion rigoureuse » non. Il faut dire « rigueur » Il va falloir économiser ! Six à sept milliards d’euros. Ceux qui font un rapprochement avec les cadeaux fiscaux sont de mauvaise foi !

Dans le même temps, nous constatons et nous déplorons :

  • Les projets de réforme élaborés sans aucune consultation des partenaires de l’école pour tenter de justifier les économies faites au détriment des élèves.
  • La décision unilatérale du ministre de supprimer 2 heures de classe pour les élèves du primaire et la réorganisation des services des instituteurs et professeurs d’écoles qui mène à l’annualisation du service des enseignants.
  • Les modifications profondes des programmes, décidées par le ministère qui suscitent une grande inquiétude dans la profession. Le succès des multiples initiatives montrent que les parents et les enseignants des écoles sont mobilisés autour de cette question.
  • la multiplication de dispositifs hors temps scolaire (accompagnement éducatif, stage de remise à niveau…) sensés lutter contre l’échec scolaire alors qu’en parallèle l’école souffre d’un déficit chronique de moyens pour assurer la réussite de tous. La réussite de tous les élèves est une préoccupation constante des enseignants. Cette réussite passe par la mise en place, en tout premier lieu, d’aides individualisées au sein de la classe, si nécessaire avec les RASED. Elle s’appuie sur l’hétérogénéité du groupe classe qui permet d’apprendre ensemble. Nous demandons, pour permettre le travail en petits groupes « plus de maîtres que de classes », des équipes de RASED renforcées, un allègement des effectifs par classe, des actions de formation, trois heures de concertation pour le travail en équipe. Cela favorise la réussite de tous, et plus particulièrement des élèves les plus en difficulté, sur le temps de classe.
  • Dans le second degré, les conclusions du rapport Pochard préconisent une remise en cause du statut et des missions des enseignants avec une volonté de définir localement une partie des programmes et des obligations de service.

Ensemble, enseignants et parents, nous exigeons :

  • L’annulation des suppressions de postes dans les collèges et les lycées, le maintien des sections de BEP et des bacs professionnels qui leur succèdent.
  • L’abandon des réformes, imposées contre l’avis de la majorité des partenaires du système éducatif et l’ouverture de négociations sur les missions du service public et son fonctionnement.
  • La création d’emplois statutaires pour, entre autres, permettre le recrutement des personnels en situation précaire.
  • L‘amélioration du service public d’éducation pour que tous les jeunes aient une formation de qualité.

Beaucoup d’actions regroupant les lycéens, les enseignants, les parents se développent dans notre département, notre académie et au niveau national.

Les enseignants du second degré seront en grève le 10 avril, ceux du 1er degré en Ile de France le 15 avril. Une manifestation des parents d’élèves se profile avant les vacances.

Une grande manifestation unitaire pour défendre le service public d’éducation nationale aura lieu le 18 mai à Paris.

Nous contribuerons à leur succès