Collège La Malmaison, Rueil

Une expérimentation imposée du livret de compétence
mardi 5 février 2008

Le Ministère a souhaité expérimenter le livret de compétences , avant sa généralisation à la rentrée 2008, dans une trentaine de bassins.
Pour l’académie de Versailles, le recteur a choisi 3 collèges et et un LP de Rueil-Malmaison. Sans jamais consulter les collègues concernés !

 7 étapes pour une bataille

1- Les professeurs du collège La Malmaison apprennent début décembre qu’ils sont choisis comme collège « pilote » pour expérimenter les livrets de compétence du socle commun. Aucune explication ne sera donnée sur ce choix, les inspecteurs nous diront seulement que c’est « un honneur ».

2- Les professeurs réagissent, font une affiche en salle des profs, dénonçant ce genre de pratique, demandant des moyens, qui est signée par une très large majorité.

3- Une réunion nous est imposée avec les inspecteurs chargés d’exposer notre travail à venir, et surtout de nous convaincre du bien-fondé de cette expérimentation. À cette réunion, un représentant du SNES était présent, Bruno Mer. Les livrets ne nous sont toujours pas remis à cette réunion...

4- Nous décidons alors de prendre une heure syndicale, en présence du délégué SNES, qui nous donne des renseignements face à nos diverses interrogations, l’utilité de cette expérimentation, le livret de compétence, nos possibilités de réaction...

5- Un vote est alors décidé par l’ensemble des collègues présents à cette heure syndicale, et non pas par un petit groupe de professeurs, comme il a été dit ensuite par notre direction, afin que chacun puisse démocratiquement se déterminer par un vote à bulletin secret. La question posée est : Etes-vous pour l’expérimentation ? Etes-vous contre l’expérimentation ? Une liste d’émargement accompagne les bulletins de vote

6- Résultats de ce vote sur 33 professeurs : 21 contre, 7 pour, 2 blancs, 1 nul. Le principal était présent au dépouillement.

7- Malgré cette large majorité la mise en place du projet se poursuit avec les volontaires, qui iront lundi à la réunion prévue, en accord avec le principal qui a reçu les membres du C.A.

Les représentantes SNES et FO de l’établissement - Marie-Hélène Autier et Paule Bruneau

 Expérimenter ou légitimer ?

Suite au vote massif des personnels enseignants du collège, une note du chef d’établissement prend acte de « la très forte majorité contre l’expérimentation » mais rapporte la réaction de l’Inspection académique :

« Le vote ne change rien au projet d’expérimentation (l’expérimentation n’est pas négociable) et il doit continuer avec les professeurs volontaires. Les réunions annoncées doivent se tenir... »

Curieuse vision de l’expérimentation, qui ne demande pas l’avis des premiers concernés et qui cherche ensuite à poursuivre à tout crin une expérimentation qui n’en a plus que le nom. Mais l’important n’est-il pas d’afficher un semblant d’expérimentation plutôt que d’expérimenter vraiment pour légitimer la généralisation d’ores et déjà programmée ?

D’ailleurs, les modalités prévues initialement conduisent à douter sérieusement de l’objet de cette expérimentation. Qu’on en juge : elle doit se dérouler selon 3 étapes, de janvier à mars.

  • janvier : première réunion de présentation avec les IPR qui ne remettent que les seules grilles de référence. Les collègues n’ont pas à avoir connaissance des livrets eux-mêmes (pourtant objets de l’expérimentation).
  • février : nouvelle réunion avec les IPR qui doivent remettre, enfin ! les livrets de compétence. Il restera donc à peine 3 semaines pour les expérimenter dans le cadre des pratiques pédagogiques auprès des élèves. C’est bien court pour être réellement significatif !
  • mars : élaboration des synthèses locales et académique.

Comment, dans de telles conditions, réaliser une expérimentation qui permette de mesurer la pertinence du livret de compétences, du socle commun, du principe même de l’évaluation par compétences ?

Or, les enjeux sont particulièrement importants. Présenté d’abord par l’administration comme un outil de communication avec les familles et les élèves, le livret de compétence est avant tout destiné à devenir un instrument de certification et se substituer à l’actuel brevet des collèges (art. 32 de la Fillon).

Snes Versailles

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